Outre l'abaissement de la durée de la licence, le gouvernement mauricien souhaite par ailleurs donner plus de pouvoir à l'IBA en accordant à l'institution le droit d'imposer des pénalités administratives aux radios qui sortiraient quelque peu du cahier des charges fixé par les autorités. Le but affiché : assurer que ces radios assurent un traitement "équitable" de l'information.
Présent vendredi dernier à l'Assemblée nationale pour s'expliquer sur les contours de ce projet de loi, Pravind Jugnauth avait assuré que ce dernier n'avait rien de liberticide mais que l'IBA devait être revisité pour s'adapter "à un nouvel environnement".
Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Pravind Jugnauth et parue la semaine dernière dans le Club Médiapart et Zinfos-Moris, notre confrère Jean-Luc Mootoosamy faisait déjà part de ses craintes sur ce toilettage de l'IBA qui va "durcir les conditions de diffusion des radios privées" mais aussi "faire tomber le secret des sources" des journalistes. Extrait :
"Les amendements à cette loi vont créer une situation où les radios vont se retrouver dans une situation économique très précaire. De plus, la confidentialité d'information et des sources pourraient être compromises alors même que la priorité pour de nombreux citoyens du monde entier est de pouvoir se renseigner correctement, notamment avec la pandémie mondiale de covid", explique Jean-Luc Mootoosamy.
Il ajoute : "Il faut le dire, et je pense que tous les professionnels des médias le disent ici, il y a du bon et du mauvais dans les radios, comme partout. Mais les cas particuliers devraient être traités de manière particulière et ne pas les emmener sur le général. Et cette loi va toucher toutes les radios".
Présent vendredi dernier à l'Assemblée nationale pour s'expliquer sur les contours de ce projet de loi, Pravind Jugnauth avait assuré que ce dernier n'avait rien de liberticide mais que l'IBA devait être revisité pour s'adapter "à un nouvel environnement".
Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Pravind Jugnauth et parue la semaine dernière dans le Club Médiapart et Zinfos-Moris, notre confrère Jean-Luc Mootoosamy faisait déjà part de ses craintes sur ce toilettage de l'IBA qui va "durcir les conditions de diffusion des radios privées" mais aussi "faire tomber le secret des sources" des journalistes. Extrait :
"Votre texte introduisant le concept de radio à durée déterminée les réduira au silence, à court terme. Vous faites passer le permis d’opération de trois ans à une année et doublez le coût du renouvellement. Qui va pouvoir se maintenir sur le long terme dans un contexte aussi incertain, à moins de vous plaire. Et s’il n’y avait que cela… Vous voulez introduire l’impensable : faire tomber le secret des sources, base du journalisme, via des juges. Cet amendement qui entend proposer un 'code d’éthique' empêcherait les journalistes d'exercer un devoir élémentaire que dicte la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, charte de Munich de 1971, qui demande de 'garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement'. M. Jugnauth, vous nous demandez de renier nos engagements !"
"Les amendements à cette loi vont créer une situation où les radios vont se retrouver dans une situation économique très précaire. De plus, la confidentialité d'information et des sources pourraient être compromises alors même que la priorité pour de nombreux citoyens du monde entier est de pouvoir se renseigner correctement, notamment avec la pandémie mondiale de covid", explique Jean-Luc Mootoosamy.
Il ajoute : "Il faut le dire, et je pense que tous les professionnels des médias le disent ici, il y a du bon et du mauvais dans les radios, comme partout. Mais les cas particuliers devraient être traités de manière particulière et ne pas les emmener sur le général. Et cette loi va toucher toutes les radios".
Comme rappelé par Jean-Luc Mootoosamy, les médias (presse écrite et radios) font partie "des rares espaces d'indépendance" de l'île Maurice. Notamment les libres antennes des radios vues par la population comme de véritables soupapes de décompression pour parler de leur quotidien ou d'évènements médiatiques comme le naufrage du Wakashio ou la pandémie de coronavirus.
Jean-Luc Mootoosamy plaide par ailleurs pour une meilleure formation des personnes animant sur certaines de ces radios, "capables d'entendre ceux qui appellent afin de ne pas faire de la libre antenne un déversoir". "Le gouvernement ne supporte pas cette parole libre et beaucoup de gouvernements qui se sont succédé ont tenté ou tentent encore d'avoir un certain contrôle sur les gens qui s'expriment. Comme ces espaces sont trop indépendants aux yeux des autorités et que nous sommes également entrés dans une sorte de crispation avec la covid et le Wakashio, cela me fait dire que les gouvernements successifs sont particulièrement méfiants des radios privées", conclut Jean-Luc Mootoosamy.
Jean-Luc Mootoosamy plaide par ailleurs pour une meilleure formation des personnes animant sur certaines de ces radios, "capables d'entendre ceux qui appellent afin de ne pas faire de la libre antenne un déversoir". "Le gouvernement ne supporte pas cette parole libre et beaucoup de gouvernements qui se sont succédé ont tenté ou tentent encore d'avoir un certain contrôle sur les gens qui s'expriment. Comme ces espaces sont trop indépendants aux yeux des autorités et que nous sommes également entrés dans une sorte de crispation avec la covid et le Wakashio, cela me fait dire que les gouvernements successifs sont particulièrement méfiants des radios privées", conclut Jean-Luc Mootoosamy.