Alors qu’elles étaient deux pour assurer les repas des marmailles, l’une d’elles est depuis partie à la retraite après de nombreux arrêts-maladie, et n’a jamais été remplacée.
« Parce qu’à nous, c’est pas comme en ville où le manger lé déjà prêt ! A nous c’est elle que li doit fait cuire manger, et c’est elle qui nettoie tout ! » nous explique Mme Thiburce, déléguée des parents d’élèves.
La seule cantinière de l’école Léonard Thomas est donc débordée depuis l’année dernière. Porteuse d’un handicap qui lui provoque des douleurs dans le bras, elle a déjà effectué plusieurs demandes auprès de la mairie de La Possession, appuyée d’un courrier de son médecin, pour obtenir de l’aide, en vain.
« Elle se retrouve à porter des bidons de gaz, des cageots de légumes, c’est lourd tout ça ! raconte la Mafataise. « Elle a tellement de choses à faire toute seule que parfois les enfants mangent en retard. Avant li té trap un jack ou bien des mangues et té donne goûter aux marmailles, mais maintenant elle a plus le temps », regrette-t-elle.
« Peut-être qu’on habite à Mafate, mais tout ce qu’il se passe en ville on est au courant! » s’exclame Mme Thiburce, surprise de voir plusieurs agents être embauchés dans les écoles des bas, « est-ce que zot i tourne à nous encore carri sous d’riz ? «
Des toilettes nauséabondes et des marmailles sous l’eau à la saison des pluies
La situation de la cantine est clairement la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les parents d’élèves. Car plusieurs autres problèmes au sein de l’école ont fait l’objet de signalement à la mairie ces deux dernières années.
Mme Thiburce évoque notamment l’état désastreux des toilettes dans l’établissement : « les toilettes fuient, ça fait des grosses flaques d’eau et de boue sur lesquelles les marmailles peuvent glisser ! En plus arrivé vers 10h30 comme ça, l’odeur des toilettes i lève à côté de la cantine, i sent mauvais ! »
Enfin, des travaux d’aménagement comprenant un préau aurait du être réalisés l’année dernière: « Toujours rien n’a été fait. Les marmailles marchent sous la pluie et dans la boue lorsqu’ils vont à la cantine ou aux toilettes », raconte la déléguée.
Isolés dans leur magnifique cirque, les parents des élèves de Grand Place ont l’impression que la distance géographique qui les sépare de la mairie les sépare également de sa considération.
Vanessa Miranville aurait par ailleurs prévu un meeting dans Mafate très prochainement, comme elle l’a indiqué à deux parents d’élèves mécontents l’ayant contactée sur Facebook, après avoir tenté de joindre une énième fois la mairie, en vain.
Loin d’être découragés, les parents comptent bien poursuivre le mouvement si rien n’est fait à la rentrée scolaire.