Pour plusieurs milliers de Mauriciens, l’exil volontaire vers l’eldorado britannique est rentré dans les mœurs depuis des décennies. Mais le rêve peut virer très vite au cauchemar et au moindre grain de sable, le voyage hors de son pays natal devient un véritable chemin de croix.
C’est la triste histoire vécue par un mauricien de 52 ans, qui a décidé de tenter l’aventure en terre promise londonienne en 2001, au bord de la Tamise. L’ancien fonctionnaire qui a exercé durant 20 ans à Maurice est loin de s’imaginer ce qui l’attend…
Mais aujourd’hui, ce ressortissant mauricien mendie pour vivre à Londres depuis 2010, comme il l’explique au defimedia.info qui l’a interrogé.
« Je voulais une vie encore meilleure que celle que je menais à Maurice. Je suis parti avec un visa d’un an, que j’ai renouvelé l’année suivante. Ensuite, j’ai fait une demande pour un permis de résidence, qui a malheureusement été refusée. Je n’avais pas le droit de travailler« , relate le sans domicile fixe mauricien, qui va travailler pour une misère, comme homme à tout faire, chez un avocat mauricien qui lui offre l’hébergement en échange.
Mais son compatriote, sauveur d’un instant, ne voudra pas, a contrario, régulariser sa situation auprès du Bureau de l’Immigration et l’engrenage infernal va s’enchaîner très vite. En janvier 2010, l’ex-fonctionnaire mauricien est sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, pour être expulsé vers Maurice. Le Mauricien connaîtra 12 jours de détention et son ultime appel lui permettra de retrouver sa liberté. Libre mais dans la rue. Car depuis ce jour, il devient SDF, au coeur de Londres…
« L’herbe n’y est définitivement pas plus verte »
« Je pensais que je serais bien à Londres, du fait d’être un homme éduqué« , précise-t-il. « Mais personne ne vous parle de la gravité de la situation économique ici. L’herbe n’y est définitivement pas plus verte« , confie le Mauricien au [defimedia.info]urlblank:http://defimedia.info .
Durant les rudes journées d’hiver pour fuir le froid, le sans domicile fixe mauricien trouve refuge dans des bibliothèques. « Je ne voulais pas mendier pour de la nourriture au départ. Mais j’ai commencé à avoir des problèmes de santé. Je suis diabétique« .
Et de faire un amer constat pour conclure. « Personne ne mendie pour le plaisir… Ce sont des victimes du capitalisme. La mendicité est une infraction criminelle, mais c’est aussi un dysfonctionnement comportemental, provoqué par la maladie et la pauvreté« .