Mamod Abasse Mamodtaky vient contre toute attente d’être extradé vers la France, d’après le JIR de ce matin. Pourtant, le Conseil d’Etat malgache s’opposait jusque-là à cette mesure réclamée par la France, considérée comme illégale par la haute juridiction malgache.
Pour quels motifs ? Déjà, à la suite de son obtention de la nationalité malgache le 9 mars 2010, Mamodtaky a pu faire valoir le fait que l’Etat malgache ne pouvait extrader un de ses ressortissants. Ensuite, comme il avait déjà été extradé vers la France en 2005, pour le conseil d’Etat malgache, il est impossible d’extrader deux fois la même personne pour des faits identiques, à savoir le meurtre de cinq personnes et la tentative de meurtre sur cinq autres.
Alors pourquoi un tel revirement des autorités de la Grande île ?
Outre les particularismes propres au fonctionnement parfois erratique des institutions malgaches, les journalistes du JIR avancent deux hypothèses : la première, est que l’Etat malgache chercherait à s’attirer les faveurs de la France, particulièrement remontée contre Andry Rajoelina, ancien maire de la capitale et actuellement à la tête de la haute autorité de transition. Le gouvernement français lui reprocherait de n’avoir pas su trouver un accord avec les forces d’opposition alors que le pays est en proie à de graves dissensions politiques depuis plus d’un an. La deuxième explication avancée réside dans le fait que le meurtrier présumé n’est pas des plus appréciés à Madagascar et serait un fauteur de trouble, affairiste et corrupteur…
Quoiqu’il en soit, et après les multiples rebondissements de cette affaire, la famille Remtoula, dont deux enfants ont été assassinés lors de la tuerie de Fenoarivo, va peut-être se sentir -un peu- soulagée…
Mamodtaky devrait être placé sous mandat de dépôt par le parquet de Bobigny puis jugé en octobre prochain, à Paris.