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Manifestation des soignants : « On nous met le couteau sous la gorge »

Un appel à la manifestation contre le Pass sanitaire a été lancé dans la semaine. Les soignants étaient invités à se mobiliser contre la nouvelle loi validée par le Conseil constitutionnel : ils devront tous se faire vacciner pour pouvoir continuer à exercer leur métier. Ils étaient environ une centaine ce matin à exprimer leur mécontentement.

Ecrit par Nicolas Payet – le vendredi 06 août 2021 à 08H46

Depuis ce matin 9h, entre 100 et 200 personnes se sont relayées sur le parvis du CHU de Bellepierre pour dénoncer l’obligation vaccinale pour les soignants. Si certains refusent le vaccin ou le pass sanitaire, d’autres reprochent la méthode. Mais tous sont opposés à la contrainte face à laquelle le gouvernement les a placés.

« Nous sommes contre le pass sanitaire. Pourquoi est-il passé ? On est outragés. On nous ment sur toute la ligne. Pourquoi se focaliser sur le vaccin et pas sur d’autres traitements efficaces. On nous met le couteau sous la gorge. Comment l’accepter ? », explique une soignante présente. 

Sa collègue ajoute que « depuis la crise Covid, le service de réanimation est bondé. On ne nous donne pas de moyens. On ne mobilise pas les cliniques privées qui ont des lits et du personnel. Par contre, la direction a mis des moyens pour embaucher des vigiles afin de contrôler les entrées, alors que nous avons besoin de personnels soignants. De plus, il y a des démissions alors que nous sommes déjà en sous-effectif. »

Parmi les soignants, certains indiquent avoir peur des effets secondaires qui peuvent apparaître dans les années à venir. « Depuis 18 mois, nous sommes en 1ère ligne face au virus. Aujourd’hui, on nous met en 1ère ligne face aux conséquences du vaccin. Nous n’avons même pas la liberté de choisir le vaccin qu’on nous injecte. On marche sur la tête. On a l’impression de jouer à la roulette russe », ajoute l’une d’elles. Un autre précise refuser le vaccin ARN messager en indiquant qu’il accepterait volontiers le vaccin de SANOFI lorsqu’il sortira.

Certaines d’entre elles rappellent les violences policières dont avaient été victimes les personnels hospitaliers lorsqu’ils manifestaient pour obtenir plus de moyens avant et pendant la crise. « Nous étions les héros quand il fallait rester confinés. Nous sommes soi-disant les victimes collatérales de ceux qui ne respectent pas les règles quand les autorités veulent faire passer leurs mesures, mais nous sommes à présent considérés comme des pestiférés si nous n’obéissons pas », affirme une soignante. 

« Les mensonges des autorités »

Parmi les griefs des soignants, « les mensonges » des autorités locales et nationales depuis le début de la crise reviennent souvent. Certains affirment que les chiffres donnés par l’ARS ne sont pas réels. « J’ai des collègues en réanimation qui me disent que les chiffres communiqués ne sont pas vrais. Le nombre de cas Covid n’est pas aussi important qu’annoncé. Il y a des AVC, des accidents, des patients atteints de cancer, mais pas autant de cas Covid. C’est juste pour nous faire peur et c’est mensonger. C’est à se demander si ce n’est pas pour nous pousser à nous faire à vacciner », peste une infirmière.

De plus, certains reprochent la communication officielle autour des décès. « Quand une personne vaccinée décède, ce sont les comorbidités qui sont responsables. Quand elle n’est pas vaccinée ou pas totalement, là c’est le Covid qui est en cause », s’étonne une manifestante. 

Selon les grévistes, la moitié du personnel hospitalier n’est actuellement pas vacciné. Ils se demandent comment va se dérouler la suite lorsqu’ils ne pourront plus accéder à leur lieu de travail. Une situation que connaîtront également les patients qui n’auront accès à l’hôpital que pour les urgences. « Les urgences vont être engorgés comme pas possible », prédit l’une d’elles.

Une dame présente pour soutenir les soignants a également expliqué son cas au micro. « Mardi prochain, je dois venir à l’hôpital, car mon mari doit se faire greffer une prothèse de la hanche. Nous ne sommes pas vaccinés, cela veut dire que nous ne pourrons pas rentrer ? Croyez-moi, nous rentrerons », affirme-t-elle. 

Le silence assourdissant des syndicats

Si entre 100 et 200 personnes étaient présentent à tour de rôle à cette manifestation, les grévistes étaient déçus de la faible mobilisation comparée à leurs collègues du sud bien plus nombreux. Surtout, ils regrettent le silence des syndicats absents à la manifestation. « On a l’impression d’être livrés à nous même », se désole une infirmière. 

Si les représentants syndicaux n’étaient pas présents, des pompiers étaient bien là pour soutenir la cause. Eux aussi sont concernés par l’obligation vaccinale et un mouvement de grève nationale doit avoir lieu dès lundi prochain. Ces derniers refusent de se faire injecter le vaccin et dénoncent la communication de leur hiérarchie. « On nous envoie un message pour nous dire que le chien d’un collègue est mort, par contre c’est le silence concernant la disparition d’un autre collègue il y a quelques semaines peu de temps après sa vaccination », s’énerve l’un d’eux.

Selon les pompiers présents, ils réalisent ces derniers temps plus d’interventions concernant les suites du vaccin que de personnes souffrant du Covid. « C’est ça la réalité du terrain », insiste l’un d’eux. 

Soignants, pompiers et simple citoyens présents confirment qu’ils seront bien présents à la manifestation de demain devant la préfecture. « Si on pousse les gens à tout perdre, bah on y va et on se mobilise », conclut une infirmière.


 

 

Obligation vaccinale pour les soignants

[Le Conseil constitutionnel a validé l’obligation pour les soignants de se faire vacciner]urlblank:https://www.zinfos974.com/Conseil-constitutionnel-Pass-sanitaire-pas-totalement-valide_a172036.html . Ceux qui travaillent dans les cliniques, les hôpitaux, les Ehpad et les maisons de retraites devront avoir un schéma vaccinal complet. De même pour les sapeurs-pompiers, certains militaires et les bénévoles auprès des personnes âgées.

Cette obligation entrera en vigueur à partir du 15 septembre et ceux qui ne seront pas vaccinés seront exposés à une « suspension du contrat de travail », c’est-à-dire qu’ils ne seront plus rémunérés.
 

 

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