Les interprétations vont bon train depuis lundi dernier sur la Grande Ile, au sujet de la tentative d’attaque à la Primature qui aurait été déjouée dimanche.
Une partie de l’opinion dénonce « une machination médiatique » qui serait orchestrée par les forces de l’ordre, à travers une vraie-fausse « tentative de coup d’État ».
Pour d’autres, il s’agit d’un coup monté par les partisans de Rajoelina qui s’opposent à la rencontre prévue entre lui et Ravalomanana à Johannesburg, tandis que les partisans de Rajoelina accusent Ravalomanana d’être à l’origine des événements… Bref, beaucoup de polémiques.
Le commandant de l’Emmo Régionale (État-major mixte opérationnel), Richard Ravalomanana (ndlr : aucun lien familial avec l’ancien président) a donné une conférence de presse hier pour annoncer les dernières arrestations. « Ce n’est pas du cinéma », a-t-il déclaré à la presse. Selon lui, cinq personnes connues pour ayant collaboré avec des « opposants au régime » actuel aurait été arrêtées pour avoir été complices des instigateurs de cette tentative de renverser la HAT.
« Certaines personnes ne cherchent qu’à créer le désordre dans ce pays »
Mais selon une presse locale, actumada.mg, réputée être pro-Rajoelina, deux officiers proches de Ravalomanana feraient partis des appréhendés. « Certaines personnes ne cherchent qu’à créer le désordre dans ce pays, surtout lorsqu’elles constatent qu’une nouvelle solution est trouvée pour sortir la Grande Ile de cette crise. Il n’y a pas d’autres mouvances à vouloir accomplir une telle action à part la mouvance Ravalomanana suite à ses déclarations à Maputo », a déclaré le général Désiré Ramakavelo, membre de la HAT.
De son côté, la mouvance de l’ancien président Ravalomanana se défend d’une telle accusation. « Il est difficile d’accuser déjà des personnes, notamment Marc Ravalomanana, face à une telle situation. Les partisans de cet ancien chef d’État ont choisi d’organiser des manifestations pacifiques mais déterminées. S’ils avaient opté pour ce genre de tentative, ils l’auraient fait depuis des lustres », a déclaré le dirigeant des manifestations de la mouvance Ravalomanana, Jean-Louis Rakotoamboa. L’ancien président assure « rester partisan d’une solution démocratique. Les rumeurs suggérant le contraire sont totalement fausses et penser le contraire à des fins politiques est potentiellement cynique et déstabilisateur ».
Maintien de la rencontre à Johannesburg
L’actuel président de la HAT, Andry Rajoelina, maintiendrait sa rencontre avec Marc Ravalomanana, qui était prévue le 28 avril prochain mais qui est ajournée pour le moment à cause des derniers événements. « J’irai à Johannesburg », peut-on lire en Une de la Gazette de la Grande Ile. Il ne l’aurait pas dit de vive voix mais le communiqué officiel de la présidence de la HAT le laisserait, selon le journal, entendre.
Un sommet qu’il vaudrait mieux ne pas manquer, à la vue des chefs d’État qui seront présents, à savoir le président de la République française Nicolas Sarkozy, ou encore Jacob Zuma, chef d’État de la république Sud-africaine, révèle la Gazette.
Un rendez-vous qui devra être maintenu si Rajoelina veut garder un minimum de crédibilité vis-à-vis de la Communauté internationale, qui prive Madagascar de tout soutien financier depuis la prise de pouvoir, considérée comme un putch, de ce dernier après le 17 mars 2009.