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Courrier des lecteurs

Mahé de La Bourdonnais : Déplacement d’une statue et déboulonnage de l’Histoire


En juin 2022, Madame Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, a annoncé son intention d’accéder au souhait de diverses associations d’organiser le procès symbolique et posthume du gouverneur général des Mascareignes, Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, en poste de 1733 à 1746. L’incrimination se fondait sur la loi Taubira du 21 mai 2001 : crime contre l’humanité du fait de l’augmentation importante, durant son gouvernorat, des pratiques de traite négrière, de l’esclavagisme et de la répression du marronnage. Le verdict était bien sûr connu d’avance : coupable ; tout comme la sanction : le déboulonnage scénarisé et médiatisé de la statue lors du 20 décembre 2022. L’action a finalement été reportée à 2023.

Par Christian Jean-Luc CADET - Publié le Mercredi 12 Avril 2023 à 18:33

A la suite du conseil municipal du 30 mars dernier, Madame Bareigts revient sur le sujet en mettant l’accent sur l’urgence de réaménager en profondeur le square La Bourdonnais et, accessoirement, de "déplacer" la statue de l’ancien gouverneur qui, juge-t-elle, "n’a plus sa place dans l’espace public".

Le ton se fait lénifiant mais l’intention, noyée dans une abondante description des travaux à réaliser, n’a donc pas changé : il s’agit de se débarrasser d’une statue réduite à un symbole colonialiste et esclavagiste.

Six historiens parmi les plus reconnus ont été consultés en privé : ils désapprouvent fermement le projet. Leur souhait de rester discrets, pour le moment, conduit le profane que je suis à tenter une analyse du projet municipal via un simple questionnement.
 
Qui était Mahé de La Bourdonnais ?
 
L’histoire nous apprend qu’il fut un farouche défenseur des intérêts supérieurs de la France dans l’Océan Indien, un grand serviteur de la Compagnie des Indes, son employeur direct, et du Royaume de France.

Outre ses victoires militaires sur les Anglais, il rationnalisa et développa l’économie des Mascareignes autour de leurs atouts respectifs : à l’île Bourbon le rôle de grenier et à l’île de France, dotée de deux ports naturels, celui de place forte militaire et commerciale.

Pour ce faire, il est vrai, il dut accroître le nombre d’esclaves dans nos îles sachant que l’esclavage, jusqu’à cette époque, était hélas une pratique universellement admise dans toutes les cultures de tous les continents, abolie depuis mais encore en vigueur dans de nombreux pays, ce que l’on oublie de rappeler.

Par ailleurs, Mahé de La Bourdonnais a acté le statut de chef-lieu de Saint-Denis au détriment de Saint-Paul.

C’est là une page, sombre, de l’histoire humaine en général et de cet homme en particulier. Avec notre mentalité d’aujourd’hui, cela semble odieux d’établir le froid constat ci-dessus. Pour mieux le comprendre, chacun peut se demander si nos parents, grands-parents ou arrière-grands-parents étaient des monstres sous prétexte qu’ils approuvaient la peine de mort abolie en 1981.

Sur le plan personnel, Mahé de La Bourdonnais connut de nombreux coups durs. Pour faire bref, signalons que sa première épouse, installée avec lui à Monplaisir (île de France), lui donna trois enfants qui décédèrent en bas âge. Madame Mahé de La Bourdonnais décéda elle-même des suites de son troisième accouchement en 1738.

L’année suivante, Mahé entretint une liaison avec une lavandière noire qui lui donna une petite fille. Elle fut baptisée Marie-Madeleine Mahé, car le gouverneur général la reconnut. Il l’emmena même avec lui en France en 1740 où il la confia à sa mère avec une pension à la clé pour l’entretien et l’éducation de la fillette.

Cet épisode méconnu de la vie de Mahé ne dépeint pas véritablement un profil de raciste impénitent mais celui d’un humain complexe s’adaptant aux réalités sociologiques de son temps.
 
Que représente la statue de Mahé de La Bourdonnais ?
 
Il s’agit d’une œuvre d’art de haute facture. Elle a été réalisée par le grand sculpteur Louis Rochet qui fut lui-même l’élève du non moins grand sculpteur Pierre-Jean David d’Angers. La statue a été inaugurée le 15 août 1856. Elle fait partie du paysage dionysien depuis 167 ans.

Grille, socle et statue sont inscrits en totalité à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 14 août 2000. L’Hôtel de Préfecture, qui jouxte la statue, est classé lui-même monument historique depuis le 12 août 1970, avec par conséquent une servitude de protection de ses abords dans un périmètre de 500 mètres de rayon autour de lui et dans son champ de visibilité, ce qui englobe la statue de Mahé. Les services de l’Etat auront certainement à cœur de faire respecter cette double protection légale lors du traitement du dossier municipal.
 
