Malgré plus de trois mois de conflit et l’adoption définitive de la loi, les manifestants ont exprimé leur détermination à obtenir le retrait de la réforme des retraites. Des heurts violents ont éclaté dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, Nantes et Lyon.
« Dans de nombreuses villes de France, ce 1er mai a été un moment de mobilisation et d’engagement responsables. Les scènes de violence en marge des cortèges en sont d’autant plus inacceptables. Soutien à nos forces de l’ordre », a tweeté la Première ministre, Elisabeth Borne.
Le bilan de cette journée de manifestations est lourd : un policier a été gravement blessé à Paris, brûlé à la suite d’un jet de cocktail Molotov. Selon le ministère de l’Intérieur, 406 policiers et gendarmes ont été blessés et 540 personnes ont été interpellées dans toute la France. Un nombre aussi élevé de forces de l’ordre blessées un 1er mai est exceptionnel, a souligné Gérald Darmanin, qui a fermement condamné ces violences.
À Paris, la préfecture de police a signalé 111 interpellations et 25 blessés parmi les forces de l’ordre, dont 24 ont été transportés à l’hôpital. Des centaines de « black blocs » ont notamment utilisé des feux d’artifice en tir tendu sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué à grand renfort de lacrymogènes et de grenades défensives. Le 2e district de la police judiciaire parisienne a été saisi d’une enquête de flagrance pour « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique », a indiqué le parquet de Paris.
À Nantes, les affrontements ont duré une bonne partie de l’après-midi et ont fait cinq blessés, dont un gendarme et un manifestant touché à une main, selon la préfecture.
Les syndicats ont maintenant « deux échéances dans le viseur », selon Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Le 3 mai, le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée (RIP), et surtout le 8 juin, lorsqu’une proposition de loi du groupe des députés LFI abrogeant la réforme sera au menu de l’Assemblée et pourrait servir de motif à une nouvelle journée de manifestations.