Il y a d’abord eu des manifestations d’une ampleur inédite en début d’année dernière. Durant des semaines, la population s’est mobilisée pour protester contre le fléau de l’île aux parfums : la délinquance.
Malgré l’annonce de l’envoi de renforts de forces de l’ordre par Annick Girardin, des citoyens mahorais ont préféré pendre les choses en main face à une situation invivable.
Gilets jaunes ou oranges sur les épaules, ces groupes organisent des patrouilles dans les villages et les quartiers. Se passant parfois de la police, il leur arrive d’attribuer eux-mêmes des sanctions, d’eux d’entre eux ont d’ailleurs été condamnés.
Et en quelques mois, les résultats se font vite sentir, et la délinquance affiche une légère baisse fin 2018, dans la zone du Grand Mamoudzou, comme l’indiquent nos confrères du Journal de Mayotte.
Des « maillots jaunes » dans un cadre institutionnel
Mais voilà que les gilets jaunes se font plus rares, au grand dam de la police. Certains auraient abandonné la mission une fois compris qu’elle ne leur permettrait pas d’obtenir la nationalité française …
C’est pourquoi le dispositif de « Citoyens Volontaires », créé il y a 5 ans lors des premiers attentats en métropole, est officiellement lancé par les autorités : sur la base d’un bénévolat contractualisé, les volontaires retenus reçoivent une formation auprès des policiers.
En février dernier, 115 bénévoles sont sélectionnés pour assurer d’abord une présence autour des établissements scolaires, et dans les lieux publics à forte affluence. Une mission de proximité qui n’a pas vocation à se substituer au rôle de la police. Les volontaires, à qui des t-shirts jaunes ont été distribués, ne sont autorisés à intervenir qu’en cas de flagrant délit, et doivent impérativement conduire l’auteur d’un fait devant l’officier de police judiciaire.
Polémique autour des propos racistes d’un policier
Mais voilà que les « maillots jaunes » sont à nouveau à la une de l’actualité mahoraise : il y a deux semaines, alors qu’ils étaient en formation au commissariat de police, ils auraient été insultés par un policier, à coup de « putain d’Ajouanais » et de « on a pas besoin de vous ici », comme l’indique le Journal de Mayotte. Une enquête administrative a été ouverte, mais les maillots jaunes veulent plus qu’une sanction : ils ne veulent plus avoir affaire à l’auteur des propos racistes, et proposent sa mutation à La Réunion.
Les policiers comme les volontaires ne veulent pas voir leur dispositif disparaître à cause de cette affaire.