
"En acceptant une telle médaille, je devrais de facto me soumettre aux orientations politiques du ministère des Outre-mer"
700 personnalités publiques ou acteurs investis dans différents domaines et qui ont pour point commun de mettre à l'honneur les Outre-mer ont été récompensés de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin.
Cette distinction a été créée par un décret publié au Journal Officiel le 9 février. "Cette médaille - avec ses trois échelons bronze, argent et or - est destinée à mettre à l’honneur les personnes s’étant distinguées par leur engagement personnel au service des Outre-mer. Elle a notamment vocation à récompenser ceux qui, forts de mérites exceptionnels, servent au quotidien ces territoires, ainsi que les volontaires les plus méritants du Service militaire adapté (SMA), principal dispositif d’insertion socio-professionnelle à destination des jeunes en Outre-mer", précisait le ministère des Outre-mer au moment de la création de cette distinction.
Dans cette promotion du 15 mars 2022 et publiée officiellement ce 25 avril, 700 serviteurs de l'Etat et autres personnalités du monde économique, social, culturel, de la santé ou encore des écrivains ou des sportifs en sont destinataires.
Notons par exemple parmi les récipiendaires le préfet Jacques Billant, Ziad Gebran et Stéphane Randrianarivelo, conseillers du ministre des Outre-Mer, Aude Palant Vergoz en tant que fondatrice d'une association de consommateurs, Jimmy Bègue, également acteur associatif, Gaëlle Nerbard, directrice Outre-mer de La Croix rouge française, Guillaume Branlat, président du directoire de l'aéroport Roland Garros, Karine Pothin, directrice de la Réserve marine, l'écrivain Jean-François Samlong, le chanteur et musicien Davy Sicard, la longboardeuse Alice Lemoigne, Joël Sorres, maraîcher, président de l'Office de développement de l'économie agricole d'Outre-mer et déjà promu au rang de chevalier de la Légion d'honneur ou encore nombre de serviteurs du service militaire adapté.
Max Dubois, président de l'association "République et Développement Outre-Mer (R&DOM), et ex-coordinateur de la campagne d'En Marche dans les Outre-Mer, fait le choix de décliner cette distinction. Il explique sa démarche dans une lettre ouverte :
Je découvre ce soir mon nom au journal officiel, récipiendaire de cette décoration.
Cette distinction a été créée par un décret publié au Journal Officiel le 9 février. "Cette médaille - avec ses trois échelons bronze, argent et or - est destinée à mettre à l’honneur les personnes s’étant distinguées par leur engagement personnel au service des Outre-mer. Elle a notamment vocation à récompenser ceux qui, forts de mérites exceptionnels, servent au quotidien ces territoires, ainsi que les volontaires les plus méritants du Service militaire adapté (SMA), principal dispositif d’insertion socio-professionnelle à destination des jeunes en Outre-mer", précisait le ministère des Outre-mer au moment de la création de cette distinction.
Dans cette promotion du 15 mars 2022 et publiée officiellement ce 25 avril, 700 serviteurs de l'Etat et autres personnalités du monde économique, social, culturel, de la santé ou encore des écrivains ou des sportifs en sont destinataires.
Notons par exemple parmi les récipiendaires le préfet Jacques Billant, Ziad Gebran et Stéphane Randrianarivelo, conseillers du ministre des Outre-Mer, Aude Palant Vergoz en tant que fondatrice d'une association de consommateurs, Jimmy Bègue, également acteur associatif, Gaëlle Nerbard, directrice Outre-mer de La Croix rouge française, Guillaume Branlat, président du directoire de l'aéroport Roland Garros, Karine Pothin, directrice de la Réserve marine, l'écrivain Jean-François Samlong, le chanteur et musicien Davy Sicard, la longboardeuse Alice Lemoigne, Joël Sorres, maraîcher, président de l'Office de développement de l'économie agricole d'Outre-mer et déjà promu au rang de chevalier de la Légion d'honneur ou encore nombre de serviteurs du service militaire adapté.
Max Dubois, président de l'association "République et Développement Outre-Mer (R&DOM), et ex-coordinateur de la campagne d'En Marche dans les Outre-Mer, fait le choix de décliner cette distinction. Il explique sa démarche dans une lettre ouverte :
Je découvre ce soir mon nom au journal officiel, récipiendaire de cette décoration.
À l’article 10 du règlement qui régit cette distinction, on peut lire : « tout acte contraire aux politiques menées par le ministère ou le gouvernement (…) initiera une procédure de suspension ou de radiation de la médaille d'honneur de l'engagement ultramarin. Les autorités témoins de ces situations en rendent compte au Ministre des Outre-mer. »
Chacun sait le combat contre les inégalités en Outre-mer que je mène depuis 5 ans.
Ce faisant, je me suis à de très nombreuses reprises élevé contre la politique menée par ma propre famille philosophique.