Il faut remarquer que les Mauriciens ont, vis-à-vis de leur patrimoine, un regard très pragmatique : ils n’envisagent ni de déboulonner les statues de Mahé de La Bourdonnais et de la reine Victoria qui dominent la Place d’Armes à Port-Louis, ni de débaptiser le village de Mahébourg. A l’opposé, le raisonnement de Madame la maire, pourtant investie es qualité de la double mission de protection et de valorisation du patrimoine communal, devrait conduire à raser le jardin de l’Etat créé en 1761, sans doute avec la contribution d’esclaves, à détruire la villa du département mais surtout, à faire table rase de la préfecture, édifiée au XVIIIème siècle.
 
Le projet municipal de Madame la Maire correspond-il à une volonté populaire ?
 
De fait, Madame Ericka Bareigts ne semble pas soucieuse de sonder la population dionysienne, peut-être parce qu’elle sait que cette dernière réprouve son initiative si l’on en croit les nombreuses réactions recueillies dans différents milieux.

Pour entretenir une illusion de consultation populaire, elle s’abrite derrière un comité d’historiens et de sociologues présentés comme "issus de la société civile". Il ne s’agit pas ici de remettre en cause les compétences de ces personnes mais il est permis de douter de leur objectivité.

Les Réunionnais ont été fiers, à juste titre, qu’une des leurs accède à la haute fonction de ministre de la République Française. En revanche, ils ne comprennent pas que, devenue maire, l’ancienne ministre puisse vouloir entraîner Saint-Denis et La Réunion dans ces dérives idéologiques qui, ailleurs, sont l’apanage de groupuscules souvent violents. N’oublions pas que le brassage ethnique propre à notre île fait de la grande majorité des Réunionnais des descendants à la fois des esclavagistes et des esclavagisés.
 
Comment sortir par le haut de cette difficulté ?
 
En reconnaissant son erreur, en "regardant l’histoire en face" selon la formule du Président Macron, en misant sur la pédagogie de la résilience plutôt que sur la vengeance a posteriori, en organisant des débats publics avec des spécialistes. Et en consultant les Dionysiens !

Dans un contexte radicalement plus périlleux que celui qui est le nôtre aujourd’hui, Nelson Mandela, au sortir de l’apartheid, en 1991, avait mis en place la "Commission de la vérité et de la réconciliation" dans un esprit de justice restaurative pour permettre une réconciliation nationale entre les victimes et les auteurs d'exactions et créer ainsi les conditions d’une Afrique du Sud apaisée et tournée vers son avenir.
 
Il est légitime et indispensable d’entretenir la mémoire de tous nos ancêtres (esclaves, marrons, engagés et autres), et de célébrer l’abolition qui a été fêtée la première fois sur ce même square le 20 décembre 1848. Cependant, le faire en mutilant et en déformant la vérité historique via les déboulonnages, les débaptisations de lieux publics, la réécriture de l’Histoire, c’est une folie assimilable aux autodafés qui ont cours dans les régimes autoritaires.

L’intention, qui peut être bonne au départ, conduit à entretenir artificiellement des chaînes interdisant aux Réunionnais de se redresser et d’avancer.
 
Pour conclure, il est bon de s’imprégner du message de la chanson "Mahé" du sage et courageux Davy Sicard : "Oui Mahé mais non ! … Quelle grande victoire pour un peuple quand il accepte tout son passé ! … On ne va pas trier le patrimoine pour ne garder que le bon ! …"
 
Christian Jean-Luc CADET
Association Fort Réunion
 




1.Posté par Bertrand tailamee le 12/04/2023 19:36

C un scandale.le maire c un ignorant que la étudié que administrations territoriales

2.Posté par Laurent974 le 12/04/2023 19:38

La maire ne représente qu'elle même et ses pseudo autonomistes gaucho qui veulent surtout faire un peu de comm. Elle veut exister face à la nupe. Et comme SON ps ne représente presque rien elle se dit qu'il est grand temps de récrire l'histoire. Vivement une grande statue de Hollande et de mitterand . C'est un scandale

3.Posté par klod le 12/04/2023 19:57

"Pour ce faire, il est vrai, il dut accroître le nombre d’esclaves dans nos îles sachant que l’esclavage, jusqu’à cette époque, était hélas une pratique universellement admise dans toutes les cultures de tous les continents, abolie depuis mais encore en vigueur dans de nombreux pays, ce que l’on oublie de rappeler."


c'est faux , dés le 16ème siècle, certains ont condamné l'esclavage !!!!

a Valadolid ( cf la controverse de Valadolid ), le traitement fait pour les indiens a été condamné par la papauté mais pas , effectivement l'esclavage en Afrique ...........................pour des raisons économiques occidentales !

sur le fond de l'article sur le "déboulonnage" .............. chacun aura son opinion morale ..........à chacun son KARMA , Lord mercy me .

4.Posté par Ras le bol le 12/04/2023 20:10

Erika veut mettre sa tête à la place!
Elle est jolie cette statue hormis l’histoire de l’homme.

