« Le conseil municipal s’apparente à une agence immobilière car la plupart des affaires concernent la cession de fonciers communaux « , raille l’élu PLR pour qui le maire « brade sans compter le patrimoine communal ».
Pour illustrer ses propos, Emmanuel Séraphin évoque notamment une opération d’aménagement à Bois de Nèfles, portée par la SARL Les Figuiers, nécessitant le déclassement de 16 hectares de terrain « classés en grande partie en terrain naturel ». Il s’étonne : « Cela va à l’encontre du SAR et du PLU. À aucun moment il n’a été prévu d’urbaniser les terres au-dessus d’une réserve naturelle, classée encore dernièrement en zone humide d’intérêt international ». Quant à la gérance de la SARL, le conseiller municipal questionne : « Serait-ce quelqu’un qui a participé à financer la campagne ? ». Il demandera des comptes ce jeudi.
Des factures d’eau de plus en plus salées
Autre affaire « pas claire » pointée du doigt par l’élu PLR : la réalisation d’une opération d’aménagement économique sur le secteur de Cambaie. « Après avoir rejeté le projet d’aménagement public porté par le TCO, c’est à un privé que le maire va confier l’aménagement de 24 hectares dans le secteur. On va modifier le PLU alors qu’il n’y a aucune vision sur ce qui va se faire ».
La cession à des privés du patrimoine communal est aussi décriée. « Normalement, on cède les délaissés de voiries », indique-t-il, mais les surfaces concernées paraissent exorbitantes. « 348 m2, on n’est plus dans du délaissé de voirie », donne-t-il en exemple.
Également mise sur la table, l’augmentation des factures d’eau. « Le prix du m3 d’eau est passé de 0,68 euros à 1,08 euros de 2014 à 2017. Les investissements sont mis en avant comme justification, mais ils n’ont pas augmenté : de 7 millions en 2014, ils sont passés à 1 million en 2017 », alerte celui qui s’inquiète d’une nouvelle hausse à venir.
« Un marchandage ignoble »
C’est aussi la politique de Joseph Sinimalé en tant que président du TCO que l’élu PLR condamne. Alors que le dernier conseil communautaire était « en grande partie destiné à revoir les statuts du TCO », il estime qu’à six mois de la fin du mandat, « cette opération s’apparentait à une volonté de gommer des pans de compétences sur lesquels on ne s’est pas engagé, ou bien de créer de nouvelles compétences à faire valoir lors de prochaines élections municipales ». Il en veut pour preuve « la suppression d’intérêt communautaire » de certains projets comme le Pôle loisirs nature de Dos d’Âne : « On se débarrasse d’un projet pour ne pas assumer l’échec ».
Le plus surprenant, selon Emmanuel Séraphin, reste la volonté de faire inscrire la compétence « Ville ou pays d’art et d’histoire », ce qui obligerait financièrement le TCO à supprimer une compétence facultative. « C’est un marchandage ignoble : on institue le label et en échange le ramassage des corbeilles à papier revient aux communes », indique-t-il, se félicitant toutefois du recul du maire sur le sujet. « C’était un argument dans une campagne alors que le label est en mort clinique », reproche-t-il encore.
« Il y a un travail indispensable à la continuité qui n’a pas été respecté », déplore Suzelle Boucher, adjointe à la culture sous la mandature d’Huguette Bello. « Le label est aujourd’hui en danger, vouloir l’étendre au territoire est une aberration », conclut celle qui a contribué à l’obtention de cette distinction nationale.