C’est avec stupeur et horreur que j’apprends dans la presse de ce matin que non seulement notre terre réunionnaise va devoir subir l’affront de la visite de Marine Le Pen ce mardi 7 février, mais aussi qu’un temple hindou de la ville de Saint-Louis s’apprête à la recevoir.
Je me souviens avec ferveur combien la jeunesse saint-louisienne avait su se mobiliser il y a de cela bientôt dix ans après le choc de ce 21 avril 2002 qui a porté Jean-Marie Le Pen au 2nd tour de l’élection présidentielle. Pour la plupart d’entre nous, nous n’avions pas encore le droit de vote, mais nous avions d’ores et déjà saisi l’enjeu qu’il y avait pour notre pays à faire barrage au front national. Je me souviens de l’esprit de révolte et du sentiment d’indignation qui a alors guidé nos pas hors des murs de nos lycées respectifs pour converger ensemble place de la mairie crier haut et fort que Le Pen ne passera pas. Je me souviens du travail de « conscientisation » que nous avons alors mené, avec l’espoir que cette première historique (Le Pen au 2nd tour) soit la der des ders…
Aussi, j’ai peine à croire que cette même ville, théâtre de notre saine mobilisation, va accueillir dix ans plus tard l’héritière de celui-là même que nous avions combattu!
J’ai peine à croire que l’un de nos temples, symbole de notre métissage culturel, soit ainsi dévoyé…
Mais je garde la foi en l’éveil des consciences que ma génération a initié il y a dix ans!
Ne nous méprenons pas! Si le FN a bel et bien changé de visage, derrière le masque qui s’est en apparence adouci, la réalité des thèses frontistes s’est endurcie avec Marine.
Le respect de la démocratie ne doit pas pour autant engendrer la lobotomisation des esprits! Cela ne doit pas pour autant nous empêcher de nous faire les porte-voix de celles et ceux qui refuseront toujours de céder à l’arnaque nationaliste et populiste que constitue le FN ( F-HAINE écrivions nous déjà à l’époque).
Dix ans après, toujours aussi fermement opposé(e)s au FN, mais cette fois ci, nous avons le droit de vote!!!
Juliana M’Doihoma
