« J’ai décidé de renoncer à l’investiture que m’a accordé le Conseil national de l’UMP pour les prochaines élections européennes dans la circonscription Outre-mer, n’ayant pu réunir les conditions indispensables pour mener une campagne électorale sereine et respectueuse des électeurs ultramarins.
Loin de revendiquer un quelconque privilège, il m’apparaissait logique que mon parti prendrait la décision de m’accorder la tête de liste « symbolique » dans cette circonscription, en signe de reconnaissance pour l’action que j’ai menée au Parlement européen en faveur des collectivités françaises d’Outre-mer, et en tant que Présidente de la délégation des députés européens UMP depuis 9 ans. Sans omettre le fait que l’Océan indien rassemble 40 % du corps électoral de la circonscription.
Je tiens à souligner que la tête de cette liste ne constitue en aucune façon une garantie d’élection. Je ne cherchais ni faveur, ni protection. Je refuse simplement une 3ème place, aussi « symbolique soit-elle, qui aurait immanquablement été perçue comme un désaveu.
Je regrette aussi de n’avoir pas été entendue lorsque j’ai exprimé mes plus vives inquiétudes quant au nouveau mode de scrutin pour la circonscription Outre-mer, véritable « usine à gaz » votée dans l’indifférence générale par le Sénat et l’Assemblée Nationale en 2007. Ce système, impossible à expliquer en quelques mots, ne permet pas aux électeurs de savoir quel candidat sera élu sur la liste qu’ils soutiennent, dès lors que le résultat final tient plus de la loterie que de l’élection. En outre, le calcul arithmétique à deux échelons comporte le risque d’aboutir à de véritables anomalies démocratiques, et d’affaiblir la légitimité de certains élus.
Dans ces conditions, je ne prendrai pas part à une campagne pour les élections européennes Outre-mer dont je ne partage ni l’esprit, ni la méthode.
Je suis fière d’avoir parfaitement respecté mon engagement auprès des électeurs ultramarins de m’investir à 100 % dans le mandat qu’ils m’ont confié, sans chercher à en briguer d’autres, et d’avoir été réélue en 2004 par plus de 25 % des voix, meilleur score national de l’UMP.
Je reste fidèle à ma famille politique, le PPE et l’UMP, avec la même envie d’exprimer ma voix, même si elle devait être parfois discordante, dans la vie politique européenne, nationale et locale« .