C’est l’amour fou entre Huguette Bello et Marisol Touraine. Dans des discours enflammés, la députée-maire de Saint-Paul et la ministre de la Santé se sont tour à tour saluées pour le travail accompli pour sortir de terre le futur hôpital de l’Ouest.
Dès sa première note, Huguette Bello donnait la mesure : « vous avez débloqué en quelques mois et de la plus belle des manières un dossier bloqué depuis quinze ans », a déclamé celle qui s’est heurtée à la fin de non recevoir des gouvernements précédents.
Marisol Touraine a quant à elle salué « la volonté d’une femme : votre députée-maire », a-t-elle lancé à l’assemblée constituée pour une grande part de personnels de l’actuel centre hospitalier Gabriel Martin implanté dans le centre ville de Saint-Paul et des membres du collectif « un hôpital en 2012 ».
A propos de cet établissement, l’unanimité prévaut : « saturé, sous-dimensionné, vétuste », les deux femmes politiques ont relayé les mots que le personnel hospitalier lui-même et ses patients emploient depuis des années.
Le PSO est donc vécu comme un accouchement douloureux mais heureux. « Il en va parfois des hôpitaux comme des enfants. Ce sont ceux que l’on attend le plus longtemps qui rendent le plus heureux et donnent le plus de bonheur », s’en est amusée de la comparaison la ministre.
Sur huit hectares à Grand Pourpier et à deux pas de l’actuel EPSMR, le Pôle Sanitaire Ouest « va mettre fin à une anomalie », retrace Huguette Bello. Celui de voir les autres micro-régions dotées d’outils récents alors que dans le même temps, l’ouest connaît un développement démographique qui ne se dément pas.
L’Etat effectue l’effort final
Lors de la pose de la première pierre ce 7 février, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a rappelé qu’« un grand projet né toujours d’une grande ambition collective ». De ce point de vue, le PSO fait l’unanimité même si quelques voix s’inquiètent déjà de la puissance d’accueil porté à 310 lits. Gérald K’bidi, le directeur du CHGM rassure : l’architecture en papillon du PSO permettra des agrandissements le moment venu. Avec 310 lits, les acteurs de santé assurent qu’un PSO au rabais a au moins été évité.
Pour comprendre ce satisfecit généralisé, il faut se rappeler des obstacles rencontrés par le projet PSO. Boucler le financement de cet hôpital a nécessité un apport de l’Etat qualifié « d’exceptionnel » à hauteur de 50 millions d’euros. A la question de savoir comment le PSO a-t-il finalement pu être financé seulement quelques mois après sa prise de responsabilité alors qu’il avait piétiné jusque-là, Marisol Touraine se contente de parler de « volonté ». Un apport qui est venu abonder un coût global porté à 140 millions.
La phase d’études s’achève en décembre 2014. Suivront 40 mois de travaux pour une livraison attendue en mai 2018.