Revenir à la rubrique : Océan Indien

Macron atterrit sur Grande Glorieuse, revendiquée par Madagascar

Emmanuel Macron passe un peu plus d’une heure ce mercredi sur Grande Glorieuse, un îlot perdu dans l’océan Indien, mais dont l’appartenance a encore récemment fait l’objet d’un échange direct entre les présidents malgache et français.  En mai dernier, lors de sa visite officielle en France, le président de Madagascar avait interpellé son homologue français sur […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 23 octobre 2019 à 10H39

Emmanuel Macron passe un peu plus d’une heure ce mercredi sur Grande Glorieuse, un îlot perdu dans l’océan Indien, mais dont l’appartenance a encore récemment fait l’objet d’un échange direct entre les présidents malgache et français. 

En mai dernier, lors de sa visite officielle en France, le président de Madagascar avait interpellé son homologue français sur l’appartenance des Glorieuses. L’île est placée sous le giron des îles Éparses, administrées par la préfète des TAAF dont le siège est basé à Saint-Pierre, La Réunion. 

« Excellence Monsieur le président, il est grand temps de réparer l’erreur de l’histoire, je demande solennellement la restitution des îles Éparses et je propose ainsi la mise en place d’une Commission Mixte pour la gestion et la restitution des îles Éparses à Madagascar dont les conclusions des travaux devraient être attendues dans les meilleurs délais possibles ! », lançait ce jour-là Andry Rajoelina. Le peuple malgache porte encore en lui quelques séquelles de l’Histoire (…). Nous devons retrouver notre fierté nationale, mais il y a encore une réalité qui nous fait mal. Pour le peuple malgache, l’appartenance des îles Éparses est une question d’identité nationale. Il faut trouver une solution, aller de l’avant. Les choses qui n’ont pas été faites depuis 1896 devraient être rétablies », ajoutait le chef d’État qui a repris en main ce dossier diplomatique épineux.

Le Président de la République Emmanuel Macron avait répondu positivement à cette demande et l’a entérinée lors de leur discours commun à l’Élysée, en déclarant qu’avant la célébration du jour anniversaire de l’indépendance de Madagascar le 26 juin 2020, « la bonne formule serait trouvée pour la négociation et la restitution des îles Éparses à Madagascar, donc on aura 1 an pour y arriver ! », avait-il affiché, optimiste sur le respect du calendrier.

Emmanuel Macron doit atterrir à 9H30 (10H30 Réunion) sur l’île de Grande Glorieuse. Sa visite sera placée sous le thème de la protection de la biodiversité en présence d’experts scientifiques et de responsables associatifs. Le président doit quitter l’île dès 11h15, direction La Réunion.

 

Mieux connaître les îles Glorieuses :

L’archipel des Glorieuses est posté en sentinelle à l’entrée nord du canal du Mozambique (11°35’ Sud et 47°18’ Est), à 253 kilomètres du nord-ouest de Mayotte et 220 kilomètres du Cap d’Ambre (Madagascar). L’archipel des Glorieuses, dont les terres émergées représentent environ 7 km2, est principalement constitué d’un banc sablo-corallien qui s’étend sur 16 kilomètres du sud-ouest au nord-est et dont les affleurements locaux constituent de petites îles. L’archipel ainsi constitué se compose de la Grande Glorieuse au sud-ouest, de l’île du Lys au nord-est, de l’île aux Crabes et des Roches Vertes.

Les eaux sous juridiction française associées aux Glorieuses s’étendent sur 43 614 km2 et comprennent le banc corallien du Geyser, situé à environ 122 km au sud-ouest de l’archipel des Glorieuses. Le Parc naturel marin (PNM) des Glorieuses couvre l’ensemble de ces eaux

 

La Grande Glorieuse est une île de sable relativement plate d’environ 2 km de diamètre et bordée par un récif corallien de type frangeant, découvert lors des grandes marées basses. C’est la seule île sableuse de l’archipel : les autres sont des formations coralliennes anciennes (à peu près 150 000 ans).

Les habitats terrestres, côtiers, et océaniques des Glorieuses sont le support d’une biodiversité importante. La richesse spécifique marine recensée à ce jour s’élève à 2 590 espèces dans l’archipel des Glorieuses et à 600 espèces sur le Banc du Geyser. 11 % d’entre elles sont inscrites sur les annexes des conventions régionales et internationales (Nairobi ; Washington CITES ; Bonn CMS) et/ou figurent sur la Liste Rouge de l’UICN. Les Glorieuses sont notamment un site de ponte et d’alimentation (herbiers marins) privilégié pour les tortues vertes (1500 à 2500 femelles/an) et un site de nidification pour trois espèces d’oiseaux marins (noddis bruns, sternes fuligineuses et sternes huppées sur l’île du Lys). L’archipel des Glorieuses et le Banc du Geyser constituent des hotspots de biodiversité. Enfin, ce sanctuaire marin quasi vierge permet de disposer de stations de référence pour le suivi de la biodiversité tropicale et les effets du changement climatique sur celle-ci.

