Ce ne pourrait être qu’un détail, mais il n’en est pas moins significatif. Tiko, le groupe de Marc Ravalomana, vient officiellement de mettre la clé sous la porte, laissant 3.500 personnes au chômage. Quand on sait que l’un des principaux reproches fait à Marc Ravalomanana était justement de souvent confondre les intérêts de son groupe Tiko avec ceux de Madagascar, on peut penser que sa fermeture marque la fin, sinon d’un règne, au moins d’une époque.
Dans le même temps, comme un malheur n’arrive jamais seul, Marc Ravalomanana voit sa côte de popularité chuter dans le pays. La grève générale qu’il avait appelée de ses voeux n’a pas eu le succès escompté, tandis que la tournée des provinces entreprise par Rajoelina reçoit elle un vif accueil.
Par ailleurs, la HAT vient de recevoir le soutien international indirect de la France, de la COI et de l’Union européenne qui ont annoncé ne pas fermer les budgets en cours. Outre sa légitimité de fait, ces appuis écartent une des dernières possibilités pour Ravalomanana de reprendre le pouvoir: utiliser la puissance militaire de la SADC, comme ce fut le cas à Anjouan.
Chaque jour donne plus de crédibilité à Rajoelina et éloigne un peu plus Ravalomanana de son pays, avec en ligne de mire un exil forcé loin de Madagascar.