Vincent R. sort de prison dans le cadre d’un aménagement de peine et, pour autant, il se retrouve devant au milieu du rassemblement anti-pass devant la préfecture le 31 juillet dernier. Rien de répréhensible jusqu’ici me direz vous. Alors que les manifestants decident de bloquer la route du Littoral, un barrage de police les en empêche. Les manifestants poussent, puis, 1, 2, 3 et enfin 4 sommations plus tard, les premières grenades lacrymogènes sont lancées. Des galets sont jetés en retour sur les forces de l’ordre. Si aucune interpellation n’est faite ce jour là, des identifications sont effectuées par la police sur les bases de vidéos et d’images. Parmi eux, Vincent R., 21 mentions au casier.
Il est interpellé le 5 août au matin par le Raid sans opposer la moindre résistance. « J’étais en ville, j’ai suivi la foule. J’ai lancé mais je n’ai pas pu atteindre car j’ai un handicap au bras droit », indique le prévenu qui avait été blessé par un sabre. « Je ne savais pas que ça allait se passer comme ça. Je viens de sortir de prison et j’avais bu pour la première ce jour là depuis ma sortie » ajoute t-il. « La prison m’a détruit psychologiquement, j’entends les bruits de la prison la nuit », conclut le prévenu. « Il est là sans raison et malgré les sommations, il reste et jette des pierres », explique le parquet.
« Il est reconnu par les caméras et il est pris en photo. De plus, les vêtements qu’il portait ont été retrouvés lors de la perquisition. La volonté de créer le désordre est intolérable alors que nous traversons une crise sanitaire. Tout le monde veut retrouver une vie normale !« , insiste le parquet qui requiert 8 mois de prison, la révocation de 5 mois de sursis et le maintien en détention.
« C’est son casier qui lui vaut d’être là !, » répond Me Jean-Christophe Molière. « C’est triste d’entendre qu’il se comporte chez lui comme en prison. Il aurait dû éviter cette manifestation, je lui ai dit. Ce qui est important, c’est de limiter la peine requise car ce qui est jugé aujourd’hui, ce sont des violences sans ITT ! Seulement ça, pas son casier », conclut la robe noire.
Vincent R., qui suppliait le tribunal de lui venir en aide, est finalement condamné à 12 mois de prison dont 6 mois de sursis probatoire renforcés. Il devra suivre des obligations de soins et de formation. Son sursis de 5 mois est révoqué, il est également maintenu en détention.