« Jusqu’à présent on vivait dans un petit village ouvert aux autres », regrette Isabelle Joly de l’association. La fermeture du jardin de Manapany et les manifestations qui ont suivi ont bouleversé l’ambiance de ce quartier tranquille de Saint-Joseph.
L’ADPRH Manapany a été créée en 2006 pour assurer les intérêts des propriétaires fonciers notamment. Aujourd’hui, c’est un cadre de vie et une ouverture qu’elle défend. « Nous voulons préserver ce qui existe et la liberté pour les autres d’accéder à ce sanctuaire », explique Isabelle Joly, ancienne présidente de l’association mais aussi auteure.
Car outre l’accès désormais interdit au jardin, un domaine privé de la commune, [la taille des banians a à nouveau suscité l’indignation]urlblank:https://www.zinfos974.com/Polemique-autour-de-la-coupe-de-banians-a-Manapany-La-mairie-repond_a162830.html . Associée au collectif 5000 Pié D’Bwa, l’association s’inquiète des projets de travaux qui pourraient impacter les arbres alors que « toute la baie est habitée par le gecko placé en risque grave d’extinction ».
En effet, le gecko vert de Manapany, un des derniers reptiles endémiques de l’île, fait l’objet d’un Plan national d’action. Si un « élagage conscient » a finalement été décidé par la municipalité accompagnée par l’association Nature Océan Indien, « ramener ces arbres à 5 mètres aurait été un véritable écocide« , affirme Marie Faham, conteuse et membre du collectif 5000 Pié D’Bwa.
Finalement, « ces mobilisations ont permis de découvrir l’arbre qui cachait la forêt « , analyse Isabelle Joly car les informations sur le devenir de Manapany manquent cruellement. « Nous craignons la transformation de la baie en station balnéaire » .
Le bassin va-t-il être agrandi touchant ainsi la barrière de corail ? Le parking devenir payant ? Que va devenir le jardin et le bâtiment qui s’y trouvent ? Des questions que l’association a posées via des courriers à la mairie mais restées jusqu’à l’heure sans réponse. « Il n’y a pas eu concertation de la population. Nous demandons l’ouverture d’un dialogue apaisé avec la collectivité sous la forme d’une réunion publique », exprime-t-elle.
La construction d’un hôtel 4 étoiles de 30 chambres sur un terrain de 32000m2 au-dessus du village soulève également des inquiétudes. « Nous ne sommes pas contre cet hôtel, pourvu qu’il s’intègre au quartier », précise Françoise Linckeler, la présidente d’ADPRH Manapany. « Il apportera toutefois de nombreux changements ».
L’association s’est procurée des documents prévoyant de modifier l’accès au site. » Si l’allée des Pipengayes longeant l’école maternelle et la rue Martin Luther King devaient être élargies, 13 arbres endémiques en alignement plantés avec le conservatoire botanique il y a 20 ans seront amenés à disparaître ». Il devrait être également prévu l’installation de trois ronds-points dont l’un mène au four à chaux, coupant encore une fois des arbres.
Déterminée à défendre un « Manapany préservé pour tout le monde », l’association va une nouvelle fois se mobiliser ce dimanche aux cotés des différents collectifs et autres associations de défense de l’environnement et des conditions de vie, contre « la bétonisation et l’embourgeoisement du ti coin charmant ».
Outre un parcours en plein air, une exposition de photos anciennes du quartier et des moments d’échanges sur les enjeux de protection seront proposés.