 

L’île du Lys (ou Petite Glorieuse), est située à 10 km au nord-est de la Grande Glorieuse, elle mesure 600 m dans sa plus grande longueur et monte jusqu’à 5 m au-dessus des plus hautes mers.

La flore vasculaire des Glorieuses présente une diversité relativement élevée qui s’explique en partie par son climat clément et très arrosé.

Aujourd’hui, la Grande Glorieuse n’héberge plus de colonies d’oiseaux marins suite aux introductions des rats, mais 10 espèces d’oiseaux terrestres y nichent encore. Soumise à des pressions anthropiques beaucoup plus faibles, l’île du Lys abrite quatre espèces d’oiseaux marins totalisant près de 280 000 couples (Sterne fuligineuse, Noddi brun, Noddi à bec grêle et Sterne huppée).

En outre, brassées par un tourbillon océanique affectant l’ensemble de l’archipel des Comores, ces deux entités contribuent au réensemencement larvaire (coraux, poissons, échinodermes, etc.) des îles voisines (Madagascar, Mayotte, Comores, Seychelles, etc.). Elles jouent ainsi un rôle essentiel pour la préservation des espèces menacées dans un contexte régional soumis à de fortes pressions anthropiques.

L’archipel constitue en particulier un site important de nidification pour les tortues vertes de l’océan Indien (1 500 à 2 500 femelles par an) et accueillent également chaque année quelques tortues imbriquées en ponte.

Enfin, ce sanctuaire corallien quasi vierge permet d’appuyer l’intégration de stations de référence dans le réseau mondial de suivi pour des études sur la biodiversité et les effets du changement climatique.

Si sa position géographique lui confère un intérêt biogéographique indéniable, elle expose également les Glorieuses à des pressions anthropiques, notamment des activités illégales et incontrôlées de pêche artisanale. Compte tenu des dégâts irréversibles que peut induire une telle activité sur la biodiversité marine, il est apparu urgent pour les TAAF de mettre en place des outils de gestion et de surveillance pour permettre une préservation efficace du patrimoine naturel exceptionnel des Glorieuses tout en intégrant les usages existants sur le territoire. C’est dans ce contexte que le Parc naturel marin (PNM) des Glorieuses a été créé le 22 février 2012.

Avec ses 456 km2 de surface récifale, l’archipel des Glorieuses et le banc du Geyser représentent 20 % des récifs coralliens français de l’océan Indien. La communauté scientifique s’accorde aujourd’hui sur leur excellent état de santé, la nécessité de les préserver, et insistent sur leur rôle essentiel qu’ont ces oasis de vie pour le maintien de la biodiversité à l’échelle de la région du sud-ouest de l’océan Indien. L’opportunité d’évolution du statut de protection de parc naturel marin en réserve naturelle nationale est aujourd’hui à l’étude. Le renforcement de statut de protection permettra la mise en place d’une règlementation spécifique visant à préserver ces îles et îlots et la biodiversité unique qu’ils abritent. Le classement en réserve naturelle nationale permettra également à la France d’atteindre les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixée dans la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, à savoir une protection de 75 % des récifs coralliens protégés dans les outre-mer français d’ici 2021 et de 100% d’ici à 2025.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

COI : Atelier de consultation sur la sécurité portuaire à Madagascar

La Commission de l’océan Indien a organisé une consultation nationale sur la sécurité portuaire et la sûreté de la navigation à Madagascar. Accueillie par le ministère des Affaires étrangères, cette consultation a notamment permis de définir des mesures concrètes afin d’améliorer la surveillance maritime et renforcer la collaboration entre les pays de la région. En présence de six ministres, les équipes de la COI ont pu instaurer une compréhension complète des progrès et des défis dans la mise en œuvre des activités du PSP.

« Il faut peut-être en tuer » : Le vice-président du Département de Mayotte condamné à 3 mois de prison avec sursis

Salime Mdéré était jugé pour avoir déclaré en direct sur une chaîne de télévision publique mahoraise « Il faut peut-être en tuer » au sujet des délinquants qui affrontaient la police lors de l’opération Wuambushu. Trois mois de prison avec sursis et 5.000 euros d’amende avaient été requis. Le tribunal a décidé d’aller au-delà des réquisitions et le condamner à trois mois de prison et 10.000 euros d’amende pour provocation publique.

L’aire marine protégée des Chagos ravive l’espoir d’un retour au pays pour les derniers déportés

À l’origine imaginée pour sanctuariser la zone et empêcher le retour de la population déportée il y a cinquante ans, le projet d’aire maritime protégée britannique dans l’archipel des Chagos inclut désormais un espace dédié à l’habitat, sur les îles de Peros Banhos et Salomon. De quoi nourrir l’espoir d’un retour au pays pour les quelque 500 Chagossiens encore vivants, qui rêvent d’y séjourner et d’y mourir en paix.