Dimanche 7 juin, il est 23h51 quand les gendarmes sont alertés par une jeune femme qui affirme que sa soeur vient de l'appeler, car elle a subi des violences de la part de son compagnon. À l'aide du numéro d'appel de la victime, ils parviennent à trouver l'adresse et se rendent se place à la Saline-Les-Hauts. Arrivés sur les lieux, ils trouvent une jeune femme fortement alcoolisée et son compagnon sous l'effet du zamal. Pour autant, elle affirme qu'il n'y a eu aucune violence à son encontre.
Les gendarmes repartent et reviennent le lendemain comme la nouvelle procédure le prévoit en matière de violences conjugales. Ils se présentent une première fois, personne ne répond. Ils reviennent un peu plus tard et constatent que si personne ne répond, il y a du bruit à l'intérieur. Ils décident d'enfoncer la porte. La jeune femme est présente et son compagnon parti se cacher dans le poulailler. Elle présente des marques au visage, mais affirme qu'elle est tombée la vielle alors qu'elle était alcoolisée. Les militaires prennent alors la décision d'embarquer Johan I., et le placent en garde à vue.
"Je ne comprends pas pourquoi il est en garde à vue !"
L'enquête met en exergue des rapports tendus et compliqués entre la jeune femme et sa soeur - elle est à l'origine de l'appel aux gendarmes - qui n'apprécie pas son compagnon. "Vous voulez déposer plainte ?" demandent les gendarmes. "Ben non pourquoi il ne m'a rien fait ! Je ne comprends pas pourquoi il est en garde à vue !" répond la jeune femme lors de son audition. Le casier de Johan I., ne jouant pas en sa faveur, le parquet décide de le faire juger pour violences en comparution immédiate. Sorti de prison en 2018, le prévenu est réinséré. Il ne boit plus et travaille tous les jours comme plongeur dans un hôtel. Comme il le répète à la barre, il n'a jamais touché sa compagne.
Pour autant, les témoignages de l'entourage familial de la victime attestent de violences et d'un changement radical du comportement de la jeune fille. "C'est un coup monté" répète inlassablement Johan I. Il reconnaît cependant avoir eu une dispute avec elle, le dimanche de la fête des Mères, alors qui'l revenait du travail. Elle était attablée dans un bar avec un ami à elle quand il les a aperçus. Il est entré et s’est disputé, car elle avait encore bu. Il reconnaît avoir parlé fort, mais n'a pas levé la main ni sur elle ni sur lui.
"C'est un dossier singulier, car il n'y a pas de victime"
La procureur de la République le reconnaît : "C'est un dossier singulier, car il n'y a pas de victime, c'est la famille qui fait les démarches". Puis poursuit : "Son attitude change lorsqu'elle le rencontre. Elle devient triste et boit beaucoup d'alcool, elle s'isole. Les gendarmes doivent casser la porte pour entrer, lui se cache dans le poulailler. Elle a peur et elle ment ! Il ne boit plus d'alcool, mais il y a toujours de problèmes de violences, c'est un cas typique d'emprise". Elle requiert une peine de 3 ans de prison, dont 18 mois de sursis probatoire, la révocation de 4 mois d'un sursis précédent ainsi qu'un mandat de dépôt.
"Vous êtes ici pour juger des faits" indique la défense au tribunal. Puis poursuit : "Le parquet vous a raconté une histoire, des "la di la fé" comme on dit ici. Elle est majeure, et que monsieur plaise ou non à la famille, c'est son droit de faire ce qu'elle veut et d'être comme elle veut ! Le dossier est vide, vous devez juger des faits ! Elle est entendue et atteste n'avoir jamais été violentée. Elle vit sa vie et n'est pas sous son emprise. Aujourd'hui, vous n'avez rien ! Il faut arrêter de penser qu'elle dit n'importe quoi. Le couple ne plaît pas à la famille ? Ce n'est pas ça que vous avez à juger. D'ailleurs depuis 2 jours, elle chez la mère de monsieur pas dans sa famille !".
Trop tard ! Le verdict est déjà tombé
Pour être précis, la victime était même présente au tribunal avec la soeur et la famille de Johan I. Elle voulait témoigner en faveur de son compagnon, mais n'a pu entrer en raison des mesures liées au Covid-19. Lorsque la défense a su qu'elle était présente, elle a immédiatement alerté le président d'audience ainsi que le parquet. Trop tard ! Le verdict est déjà tombé. Johan I. est condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis probatoire, 4 mois de sursis sont révoqués et il se voit décerner un mandat de dépôt. Au final, la victime a pu entrer et dire au président qu'elle était présente !
