Au cours d’une conférence de presse tenue ce matin à l’hôtel Westin à Seattle, Marie-Joseph Malé a fait un point sur les conséquences pour Air Austral de l’arrivée d’un nouveau Boeing 787 dans la flotte de la compagnie régionale, qui sera suivie d’un 2ème au cours du dernier trimestre 2016.
Le PDG d’Air Austral a d’abord tenu à répéter à quel point il est fier qu’Air Austral soit la première compagnie française à se doter d’un Boeing 787, un avion qui fait faire un bond technologique au monde de l’aviation comparable à celui de l’arrivée du premier Airbus A320 il y a presque 30 ans, avec les premières commandes de vol électriques.
Les premières réflexions pour doter Air Austral du 787 ont démarré en juillet 2013. L’intérêt pour cet appareil particulièrement tient au fait qu’il est le seul à pouvoir effectuer une desserte directe Mayotte/Paris, et qu’il offre une grande souplesse d’utilisation. D’une capacité inférieure à celle d’un Boeing 777, il permet de desservir des lignes à moindre trafic.
Chez Air Austral, il a vocation à jouer à la fois le rôle d’un long et d’un moyen courrier. Long pour la desserte de Paris via Mayotte et de Bangkok, mais moyen courrier pour desservir Maurice et Mayotte.
L’arrivée de ce nouvel appareil va révolutionner la vie d’Air Austral à plus d’un titre.
D’abord, l’arrivée de cet avion de plus grande capacité va permettre de libérer de la capacité sur le Boeing 737, qui va se spécialiser sur Chennaï, Johannesburg qui verra ses vols hebdomadaires passer de deux à trois, et Tana qui sera desservi tous les jours.
Et par effet domino, le 737 assurant désormais des rotations jusque là effectuées par les deux ATR de la flotte, un de ces derniers pourra partir renforcer la flotte d’Ewa, la filiale d’Air Austral basée à Mayotte, pour desservir entre autres Tananarive depuis l’ile aux Parfums.
Qui dit avions supplémentaires dit aussi nouvelles embauches. Il y en a eu une quinzaine au total, répartis sur les bases de Gillot, de Mayotte et de Roissy.
Il a également fallu prévoir des stocks de pièces détachées supplémentaires, pour 9 millions de dollars, avec pour conséquence un doublement de la surface du magasin.
Et enfin, un énorme programme de formations a été mis en place, de façon à permettre aux différents personnels concernés (pilotes, hôtesses et stewards, et mécaniciens) de partir se former, essentiellement à Seattle chez Boeing, de façon à avoir les qualifications requises le jour de la mise en service de l’appareil.
Un appareil révolutionnaire
Le Boeing 787 représente une véritable révolution dans le domaine aérien. Les matériaux composites ont remplacé l’aluminium à plus de 50%, ce qui a des conséquences énormes.
Tout d’abord en terme de poids, ce qui permet d’améliorer les performances de l’appareil dans tous les domaines (distance couverte, consommation de carburant…).
La fibre de carbone est aussi plus résistante et surtout, elle ne souffre pas de corrosion, ce qui va permettre de diminuer les coûts de maintenance.
Mais c’est surtout dans le domaine de l’informatique que le saut technologique est le plus important. L’avion est bardé de capteurs qui permettent de dresser en permanence, en temps réel, un diagnostic de l’état de l’appareil. Ces données sont transmises pendant le vol à la base, ce qui permet aux équipes de maintenance de prévoir les réparations à effectuer et donc de gagner du temps.
L’installation de ces logiciels, et leur mise à jour, a nécessité l’installation d’une liaison sécurisée avec Seattle de façon à permettre l’envoi des logiciels sans risques de piratages.
Le passager qui entrera pour la première fois à bord du 787 sera tout d’abord surpris par l’ambiance très douce, grâce aux lumières à LED, et par l’espace qui lui paraitra plus grand, plus accessible.
Mais c’est une fois assis que se fera toute la différence. Les sièges, y compris en classe Eco, seront bien plus confortables. Plus espacés, ils permettront même aux grands d’étendre leurs jambes. Mais surtout, les sièges s’inclineront bien plus que les sièges actuels, ce qui permettra de dormir dans de meilleures conditions.
La nouvelle structure de l’avion en carbone a également permis d’abaisser la pression à l’intérieur de la cabine, de façon à effacer pour partie les effets désagréables d’un vol en haute altitude. Finis les maux de tête et les gorges sèches. De même, les personnes atteintes de phlébite seront moins exposées.
La température à bord de l’avion sera également mieux régulée, de façon à éviter les zones où il faisait un froid de canard…
Tout ça, c’est de la théorie, des impressions rapportées par les équipages qui ont eu la chance de déjà voler à bord du 787. Nous décollerons mardi midi (il est encore lundi soir à Seattle) pour Roissy, avant de repartir le soir même en direction de la Réunion, pour une arrivée prévue aux alentours de midi à Gillot.
Nous pourrons alors vous donner nos propres impressions…