5.Posté par klod le 12/04/2023 20:19

au bon M; cadet , auteur de cet article qui fait perdurer l'idée que en occident, l'esclavage était normal , ce qui a été repris par les colonialistes tout au long du xix et xx ème siècle !!

c'est faux: certains, en occident, ont condamné l'esclavage depuis lontan : "Le trafic s'accélère avec les explorations maritimes de l'océan Atlantique et du littoral africain au XVe siècle. L'asservissement des êtres humains, indépendamment de leur religion et de leur couleur de peau, fait l'objet d'une première condamnation catégorique par le pape Eugène IV le 13 janvier 1435, à Florence."

cette idée qui complait à ceux qui veulent justifier la colonisation et l'esclavage occidentale et en l'occurence française perdure!

mais certains , merci à eux , ont condamnés l'esclavage depuis bien lontan ................ d'autres occidentaux ont justifié l'esclavage en s'appuyant sur la malédiction de CHAM , malédiction biblique ................. pov bible ...........

pour les comiques d'extreme droite : oui l'esclavage a été possible par certains africains qui ont vendu leurs fréres , oui l'esclavage musulman a existé ................... des évidences !

mais la demande occidentale en esclave a été prépondérante tout au long de 400 ans ...

à chacun son karma à travers les siècles , mais le cadet , auteur de l'article , se trompe en affirmant que l'esclavage était universellement admis , sauf pour les esclaves mon bon cadet ............

6.Posté par CLOVIS le 12/04/2023 21:21

Merci à Christian Cadet pour cette courageuse intervention, face à une tentative minable de récupération de notre histoire.
Lorsqu'on n'a pas de projet ambitieux à proposer pour sa ville, on se refugie dans ces polemiques de bobos qui nous sont étrangères car totalement importees.
Et on agit en misouk pour ne pas affronter un debat légitime au sein de la population reunionnaise.
J'aurais honte à la place de ces historiens officiels, prompts à se pousser du col dans les cocktails, mais lâchement absents lorsque de vraies questions de societe concernant notre patrimoine et notre histoire se posent à nous.

7.Posté par A mon avis le 12/04/2023 21:37

Très juste, ce n'est pas la statue qui est ainsi déboulonnée, mais c'est bien l'histoire qui est déboulonnée en supprimant la statue de la vue des Réunionnais

8.Posté par le taz le 12/04/2023 23:32

le wokisme, la déconstruction, la ré-écriture de l'histoire....

bravo au gauchistes qui sont en train d'effacer la france, son histoire, ses valeurs... qui lui envoie des millions chaque année...
un jour, à force de déconstruire, il y aura une séparation, ceux qui veulent rester dans une france construite par son passé (bonnes et mauvaises choses, qu'il faut assumer) et les autres nazes qui ré-inventent n'importe quoi n'importe comment en crachant sur tout le monde...

pauvres taches qui finiront miséreux avec rien comme valeur, et qui disparaîtront en appelant un arbre un chien, ou père et mère n'existe plus, parent 1 et parent 2... etc...
en plus d'être ridicule...

ah ah ah...

9.Posté par ANTOINE B le 13/04/2023 00:13

Ericka B. qui fait partie de la caste des mondialistes et wokiste en puissance est dans sa mission de déconstruire l'histoire des nations et des territoires, c'est leur plan!!!
Nous ne sommes qu'au début.

10.Posté par Veritas le 13/04/2023 00:22

Jettez cette merde à la Mer

11.Posté par Onnepeutpasplaireàtoutlemonde le 13/04/2023 06:13

Il n'y a rien de pire que la réécriture de l'Histoire.
C'est une manière sournoise de manipuler le peuple, tout simplement.
Et après l'esclavage, ce sera quoi ? Dire que l'Holocauste n'a jamais existé ?!? Que les Egyptiens avaient déjà de l'électricité grâce aux pyramides comme le prétend ce débile de Maître Gims ?!!
À BAS LE WOKISME !!!

12.Posté par narcisse le 13/04/2023 04:38

Pauvre Réunion, on en est à déboulonner la statue de héros de la nation. La réécriture de l’histoire par les fous furieux fiévreux d’extrême gauche est en marche

13.Posté par Yves le 13/04/2023 06:54

L’acculturation de notre société , de notre démocratie, de notre pays , de notre civilisation. Est voulue par tous ces destructeurs qui gèrent Notre Education Nationale . Si l’on ne réagit pas nous allons couler et être détruit par le wokisme . Vive la mémoire de Labourdonnais

14.Posté par Polrun le 13/04/2023 07:23

Arrêtez d'interpréter l'histoire dans le sens qui vous arrange ! La réalité la voici, présentée au travers d'un édit signé de sa main et daté du 14 août 1735 :

« Vu les malheurs qui s’abattent chaque jour sur la communauté, les assassinats et crimes divers commis par les Noirs marrons, et vu l’impossibilité dans laquelle on se trouve bien souvent de prendre les hors-la-loi, malgré les détachements envoyés à leur poursuite, le Conseil arrête ce qui suit :

- Art.1er : Tout Blanc qui prendra en vie un Noir marron ayant assassiné ou voulu assassiner un Blanc, méritera, en récompense, un Noir offert par la commune ; et un autre Noir qui lui sera donné sur le compte de la Compagnie des Indes ;
- Art. 2 : Tout Blanc qui tuera un Noir ayant assassiné un Blanc, se verra attribuer en récompense un négrillon payé par la commune et un Noir au compte de la Compagnie ;
- Art. 3 : Tout Noir qui prendra un Noir marron ayant assassiné un Blanc, obtiendra sa liberté et retournera, s’il le désire, dans son pays ; le maître du Noir s’en verra attribuer un autre aux frais de la commune ;
- Art. 4 : Tout Noir marron qui apportera la tête d’un autre Noir marron sera gracié.