"Vous n'avez qu'à vous rapprocher de l'ARAJUFA, ils sont spécialisés dans l'aide aux victimes" lui explique le président. "Mais vous l'avez condamné pour rien" lui rétorque la victime qui est invitée à quitter la salle, car "l'affaire est déjà jugée" dixit le président.
Les gendarmes repartent et reviennent le lendemain comme la nouvelle procédure le prévoit en matière de violences conjugales. Ils se présentent une première fois, personne ne répond. Ils reviennent un peu plus tard et constatent que si personne ne répond, il y a du bruit à l'intérieur. Ils décident d'enfoncer la porte. La jeune femme est présente et son compagnon parti se cacher dans le poulailler. Elle présente des marques au visage, mais affirme qu'elle est tombée la vielle alors qu'elle était alcoolisée. Les militaires prennent alors la décision d'embarquer Johan I., et le placent en garde à vue.
"Je ne comprends pas pourquoi il est en garde à vue !"
L'enquête met en exergue des rapports tendus et compliqués entre la jeune femme et sa soeur - elle est à l'origine de l'appel aux gendarmes - qui n'apprécie pas son compagnon. "Vous voulez déposer plainte ?" demandent les gendarmes. "Ben non pourquoi il ne m'a rien fait ! Je ne comprends pas pourquoi il est en garde à vue !" répond la jeune femme lors de son audition. Le casier de Johan I., ne jouant pas en sa faveur, le parquet décide de le faire juger pour violences en comparution immédiate. Sorti de prison en 2018, le prévenu est réinséré. Il ne boit plus et travaille tous les jours comme plongeur dans un hôtel. Comme il le répète à la barre, il n'a jamais touché sa compagne.
Pour autant, les témoignages de l'entourage familial de la victime attestent de violences et d'un changement radical du comportement de la jeune fille. "C'est un coup monté" répète inlassablement Johan I. Il reconnaît cependant avoir eu une dispute avec elle, le dimanche de la fête des Mères, alors qui'l revenait du travail. Elle était attablée dans un bar avec un ami à elle quand il les a aperçus. Il est entré et s’est disputé, car elle avait encore bu. Il reconnaît avoir parlé fort, mais n'a pas levé la main ni sur elle ni sur lui.
"C'est un dossier singulier, car il n'y a pas de victime"
La procureur de la République le reconnaît : "C'est un dossier singulier, car il n'y a pas de victime, c'est la famille qui fait les démarches". Puis poursuit : "Son attitude change lorsqu'elle le rencontre. Elle devient triste et boit beaucoup d'alcool, elle s'isole. Les gendarmes doivent casser la porte pour entrer, lui se cache dans le poulailler. Elle a peur et elle ment ! Il ne boit plus d'alcool, mais il y a toujours de problèmes de violences, c'est un cas typique d'emprise". Elle requiert une peine de 3 ans de prison, dont 18 mois de sursis probatoire, la révocation de 4 mois d'un sursis précédent ainsi qu'un mandat de dépôt.
"Vous êtes ici pour juger des faits" indique la défense au tribunal. Puis poursuit : "Le parquet vous a raconté une histoire, des "la di la fé" comme on dit ici. Elle est majeure, et que monsieur plaise ou non à la famille, c'est son droit de faire ce qu'elle veut et d'être comme elle veut ! Le dossier est vide, vous devez juger des faits ! Elle est entendue et atteste n'avoir jamais été violentée. Elle vit sa vie et n'est pas sous son emprise. Aujourd'hui, vous n'avez rien ! Il faut arrêter de penser qu'elle dit n'importe quoi. Le couple ne plaît pas à la famille ? Ce n'est pas ça que vous avez à juger. D'ailleurs depuis 2 jours, elle chez la mère de monsieur pas dans sa famille !".
Trop tard ! Le verdict est déjà tombé
Pour être précis, la victime était même présente au tribunal avec la soeur et la famille de Johan I. Elle voulait témoigner en faveur de son compagnon, mais n'a pu entrer en raison des mesures liées au Covid-19. Lorsque la défense a su qu'elle était présente, elle a immédiatement alerté le président d'audience ainsi que le parquet. Trop tard ! Le verdict est déjà tombé. Johan I. est condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis probatoire, 4 mois de sursis sont révoqués et il se voit décerner un mandat de dépôt. Au final, la victime a pu entrer et dire au président qu'elle était présente !
"Vous n'avez qu'à vous rapprocher de l'ARAJUFA, ils sont spécialisés dans l'aide aux victimes" lui explique le président. "Mais vous l'avez condamné pour rien" lui rétorque la victime qui est invitée à quitter la salle, car "l'affaire est déjà jugée" dixit le président.