Près de 84% de la population mahoraise vivait sous le seuil de pauvreté en 2011. C’est ce qui ressort d’une étude publiée hier par l’Insee, qui s’est penchée sur le budget moyen des familles sur l’île.
Premier poste de dépenses, l’alimentaire, ce qui est « une des surprises de l’étude », indique le responsable de l’INSEE Mayotte, Jamel Mekkaoui. Malgré l’augmentation des prix de l’alimentaire ces six dernières années, les Mahorais consomment de plus grandes quantités de produits, qui sont beaucoup plus diversifiés que par le passé.
La part des dépenses concernant le logement et le transport représente 15% du budget des ménages, qui ne sont que 26% à posséder un véhicule. « C’est beaucoup moins qu’à La Réunion où 70% des foyers ont une voiture et 81% en métropole », rappelle Jamel Mekkaoui.
Ce dernier note que contrairement à d’autres DOM ou à la métropole, la part du budget consacrée aux vêtements et aux chaussures (10,8%) est particulièrement élevée. « C’est le seul poste où on dépense plus qu’ailleurs », déclare Jamel Mekkaoui. Selon lui, l’explication se trouve « dans le renouvellement des tenues féminines » : « A Mayotte, les familles dépensent 54 euros par mois pour les vêtements féminins ».
Comme le constate l’institut, Mayotte connaît aussi des disparités de revenus particulièrement élevées. En effet, « l’écart entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches est de 14 (…) contre seulement 3,7 en métropole », écrit le Journal de Mayotte (JDM). Résultat, les plus aisés des Mahorais consomment 7 fois plus que les plus modestes.