Le motif du présent règlement est d’inciter les Blancs et les Noirs à détruire les assassins qui massacrent sans distinction de couleur.

Fait et arrêté au Conseil, ce 14 août 1735

Signé : Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais »

15.Posté par Foutor le 13/04/2023 07:26

Madame Bareights vous nous faites honte. Vous reniez tout mais vous avez oublié qui vous a mis là où vous êtes, et crachez dans la soupe qui vous fait vivre ! Assez d'énergumène de votre genre (trans idéologique). Je suis prêt à parier que si Poutine venait à la Réunion vous remplaceriez tous vos monuments par sa statue en pied et de 5 mètres de haut.
Bravo pour l'honneur que vous n'avez pas vis à vis de votre histoire et de votre patrimoine dont vous avez honte d'après ce que nous pouvons voir !

16.Posté par riverstar974 le 13/04/2023 07:50

cette mégalomane dangereuse est aussi une ignare. Vouloir, comme tous les wokistes, nier le passé veut donc dire que cela n'a pas existé et que donc arrétez de nous parler d'exclavagisme, vous qui le nier en perlanence avec des stupidités comme déboulonner des statues. Au contraire ces statues doiven,t rester le symbole d'un passé douloureux. Elle veut sans doute mettre sa statue à la place, mais elle ne laissera aucune trace dans l'histeire elle, elle est trop insiginifiante

17.Posté par Le portois le 13/04/2023 08:02

Bravo monsieur cadet , il n existe que 3 statues de par le monde st malo ,port Louis, et st denis .l île Maurice comme vous dites n envisage même pas de l enlever ,cette statue trône non loin de celle de ramgoolam père de la nation et face à celle de queen Victoria...ici des ignorants et assoiffés de vengeance, prônant un racisme anti blanc issus pour la plupart d un métissage veulent effacer une histoire qu ils n ont ni connus ni vécus,et créer de toute pièce un remake de l histoire ou leur nom serait intégrante à celle ci !!! Comme verges et ses acolytes pendant un demi siècle .honte à vous madame le maire de st denis et autres racistes ,certainement bientôt vous y placerez la statue de ratsiraka l amiral rouge le père de votre nation !

18.Posté par bertrand tailamee le 13/04/2023 09:02

C’est là une page, sombre, de l’histoire humaine en général et de cet homme en particulier. Avec notre mentalité d’aujourd’hui, cela semble odieux d’établir le froid constat ci-dessus. Pour mieux le comprendre, chacun peut se demander si nos parents, grands-parents ou arrière-grands-parents étaient des monstres sous prétexte qu’ils approuvaient la peine de mort abolie en 1981.



ce monsieur a tout dit .....honte aux historiens qui se cachent !




Un anachronisme Écouter (du grec, ana : en arrière, khronos : le temps) dans une œuvre artistique, littéraire ou historique est une erreur de chronologie qui consiste à y placer un concept ou un objet qui n'existait pas encore à l'époque illustrée par l'œuvre.

Plus généralement, il consiste à attribuer à une époque ce qui appartient à une autre, qu'il s'agisse de placer un événement à une époque postérieure à celle où il s'est produit (parachronisme) ou à avancer sa date (prochronisme).

Par extension, c'est le décalage entre le moment où survient un fait et le moment où il devrait ou aurait dû se produire
Ces anachronismes ne sont pas toujours involontaires (c'est-à-dire résultant de l'ignorance de l'auteur) ; en effet, certains peintres italiens de la Renaissance, étaient tout à fait conscients des différences vestimentaires entre leur époque et l'Antiquité mais réalisaient pourtant des scènes antiques dans le style qui leur était contemporain, afin que leur public puisse en ressentir l'actualité du thème.

Les anachronismes peuvent également constituer une forme d'humour ironique. Ils sont aussi utilisés dans les jeux des anomalies. Sofia Coppola a inséré volontairement un anachronisme dans son film Marie-Antoinette, en montrant une paire de Converse All Star lorsque la jeune reine choisit ses tenues et ses chaussures. Le film Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ est entièrement basé sur le comique de l'anachronisme : par exemple, Léon Zitrone y présente un journal télévisé.

