Le parti de l’ancien président Marc Ravalomanana a choisi dimanche à Johannesburg l’épouse de ce dernier, Lalao Ravalomanana, pour le représenter au prochain scrutin présidentiel. Mais l’ex-première dame risque de voir sa candidature rejetée par la Cour électorale spéciale : elle n’est rentrée qu’il y a un mois sur la Grande Île, loin des six mois requis pour être candidat.
Pour rappel, Lalao Ravalomanana est rentrée à Madagascar pour venir au chevet de sa mère, souffrante. Mais Andry Rajoelina, le président de la transition, avait accepté ce retour à condition qu’il ne comporte aucune dimension politique et qu’il ne devait pas dépasser six mois.
Ce revirement constitue pour le camp d’Andry Rajoelina une provocation. Selon un proche conseiller du président de la Transition, Jean de Dieu Maharante, son nouveau statut de candidate rompt de fait l’accord passé avec les autorités. « Elle est bien revenue pour préparer sa candidature. Mais au regard de la loi, celle-ci ne peut pas être acceptée. Comment réagiront les Malgaches ? Tout cela cache des velléités de fomenter des troubles ».
Le seul espoir pour Lalao Ravalomanana de briguer la fonction suprême est de voir le scrutin repoussé, une hypothèse régulièrement évoquée. Cette question sera étudiée jeudi prochain lors de la phase préparatoire du dialogue inter-malgache. Si ce report est effectif, cela laissera à la candidate le temps de valider ses six mois de résidence.
Si la candidature de Lalao Ravalomanana est validée, elle aura comme principaux adversaires le candidat de la mouvance présidentielle, Edgard Razafindravahy, l’actuel maire d’Antananarivo, mais également le vice-Premier ministre, Hajo Andrianainarivelo, et Jean Lahiniriko, ancien président de l’assemblée nationale, deux soutiens de Rajoelina qui ont décidé de faire cavalier seul.