
L'Ile de la Réunion Tourisme et l'Insee ont présenté le 24 avril les résultats touristiques de l'année 2012 avec une baisse de 5,3% de la fréquentation pour une barre qui peine à franchir les 450.000 visiteurs. Le secteur subit le coup mais réagit, guidé par le bon sens.
"Les travaux de l'aéroport Roland Garros et la crise", sont cités en préambule mais l'essentiel de la critique n'est pas là. Yann Le Febvre, directeur du groupe local Exsel Authentic Hotels, aligne les points largement perfectibles pour notre destination.
"80% des touristes viennent de métropole. En face de cela, on a ouvert la destination à l'international mais on s'est mal positionné", regrette-t-il. Si les percées vers les pays d'Asie avaient été annoncées pour justement tirer les chiffres vers le haut, la critique de Yann Le Febvre est imparable. "La Chine et l'Inde représentent chacun un peu plus d'un milliard de personnes. Ce ne sont pas du tout des marchés sur lesquels nous pouvons rivaliser tout simplement parce que les professionnels du voyage sont incapables de les accueillir", explique-t-il.
Face à ce tourisme de masse pour lequel la Réunion n'est pas prête, le directeur du groupe Exsel préconise une approche graduée, et à destination de pays qui ont déjà un capital attirance avec la Réunion. "L'Autriche, l'Allemagne", pour ne citer qu'eux, "connaissent déjà la Réunion" et ils représentent des marchés raisonnables. L'objectif serait de se fixer des paliers "réalistes, avec +10 à +15% de visiteurs", et cela sur plusieurs années pour arriver à la barre des 600.000 espérés par la collectivité régionale en 2015.
L'autre stratégie mise à mal dans la démonstration de Yann Le Febvre réside dans l'ouverture de lignes sur des destinations peu profitables à l'économie de notre île. "Je suis entrepreneur et j'ouvre une ligne vers la Thaïlande. Le moins que je puisse espérer serait de remplir l'avion dans les deux sens. Mais je n'ai pas vu beaucoup de Thaïlandais dans nos rues", affirme, non sans une pointe d'ironie, l'intéressé. Au lieu de profiter à la Réunion, une telle desserte a surtout favorisé la dépense de "devises réunionnaises en Thaïlande", alors que l'inverse n'est pas vrai. "C'est une erreur", avise-t-il. Résorber en partie cette tendance passerait selon le chef d'entreprise par une meilleure concordance des offres hôtelières et aériennes. "La saison haute dans l'hôtellerie correspond à la saison basse dans l'aérien", constate-t-il.
Trop de politiques aux manettes de l'IRT
"Je reste un fervent défenseur de la destination Réunion mais sa promotion doit être assurée par plus de professionnels. Lorsque je lis dans les médias par un pseudo professionnel du tourisme qu'il faut sortir des hôtels pour créer la demande, je demande à ce qu'on soit réaliste. Les faits sont têtus", explique-t-il. Face à cette logique du toujours plus, Yann Le Febvre cite la fermeture des lignes de province par Air Austral comme l'ultime preuve que la promotion de l'île doit se concentrer sur son coeur de cible : métropole et Europe.
La charge du professionnel contre l'IRT se veut constructive. "C'est un outil intéressant mais il n'est pas confié aux mains les plus expertes. L'IRT doit être confié à des professionnels du tourisme et surtout ne plus être soumis aux enjeux politiques. C'est simple, il y a plus de politiques qui siègent à l'IRT que de professionnels. On est en permanence en train d'arbitrer les décisions prises. Viroleau se démène au quotidien mais je dis qu'avec beaucoup moins de budget que l'IRT, j'arrive à faire mieux avec mes structures. Il faut se libérer du carcan politique. Le tourisme : c'est un enjeu collectif", conclut-il.
"Les travaux de l'aéroport Roland Garros et la crise", sont cités en préambule mais l'essentiel de la critique n'est pas là. Yann Le Febvre, directeur du groupe local Exsel Authentic Hotels, aligne les points largement perfectibles pour notre destination.
"80% des touristes viennent de métropole. En face de cela, on a ouvert la destination à l'international mais on s'est mal positionné", regrette-t-il. Si les percées vers les pays d'Asie avaient été annoncées pour justement tirer les chiffres vers le haut, la critique de Yann Le Febvre est imparable. "La Chine et l'Inde représentent chacun un peu plus d'un milliard de personnes. Ce ne sont pas du tout des marchés sur lesquels nous pouvons rivaliser tout simplement parce que les professionnels du voyage sont incapables de les accueillir", explique-t-il.
Face à ce tourisme de masse pour lequel la Réunion n'est pas prête, le directeur du groupe Exsel préconise une approche graduée, et à destination de pays qui ont déjà un capital attirance avec la Réunion. "L'Autriche, l'Allemagne", pour ne citer qu'eux, "connaissent déjà la Réunion" et ils représentent des marchés raisonnables. L'objectif serait de se fixer des paliers "réalistes, avec +10 à +15% de visiteurs", et cela sur plusieurs années pour arriver à la barre des 600.000 espérés par la collectivité régionale en 2015.
L'autre stratégie mise à mal dans la démonstration de Yann Le Febvre réside dans l'ouverture de lignes sur des destinations peu profitables à l'économie de notre île. "Je suis entrepreneur et j'ouvre une ligne vers la Thaïlande. Le moins que je puisse espérer serait de remplir l'avion dans les deux sens. Mais je n'ai pas vu beaucoup de Thaïlandais dans nos rues", affirme, non sans une pointe d'ironie, l'intéressé. Au lieu de profiter à la Réunion, une telle desserte a surtout favorisé la dépense de "devises réunionnaises en Thaïlande", alors que l'inverse n'est pas vrai. "C'est une erreur", avise-t-il. Résorber en partie cette tendance passerait selon le chef d'entreprise par une meilleure concordance des offres hôtelières et aériennes. "La saison haute dans l'hôtellerie correspond à la saison basse dans l'aérien", constate-t-il.
Trop de politiques aux manettes de l'IRT
"Je reste un fervent défenseur de la destination Réunion mais sa promotion doit être assurée par plus de professionnels. Lorsque je lis dans les médias par un pseudo professionnel du tourisme qu'il faut sortir des hôtels pour créer la demande, je demande à ce qu'on soit réaliste. Les faits sont têtus", explique-t-il. Face à cette logique du toujours plus, Yann Le Febvre cite la fermeture des lignes de province par Air Austral comme l'ultime preuve que la promotion de l'île doit se concentrer sur son coeur de cible : métropole et Europe.
La charge du professionnel contre l'IRT se veut constructive. "C'est un outil intéressant mais il n'est pas confié aux mains les plus expertes. L'IRT doit être confié à des professionnels du tourisme et surtout ne plus être soumis aux enjeux politiques. C'est simple, il y a plus de politiques qui siègent à l'IRT que de professionnels. On est en permanence en train d'arbitrer les décisions prises. Viroleau se démène au quotidien mais je dis qu'avec beaucoup moins de budget que l'IRT, j'arrive à faire mieux avec mes structures. Il faut se libérer du carcan politique. Le tourisme : c'est un enjeu collectif", conclut-il.