19.Posté par bruce le 13/04/2023 09:41

il y a autant d'idéologie et d'aveuglement dans cet article que dans la démarche de Mme Bareigts

20.Posté par David69L le 13/04/2023 14:46

Ce n'est pas en enlevant cette statue que le Réunionnais se sentira mieux dans sa vie!!! Qu'est-ce qui changera? Rien ! Que de la com' ! Le lendemain chacun reprendra le cours de sa vie et continuera à se faire détruire par la société de consommation...

21.Posté par Omarie le 13/04/2023 16:51

@14. Posté par Polrun

Tout est dit dans cet édit. Le plus "beau" c'est ce "sans distinction de couleur" à la fin .

@12. Posté par narcisse

Mahé de Labourdonnais, votre "héros de la nation", a hautement servi sa nation en participant activement à cette abomination qu'était l'esclavage reconnu aujourd'hui comme crime contre l'humanité par cette même nation.

Je n'aime pas les statues, ces blocs de pierre figés qui défigurent les paysages. Je préfère qu'on plante des arbres, qu'on crée des jardins, des espaces de vie.

22.Posté par Habitant le 13/04/2023 17:26

Je ne suis pas plus ému que ça par le déménagement de cette statue.
Il représente une époque qui n'est pas très reluisante quant à la traite des êtres humains.

J'aime bien le "il dut accroître le nombre d'esclaves sur nos îles ..."

C'est ainsi, on doit aussi regarder les choses en face, et ne pas retenir, comme c'était le cas jusqu'ici que les aspects positifs de la colonisation comme le disait un ancien leader de l'extrême droite.

J'ai l'impression que la France a beaucoup beaucoup de mal à avoir un regard critique sur son passé.
C'est pourtant ainsi que l'on va de l'avant. En tant qu'être humain, nous devons tous avoir ce regard là pour rester un minimum sain d'esprit. Alors pourquoi pas la France en tant que pays?


Par exemple, pour nous Napoléon est un illustre personnage de notre histoire.
Pour les autres Européens, il a été un envahisseur!

23.Posté par Ralf le 13/04/2023 17:40

On déboulonne parce que les temps ont changé...Comme nous sommes une République laïque... je propose de changer tous les noms des communes commençant par Saint...
Débaptisons Saint Denis qui est une effroyable référence à une figure chrétienne !

24.Posté par A mon avis le 13/04/2023 20:05

Propos de Voltaire sur Mahé de La Bourdonnais :

« Mahé de La Bourdonnais était, comme les Duquesne, les Bart, les Duguay-Trouin, capable de faire beaucoup avec peu, et aussi intelligent dans le commerce que dans la marine… Cet homme, à la fois négociant et guerrier, vengea l'honneur du pavillon français en Asie13. ».

La vie et l’œuvre de Mahé de La Bourdonnais ne se résume pas à sa répression brutale du marronnage.
Déboulonner sa statue n'est ce pas plutôt "déboulonner l'histoire" comme le dit le titre de ce billet ?

¨Plutôt que de planquer la statue et mettre ainsi " l'histoire sous le tapis ", ne serait-il pas plus utile d'accompagner la statue d'un panneau décrivant les côtés positifs et surtout les aspects négatifs du personnage et de son époque coloniale ?

25.Posté par bertrand tailamee le 14/04/2023 10:02

Jacques Marseille, décédé en 2010, est plus souvent cité que lu. Une sensibilité de droite voudrait qu’il eût « réhabilité (sic)» la colonisation quand une sensibilité de gauche croit déceler dans son œuvre un panégyrique de la geste coloniale. Dans les deux cas, on assiste au grand choc des incultures. Les deux attitudes sont contraires aux objets de l’historien et une grande masse de ceux qui citent Jacques Marseille ne l’ont apparemment jamais lu.
Marseille part en vérité d’une réflexion dans Paris-match du journaliste Raymond Cartier, justement très à droite, qui postulait naguère que la décolonisation était un bienfait pour les finances publiques et l’économie. Or, Lénine postulait que l’impérialisme était le stade suprême du capitalisme. La colonisation fut-elle, au plan économique, une bonne affaire pour la métropole ? A dire vrai, le capitalisme n’est pas un bloc singulier et la colonisation se révéla souvent une béquille pour les industries non-concurrentielles et un boulet pour les autres. Marseille note par ailleurs que c’est au moment où les colonies sont devenues beaucoup moins attractives pour l’investissement que l’opinion française a entrepris de les considérer comme une condition sine qua non de la grandeur nationale française.
Jacques Marseille :
La colonisation fut-elle une bonne affaire pour la métropole ?
Texte d’historien contemporain (1984)


« De 1880 à 1930, une minorité de Français convaincus conquièrent et occupent un empire auquel la France ne croit pas […] La résistance à la colonisation rassemble alors les économistes libéraux […], les nationalistes de droite [et] les socialistes […] Mais […] l’empire colonial est bien devenu […] un champ d’expansion privilégié du capitalisme français. A une époque où le marché intérieur métropolitain (est) limité […] par la faible croissance du salaire ouvrier et l’importance d’un monde paysan particulièrement économe, les colonies deviennent la « béquille » d’un capitalisme […] qui se heurte au problème des débouchés […] [La colonisation] répond alors aux types de contraintes que doit résoudre un capitalisme industriel où le textile […], les industries alimentaires et métallurgiques représentent près de 60% de la valeur ajoutée industrielle totale.

