
Cacophonie générale, c'est bien à ça qu'ont assisté toutes les personnes présentes au Conseil d'Administration de l'Université de la Réunion, qu'elles soient de la presse, étudiantes, administratrices, du corps professoral, représentantes associatives ou élu(e)s politiques. Au bout de plus deux heures de débat, et après un ralé-poussé qui en dit long sur les relations entre les syndicats étudiants, incapables une fois de plus de se mobiliser ensemble, la question de l'avenir de l'Université et plus précisément ce jour, des filières dans le Sud, est restée vaine.
Pourtant, les interventions des uns et des autres face au président de l'Université de la Réunion, Mohammed Rochdi, et ses vices-présidents, avaient de quoi enrichir un débat "qui doit absolument avoir lieu pour faciliter un meilleur enseignement", rappelait Ericka Bareigts qui siège à ce conseil d'administration. Disparités entre le Nord et le Sud, questions de la valeur des diplômes, volonté de donner plus souvent la parole aux étudiants… Chacun a apporté sa pierre à l'édifice.
Les étudiants de l'Unef s'allongent au milieu de la salle
L'Unef, qui avait appelé au boycott de ce CA n'a pas été suivi par les autres représentants étudiants dans son mouvement, des représentants qui n'ont d'ailleurs toujours pas digéré l'absence du syndicat aux précédentes réunions. L'Unef a donc souhaité poursuivre sa logique jusqu'au bout, en s'allongeant pendant près d'une demi-heure au milieu des tables… Une action symbolique qui n'a pas suffit à faire reporter le conseil qui se tient actuellement.
Par ailleurs, l'intervention de personnalités politiques a été largement remarquée, et même, parfois reprochée par des étudiants mécontents de ne pas les voir prendre position plus souvent. Thierry Robert, Gélita Hoarau, Elie Hoarau ont fait le déplacement pour participer au débat et "porter la réflexion aux côtés de l'Université", a souligné la sénatrice, Gélita Hoarau.
Face à l'attitude de l'Unef, Ericka Bareigts et Bruno Mamindy-Pajany, tous deux membres du CA, ont finalement décidé de quitter la salle. "Je ne souhaite pas être le faire-valoir de l'Unef", s'est exclamée à l'extérieur l'élue socialiste qui avait pris la parole quelques minutes plus tôt pour protester contre le sitting surprise…
Au final, le CA a bien lieu et le vote pour ou contre la délocalisation de certaines filières dans le Nord sera entériné dans la soirée.