Marinette (prénom d’emprunt), 55 ans, vit une situation très difficile depuis que son compagnon s’est donné la mort. Une histoire d’une navrante banalité comme il en existe hélas beaucoup.
Ne pouvant se remettre de la disparition de son compagnon, Marinette a plongé dans le zamal pour trouver un dérivatif à ses sombres pensées et à une vie qui ne l’intéresse plus guère.
Plutôt que d’acheter du zamal, elle qui ne vit qu’avec un RSA minable, elle a choisi d’en cultiver un peu, pour elle seule. Mais dans sa région de l’Ouest, le zamal pousse vite et les voisins sont méchants. Aussi, certains de ces derniers, plutôt que de lui tendre une main secourable, ont choisi anonymement (le courage, ça s’apprend !) de la dénoncer aux forces de l’ordre.
Les gendarmes débarquent chez Marinette le 9 mars 2014 et constatent effectivement l’existence de 17 beaux plants de zamal pétants de santé ainsi qu’une certaine quantité de « salade » prête à être consommée.
Ce qui fait dire au président Grillet : « En tout cas, on ne peut pas parler d’exploitation clandestine puisque les plants étaient exposés à la vue de chacun ! »
Marinette reçoit l’ordre de détruire ses plants prohibés, ce à quoi elle se résigne manifestement puisque selon le voisinage, les plants n’ont plus été visibles. Mais voilà, au cours d’une visite impromptue (sans « corbeau » cette fois), les gendarmes remarquent qu’il y a 7 plants croissant joyeusement dans sa cour.
L’explication est simple et pas si illogique que ça : si elle a bien coupé les souches, les plants ont vite repoussé tout seul. Et il est vrai que le zamal est particulièrement vivace… et têtu. Entre temps, Marinette s’est plainte que sa plantation a fait l’objet de visites nocturnes. Elle a promis de détruire les souches elles-mêmes mais il fallait bien que la Justice fasse son boulot.
La substitut Tanguy n’a pas requis sévèrement contre cette victime de la vie. Marinette a reçu ce qui sonne comme un avertissement amical, 1 petit mois avec sursis et 300 euros d’amende.
C’est de chaleur humaine dont cette désespérée a besoin, ce que la Cour a bien compris. Mais qui d’autre autour d’elle ?
Jules Bénard