A une période où la France importe essentiellement des matières premières agricoles alimentaires et textiles et exporte des vêtements, des ouvrages en bois et des produits de la métallurgie, le marché colonial garantit à des couches majoritaires du patronat français un débouché sûr et protégé […] Le domaine colonial assure aussi aux capitaux privés qui s’y sont investis des taux de profit particulièrement élevés […]. II permettait aussi au bataillon des couches nouvelles qui ne pouvaient trouver dans l’industrie l’espoir d’une promotion rapide […] l’occasion d’exercer une autorité, de bénéficier de l’uniforme, des honneurs […] d’une solde élevée, d’un logement entretenu par une domesticité presque gratuite, de soins médicaux et de congés en métropole. L’administration coloniale était aussi un débouché pour (la) petite bourgeoisie […] L’empire permettait enfin à la paysannerie modeste […] d’acquérir des terres […]

De 1880 à 1930, alors que […] l’opinion reste indifférente […], la « mise en valeur » qui en est faite est bien l’expression d’un capitalisme à une certaine étape de son développement, mais pas au « stade » que croyaient avoir défini les premiers théoriciens marxistes de l’impérialisme […] Contrairement à ce qu’écrivait sans preuve Lénine […] c’est le capitalisme concurrentiel des petites et moyennes entreprises qui impose finalement sa stratégie de « mise en valeur » de l’empire […]
[Ce monopole colonial] offrait aux producteurs coloniaux des prix supérieurs à ceux du marché mondial, [et] garantissait à l’industrie métropolitaine un débouché solvable […] Jusqu’en 1930, l’impérialisme colonial vivait en harmonie avec le capitalisme français […] A partir de cette date, s’entame la procédure de divorce. Ce divorce n’aurait guère posé de problèmes si la classe politique et l’opinion publique avaient continué à manifester pour le fait colonial la même hostilité qu’à la veille de la Première Guerre mondiale. Ce fut le contraire qui se produisit. A partir de 1930, on assiste en effet au croisement des temps historiques. Au moment où se multiplient les critiques […] l’empire entre de plain-pied dans la conscience des Français. Au moment où la désaffection de certains milieux d’affaires commence à se manifester, des voix s’élèvent de tous les horizons politiques pour célébrer la grandeur de la France impériale. »

Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, histoire d’un divorce, Albin Michel, 1984, Le Seuil, 1989, p. 367-370.


26.Posté par bertrand tailamee le 14/04/2023 10:05

Les coûteuses colonies de la France
Thèse dérangeante d'un historien réputé : non, la France n'a pas pillé le Tiers-Monde. L'entreprise coloniale fut même une très mauvaise affairea France a-t-elle exploité ses colonies ? A-t-elle pillé leurs ressources et entravé durablement leur développement ? A ces questions, la tradition a longtemps répondu oui. De nos jours encore, la vague déferlante de la repentance nous amène à penser que les malheurs de l'Afrique ou de l'Algérie sont évidemment liés aux mauvais comptes de la colonisation. L'indignation d'André Gide témoignant dans son Voyage au Congo des abus sanguinaires de l'exploitation, la popularité de Banania s'identifiant au tirailleur sénégalais de la Première Guerre mondiale, la spoliation d'un quart de l'espace agricole algérien au profit des colons, le trafic de la piastre indochinoise et les dividendes des producteurs de caoutchouc, autant de réalités qui ont inspiré Le Livre noir du colonialisme (Laffont) et forgé le mythe d'une France vivant paresseusement des rentes de son empire, remplissant ses caisses des revenus extorqués aux pays de cocagne qu'elle avait mis sous sa tutelle.

Autant de lieux communs qu'il faut constamment mettre en question, même si les bons sentiments, qui sont monnaie courante, nous amènent à multiplier les sanglots et à demander l'absolution pour les crimes que nous aurions commis.Pour ce faire, il faut tenter d'établir une stricte comptabilité de l'" entreprise coloniale ", faire l'inventaire des charges et des produits de l'exploitation, évaluer les pertes et les profits, bref, faire litière des imaginaires pour répondre à une question simple mais controversée : les colonies ont-elles été une bonne affaire pour la France ?