Je n’ai cessé de dénoncer la croissance des inégalités dans les territoires et les larges incompréhensions des attentes des populations.
En acceptant une telle médaille, je devrais de facto me soumettre aux orientations politiques du ministère des Outre-mer. Je devrais renoncer à mon combat pour l’égalité.
Depuis ma rencontre avec Emmanuel Macron en 2016, je lui ai apporté mon soutien. Je n’ai jamais varié depuis et ma fidélité politique lui est acquise.
Mais soutenir l’action d’Emmanuel Macron, qui de mon point de vue a conduit une action remarquable pour le pays, n’implique pas que je sois en accord sur tous les sujets.
Le Président de la République connaît parfaitement mes désaccords sur la politique menée en Outre-mer au cours du premier quinquennat.
Il sait mes combats pour l’instauration d’un smic Outre-mer, il sait mon action pour l’arrêt de la domination économique historique de quelques familles en situation de quasi monopole, et largement bénéficiaires des politiques publiques, il sait mon opposition au soutien de quelques uns au détriment de tous pour le développement de la production locale, il sait ma colère de voir l’impunité des acteurs, grands bénéficiaires sur le malheur des gens, de l’utilisation du Chlordécone.
Il sait mon opposition au statu quo qui laisse toujours les mêmes dans l’incertitude, notamment les jeunes confrontés au fléau du chômage de masse,
Tous ces combats et quelques autres sont les miens.
J’ai décidé de les mener sans renier mon soutien à Emmanuel Macron car je suis certain qu’il en entendra la légitimité.
Le vote du second tour des présidentielles ne signifie en rien l’approbation par nos concitoyens, des thèses défendues par l’extrême droite.
Ce vote est l’expression d’une colère immense que je comprends et que, pour beaucoup, je partage.
Alors non, il n’est pas possible pour moi d’accepter une distinction qui, réglementairement, m’obligerait à censurer mes propos, mes actions.
Le séisme politique que nous venons de vivre en Outre-mer sera entendu et compris.
Sans rien renier de mes convictions, je garde l’espoir d’un prochain changement radical qui conduira, sous l’autorité du Président Macron, les territoires d’Outre-mer à l’égalité avec les territoires de la France hexagonale.
Max Dubois
SUR LE SUJET :
Voici comment 80% des jeunes formés au RSMA trouvent un emploi
Vidéo - Max Dubois (R&DOM) : "Le vrai problème à La Réunion, c'est bien la sous-rémunération"
Chacun sait le combat contre les inégalités en Outre-mer que je mène depuis 5 ans.
Ce faisant, je me suis à de très nombreuses reprises élevé contre la politique menée par ma propre famille philosophique.
Je n’ai cessé de dénoncer la croissance des inégalités dans les territoires et les larges incompréhensions des attentes des populations.
En acceptant une telle médaille, je devrais de facto me soumettre aux orientations politiques du ministère des Outre-mer. Je devrais renoncer à mon combat pour l’égalité.
Depuis ma rencontre avec Emmanuel Macron en 2016, je lui ai apporté mon soutien. Je n’ai jamais varié depuis et ma fidélité politique lui est acquise.
Mais soutenir l’action d’Emmanuel Macron, qui de mon point de vue a conduit une action remarquable pour le pays, n’implique pas que je sois en accord sur tous les sujets.
Le Président de la République connaît parfaitement mes désaccords sur la politique menée en Outre-mer au cours du premier quinquennat.
Il sait mes combats pour l’instauration d’un smic Outre-mer, il sait mon action pour l’arrêt de la domination économique historique de quelques familles en situation de quasi monopole, et largement bénéficiaires des politiques publiques, il sait mon opposition au soutien de quelques uns au détriment de tous pour le développement de la production locale, il sait ma colère de voir l’impunité des acteurs, grands bénéficiaires sur le malheur des gens, de l’utilisation du Chlordécone.
Il sait mon opposition au statu quo qui laisse toujours les mêmes dans l’incertitude, notamment les jeunes confrontés au fléau du chômage de masse,
Tous ces combats et quelques autres sont les miens.
J’ai décidé de les mener sans renier mon soutien à Emmanuel Macron car je suis certain qu’il en entendra la légitimité.
Le vote du second tour des présidentielles ne signifie en rien l’approbation par nos concitoyens, des thèses défendues par l’extrême droite.
Ce vote est l’expression d’une colère immense que je comprends et que, pour beaucoup, je partage.
Alors non, il n’est pas possible pour moi d’accepter une distinction qui, réglementairement, m’obligerait à censurer mes propos, mes actions.
Le séisme politique que nous venons de vivre en Outre-mer sera entendu et compris.
Sans rien renier de mes convictions, je garde l’espoir d’un prochain changement radical qui conduira, sous l’autorité du Président Macron, les territoires d’Outre-mer à l’égalité avec les territoires de la France hexagonale.
Max Dubois
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