Les Malgaches espèrent avoir un président de la République avant le 26 juin 2010, jour de fête nationale. Mais l’échéance paraît courte pour l’organisation des élections présidentielles. A quelques mois de cette date hautement symbolique pour l’Ile Rouge, l’heure est plutôt au partage des sièges des portefeuilles ministériels…
Neuf militaires, membres du Collectif des jeunes officiers, faisant partie du Conseil de la sécurité à la présidence, et qui sont aussi des conseillers d’Andry Rajoelina, se sont positionnés en faveur de ce dernier pour l’attribution des ministères de souveraineté.
Le colonel Charles Randrianasoavina, commandant de la Force d’intervention spécialisée (FIS) a pris la parole lundi lors d’une conférence de presse au Palais d’Ambohitsorohitra à Antananarivo, là où a eu lieu la fusillade du « samedi noir », le 7 février 2009. « Au nom de la loi régalienne, on ne devrait plus toucher aux ministères de souveraineté ( les Finances, la Défense, la Sécurité et les Affaires étrangères), mais chercher d’autres départements » a t-il déclaré en s’adressant aux co-présidents Emmanuel Rakotovahiny, représentant de la mouvance de l’ex-président Albert Zafy et Fetison Rakoto Andrianirina qui représente la mouvance Ravalomanana.
Selon le journal en ligne lexpress.mada, les neuf officiers auraient rencontré TGV avant la conférence de presse. Le ministre des Forces armées Noël Rakotonandrasana a vite réagi après cette prise de position des officiers : « Si vous continuez à jouer l’intransigeance, vous pourrez être à l’origine du blocage des affaires nationales » a déclaré le général, qui met en garde les officiers en leur rappelant le devoir de réserve des forces armées. Même si la hiérarchie militaire fait un rappel à l’ordre, il ne faut pas oublier que c’est elle qui a remis le pouvoir de Gouvernance à TGV, juste après la démission de Marc Ravalomanana le 17 mars dernier.
Il y a effectivement une lutte d’influence au sein du Conseil présidentiel pour acquérir les chaises ministérielles mais elle peut paraître mal placée. Les caisses de l’État sont vides et le plus urgent est la mise en place des élections présidentielles afin de regagner la confiance de la Communauté internationale, condition sine qua non pour relancer l’économie du pays.