En 1958, à l'époque où la France humait pour la première fois l'odeur du pétrole saharien et pouvait rêver de se libérer de sa dépendance en matière d'énergie, un lecteur de France Observateur s'était froidement livré à ce calcul : " En admettant que de Gaulle arrive à écraser dans le sang l'insurrection algérienne en deux ans, et en évaluant à 600 milliards par an l'incidence budgétaire de la guerre (évaluation ridiculement faible), on aboutit, pour la période 1956-1960, à un total de 3 000 milliards pour cinq ans. En supposant que des sociétés à capital français à 100 % puissent extraire à leur seul profit 20 millions de tonnes de pétrole par an pendant dix ans en toute tranquillité (ce qui paraît être un maximum difficile à atteindre techniquement et politiquement), on arrive à un total de 200 millions de tonnes de pétrole revenant à 15 000 francs la tonne (sans frais de recherche, ni ceux d'exploitation, de transport, ni les milliers de milliards perdus pour l'économie par suite de son orientation vers des dépenses militaires improductives, ni l'aggravation de la balance des comptes du fait même de ces dépenses militaires, tous chapitres à mettre au passif de l'opération algérienne). Or, si je suis bien renseigné, le cours de la tonne de pétrole non raffiné est à moins de 10 000 francs la tonne sur le marché international. Tout commentaire est inutile pour qui sait compter. Et si le pétrole ne rapporte pas, il y a peu de chances pour que les oranges d'Oranie ou les bananes de Guinée rapportent plus que des pelures ! " (France Observateur, 18 septembre 1958).

Deux ans auparavant, François Bloch-Lainé, ancien directeur du Trésor, président de la Caisse centrale de la France d'outre-mer, un homme qui savait compter mieux que tout autre, avait lui aussi lancé - à sa manière et dans un langage plus feutré - une véritable bombe en écrivant dans La Zone franc, un ouvrage publié aux Presses universitaires de France : " Le système du "pacte colonial", si critiqué depuis la guerre, s'est presque renversé au bénéfice des pays d'outre-mer. Désormais, ceux-ci importent beaucoup plus en provenance de la métropole qu'ils n'exportent vers elle. La différence entre leurs importations et leurs exportations est compensée par des transferts de capitaux, pour la plupart publics, qui sont effectués dans le sens métropole-outre-mer. Ces transferts sont principalement destinés à contribuer aux dépenses d'investissements des territoires. Tout se passe comme si la métropole fournissait les francs métropolitains qui permettent à ses correspondants d'avoir une balance profondément déséquilibrée ; ainsi s'opère, aux frais de la métropole, le développement économique de tous les pays d'outre-mer sans exception. "

Telle est bien, en effet, la seule façon d'établir les comptes de l'entreprise coloniale et de mesurer comment elle aurait pu être avantageuse pour la France. Elle aurait pu l'être de deux façons seulement.Premièrement, et c'est une idée difficile à comprendre pour tous ceux qui pensent qu'une balance commerciale positive est le signe de la puissance et de la compétitivité, si nos exportations à destination des pays de l'empire avaient été inférieures à nos importations en provenance de ces mêmes pays. Dans ce cas, le système colonial des paiements aurait permis à la France de régler son déficit en inscrivant simplement des francs au crédit de ses colonies, qui auraient ainsi été contraintes de lui faire crédit. Un système largement pratiqué par la Grande-Bretagne avec les pays du Commonwealth, ou par les Etats-Unis avec le reste du monde.

Deuxièmement, si les colonies avaient exporté vers l'étranger plus qu'elles n'en importaient. Dans ce cas, elles auraient procuré à la France des devises qui lui auraient été utiles pour équilibrer sa propre balance des paiements avec l'étranger.

En fait, ni l'une ni l'autre de ces hypothèses n'a été réalisée. En longue durée, au contraire, les colonies ont accumulé à l'égard de la France des déficits commerciaux dont le montant mesure le volume des crédits que cette dernière a dû consentir pour leur permettre d'équilibrer simplement leurs comptes. De 1900 à 1971, ces crédits s'élèvent à un peu plus de 50 milliards de francs 1914, soit plus de quatre fois le montant des emprunts russes, soit plus de trois fois le montant total des aides américaines à la France de 1945 à 1955 ! Obnubilés par la mystique des investissements et par la comptabilisation des capitaux investis par les entreprises, nous avions fini par oublier que le crédit commercial est la forme privilégiée du financement de l'économie.

A cet égard, l'ampleur des crédits offerts de 1945 à 1962 (32,5 milliards de francs-or) peut aujourd'hui surprendre. Représentant, bon an mal an, près de 10 % des recettes budgétaires de la France, ces crédits mesurent aussi ce qui a fait défaut à la métropole pour reconstruire son économie dévastée par la guerre et mieux loger ses habitants, à une époque où l'abbé Pierre entamait sa campagne en faveur des sans-logis. Mieux encore, en pourcentage du PIB, la France a largement dépassé au cours de la période coloniale le 0,7 % d'aide au développement souhaité par les instances internationales.

