Infirmières, Médecins, employés de supermarché, livreurs, pompiers, policiers, gendarmes, aide-ménagères et autres boulangers ont tous un point commun : la boule au ventre le matin en allant travailler. Leurs précieuses contributions, le terme sacrifice serait peut-être plus approprié, permettent à l’ensemble de la population de survivre.
À l’heure où le président de la République promet de fournir le pays en masques de protection pour la fin de l’épidémie et après que l’ARS a fait attendre les professionnels avant de leur livrer des masques pourris, que doivent ressentir les personnes exposées au virus en voyant tous ces gens mieux équipés qu’eux pour faire leurs courses ?
Pour vous faire une idée, voici le message qu’une infirmière nous a envoyé :
NOUVEAU SCANDALE AUX MASQUES ! Je suis infirmière libérale et comme vous le savez NOUS MANQUONS DE MASQUES…. Après ma tournée de ce jour (hier mardi, ndlr), je vais faire mes courses dans un centre commercial de l’Est. L’entrée se fait dans le respect des distances de sécurité, mais c’est déjà moins le cas dans les rayons. Mais ce n’est pas le sujet de mon coup de gueule. J’ai passé 40 min dans le supermarché et j’y ai vu une dizaine de personnes avec des masques FFP2… les précieux masques FFP2 que nous, SOIGNANTS, n’arrivons à obtenir qu’au nombre de 3 PAR SEMAINE… Je suis scandalisée ! Comment se fait-il que des personnes lambda possèdent de tels masques ??? Y aurait-il un détournement des masques prévus pour les personnels soignants ???
D’autant que beaucoup se protègent, mais ne respectent pas pour autant les bonnes procédures d’utilisation, à savoir enlever le masque et les gants sans contact avec l’extérieur, rendant cette protection caduque.
La question d’un détournement doit clairement être clarifiée par les autorités. Si un trafic existait, il doit clairement être identifié et neutralisé. Ou alors ces personnes portent-elles un masque acheté depuis bien longtemps dans le cadre de travaux à la maison puisque, rappelons-le, les masques FFP2 sont vendus aussi en temps normal dans les quincailleries. Ils sont notamment employés par les ouvriers du BTP pour se protéger des émanations de poussières.
Si vouloir se protéger est légitime, la meilleure solution d’un point de vue collectif est de protéger ceux qui soignent, nourrissent et protègent. La National Nurses United, principal syndicat professionnel d’infirmiers et infirmières aux États-Unis, a réactualisé le tableau représentant son ratio « capacité de soins et nombre de malades » avec une donnée en plus : les arrêts maladie des soignants.
Penser à eux, c’est penser à vous !