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Manifestations antivax : Vanessa Germain ne veut pas porter le chapeau

En mars dernier, le procès d'une des figures de la lutte antivax avait été renvoyé à sa demande. Ce mardi, la quadragénaire était attendue à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis pour répondre de plusieurs faits remontant à mars et août 2021.

Ecrit par Régis-Labrousse – le mardi 04 octobre 2022 à 16H38

Absente pour raison professionnelle, Vanessa Germain Benhamou avait demandé, en mars dernier, le renvoi de son procès. Le tribunal avait accepté cette demande du bout des lèvres. La quadragénaire était donc attendue ce mardi à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis. Elle devait répondre de plusieurs faits. 

Tout d’abord, l’organisation d’une manifestation contre le vaccin contre le Covid le 7 août 2021 dans le chef-lieu sans déclaration préalable, la participation à cette opération sans masque ainsi que le rassemblement sur la voie publique dans une période d’urgence sanitaire. 

Connue pour ses multiples interventions publiques, et notamment pendant la crise requin, Vanessa Germain était également poursuivie pour des faits similaires en date du 5 mars 2021 à Saint-Paul, faits auxquels il faut ajouter l’entrave à la circulation sur la voie publique. Un de ses acolytes était également poursuivi pour entrave à la circulation sur la voie publique et rassemblement interdit en période d’état d’urgence sanitaire.

Le tribunal a donc ordonné la jonction des deux dossiers dans lesquels comparaissait Vanessa Germain.

A la barre du tribunal de Champ fleuri, la prévenue reconnaît sa présence mais pas l’organisation pour les deux dates. « Chacun était libre de prendre la parole (…) Ça s’est fait de façon totalement spontanée. On s’est dit : ‘on se retrouve pour en parler' », évoque-t-elle en guise de défense concernant la manifestation du 5 mars 2021.

« Comme par hasard »

Le tribunal fait ensuite lecture de ses publications Facebook mais là aussi, Vanessa Germain dit avoir juste relayé les appels au rassemblement. « Il n’y a pas que moi qui ai relayé, on était des dizaines de personnes à relayer sur le réseau social et des dizaines de personnes à prendre la parole. J’étais une parmi tant d’autres », généralise-t-elle là aussi.

« Sauf que c’est vous qui comparaissez aujourd’hui », lui lance la présidente. « Comme par hasard », se permet la prévenue qui réfute également l’entrave à la circulation, arguant qu’il y avait le couvre-feu et très peu de voitures mais que les manifestants laissaient les véhicules circuler.

Concernant le non port du masque, elle l’explique par le contexte de ce mois d’été. « Au début on l’avait mais on marchait jusqu’à 12 km par jour et, avec la chaleur, on ne pouvait plus respirer. On avait le droit de ne pas le porter quand on faisait du sport et c’était d’ailleurs recommandé par les médecins parce que c’est reconnu pour être dangereux », ajoute-t-elle à l’audience. 

Le procureur de la République demande la relaxe pour entrave à la circulation sur la voie publique. Pour le rassemblement interdit, le parquet estime que l’infraction est constituée. Pour la violation du non port du masque, c’est aussi caractérisé, selon le procureur. Pour l’organisation d’une manifestation, le parquet estime qu’elle est organisatrice de fait car il suffit d’y participer pour tomber sous le coup de la loi. Elle anime les débats et demande l’organisation d’un cortège. On est donc bien sur l’organisation d’une manifestation, soutient le procureur qui requiert une peine amende de 600€ pour les deux faits d’organisation et deux fois 150€ pour les rassemblements interdits et 50€ pour le non port du masque.

« C’est une militante et elle est considérée comme défavorablement connue par les forces de l’ordre. A aucun moment, elle n’appelle à manifester, elle relaye. Elle n’a pas pris la décision de provoquer une manifestation. Elle n’est pas à l’initiative des ces actions. Certes elle prend la parole mais il n’y avait pas qu’elle qui le faisait et cela ne prouve rien. Il n’y a que quelques photos et deux posts dans ce dossier. Il n’y a pas d’infraction, je vous demande la relaxe », plaide le conseil de la prévenue.

Le tribunal a mis son jugement en délibéré pour fin octobre.

 

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