Fallait-il avoir confiance dans l'avenir - ou être totalement aveugles - pour engloutir des sommes aussi considérables avec pour seul profit les critiques acerbes de ceux qui dénonçaient et dénoncent toujours le pillage des colonies ! Ainsi, dans les dix années qui précédèrent l'indépendance, l'Algérie avait beau absorber 20 % des exportations françaises et être le premier client de la France, les 3 350 milliards d'anciens francs qu'a représentés le débouché algérien de 1952 à 1962 étaient inférieurs aux 3 528 milliards que le budget métropolitain a dû transférer en Algérie au cours de la même période pour assurer la solvabilité de son premier client. Comme l'écrivait le sénateur Pellenc en 1956, " s'il est exact de dire que l'Algérie est le "premier" client de la métropole, on ne saurait dire que c'est le "meilleur" client, car c'est un client très particulier ; pour un tiers, il ne paie ses achats qu'avec des fonds que le vendeur lui donne ". En 1961, l'année qui précède l'indépendance, l'Algérie achetait par exemple 421 milliards de francs de marchandises à la métropole, qui lui en versait 638 pour rétablir le déséquilibre de son budget et de sa balance des paiements !

Pis : à l'opposé de ce qu'affirme une légende tenace, la France n'a aucunement " pillé " les matières premières de ses colonies. Bien au contraire. C'est le constat surprenant que permet de dresser le calcul des termes de l'échange entre la France et ses colonies. Dans le cas de l'Algérie toujours, après s'être améliorés pendant la crise des années 30, les termes de l'échange de marchandises de l'Algérie passent de l'indice 100 en 1949 à l'indice 124 en 1960. Preuve de la détérioration des termes de l'échange pour la France : de 1948 à 1954, si les tonnages importés en Algérie depuis la France s'accroissent de 135 %, les exportations de l'Algérie à destination de la métropole ne progressent que de 32,5 %. En fait, dans de nombreux cas, la France achetait les matières premières coloniales au-dessus des prix mondiaux. Certes, ces surprix, qui s'élevaient à 25 % pour le vin algérien, avaient pour utilité de permettre aux industries traditionnelles (comme l'industrie cotonnière ou celle des savons ou des bougies de Marseille) d'écouler aisément des produits médiocres sur des marchés protégés. Mais ces facilités contribuaient par là même à rendre ces secteurs moins aptes à la compétition internationale, et à affaiblir la compétitivité globale de l'économie française.

Autant de constats qui amenaient les esprits les mieux avertis et les comptables les plus secs à souhaiter la rupture précoce des liens qui unissaient la France à ses colonies. Dès les années 30, certains hommes d'affaires se posaient déjà la question. Envoyé en mission en Afrique noire par le ministre des Colonies Paul Reynaud, au mois de décembre 1931, un jeune inspecteur des finances, Edmond Giscard d'Estaing, père de l'ancien président de la République, écrivait à son retour qu'il valait mieux, " pour l'avenir même du pays, ne rien faire plutôt que d'engloutir des fonds destinés à se perdre, s'ils [étaient] versés dans une économie qui n'[était] pas faite pour les utiliser au bon endroit et de façon productive ". C'était reprendre l'argumentation des économistes libéraux qui, un demi-siècle plus tôt, s'étaient opposés aux conquêtes. " Il s'agit de savoir ce que valent ces nouveaux débouchés et ce qu'ils nous coûtent, écrivait en 1898 Gustave de Molinari. Que dirait-on d'un industriel ou d'un négociant qui dépenserait chaque année 100 000 francs de frais de commis voyageurs, de circulaires et de réclames pour placer 100 000 francs de marchandises ? On dirait qu'il n'a pas la tête bien saine et on conseillerait à sa famille de le faire interdire, ou tout au moins de l'obliger à renoncer au commerce. "

Tel fut bien le cas pour la France. Même si la colonisation a pu enrichir certains aventuriers, faire le miel d'entreprises spécialisées ou de milieux d'affaires, assurer de solides prébendes aux fonctionnaires et militaires qui ont fait carrière outre-mer, on ne peut pas dire qu'en longue durée elle a servi la France et les Français. On peut même dire que l'Empire français, considéré avant toute chose comme un marché destiné à protéger l'industrie française de la concurrence, a freiné sa modernisation et fait en définitive plus de mal que de bien à l'économie métropolitaine dans son ensemble.

Doit-on pour autant regretter ces milliards versés outre-mer ? Ce serait absurde. En fait, et c'est bien le plus insidieux des héritages, pendant longtemps, la France a fait croire aux pays d'outre-mer que l'argent était monnaie courante et que la réduction des déséquilibres ne nécessitait aucun effort particulier. Pour les pays autrefois colonisés, le sévère apprentissage des contraintes est aujourd'hui le prix de ce laxisme que la France a pratiqué pendant de trop longues années. Ce n'est pas le reproche habituel qui lui est fait, mais c'est probablement le seul qu'elle mérite.

Jacques Marseille a publié plusieurs ouvrages consacrés au colonialisme dont " Empire colonial et capitalisme français. Histoire d'un divorce " (Seuil, Points histoire, 1990), et " La France et l'outre-mer. Un siècle de relations monétaires et financières " (Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 750 pages, 37,96 euros).

27.Posté par Descendant de tout le 04/05/2023 13:15

Posts 25 et 26 : des posts beaucoup trop longs, rabâchage de la pensée des autres, qui ne seront lus que par quelques convaincus. "Je préfère un livre qui parle comme un homme qu'un homme qui parle comme un livre".(Unamuno)

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