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[MICRO-TROTTOIR] « On adopte des stratégies pour éviter de subir le harcèlement »

Le sujet est au cœur de débat public. La secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a entrepris de faire sanctionner le harcèlement de rue. Un fléau auquel doivent faire face de nombreuses femmes, dont de très jeunes filles.  Un groupe de cinq parlementaires planche actuellement sur la question. Un projet […]

Ecrit par MA - marine.abat@zinfos974.com – le mardi 17 octobre 2017 à 14H23
Le sujet est au cœur de débat public. La secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a entrepris de faire sanctionner le harcèlement de rue. Un fléau auquel doivent faire face de nombreuses femmes, dont de très jeunes filles. 
Un groupe de cinq parlementaires planche actuellement sur la question. Un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, englobant cette problématique, devrait être présenté en 2018.

La Réunion n’est évidemment pas épargnée par le phénomène. Vous sentez-vous victimes de harcèlement lorsque vous marchez dans la rue ? Que pensez-vous de l’initiative de la secrétaire d’Etat ? Où sont les limites entre drague et harcèlement ? Nous sommes allés poser la question dans les rues de Saint-Gilles. 

« On adopte des stratégies pour éviter de subir le harcèlement », confie Sylvie, 52 ans. « Mécaniquement, y’a des choses que je fais ou que je ne fais pas, je regarde mes pieds, je change de trottoir. Je ne me sens pas en danger, mais pour éviter d’être exposée à des réflexions ou à des sifflements désagréables, je fais attention ». Mais ce qui préoccupe cette mère de famille, c’est surtout le cas de sa fille de 18 ans :  « Elle est complètement stressée, elle se sent vraiment mal par rapport à ça. Parfois elle n’ose pas sortir de la voiture pour chercher du pain ».
 
Un point de vue partagé par Mauriciane, 55 ans, elle aussi mère de famille. « Moi qui cours beaucoup, c’est quelque chose qui m’embête, d’être toujours interpellée comme ça dans la rue alors que je fais mon sport. C’est une bonne chose que le débat public s’en empare. J’ai une fille qui fais du sport et je n’ai pas envie que quand elle sorte dans la rue il y ait une connotation sexuelle et autre ».
 
« C’est une bonne chose, mais va falloir les prendre en flagrant délit, ça va être compliqué surtout avec le manque d’effectifs de policiers », souligne pour sa part Amina. « Pour verbaliser, il faudrait peut-être des preuves, et comme ce sont des actes ponctuels, ça va être difficile ».

Même questionnement pour Delphine, 28 ans. « Que la politique s’en occupe c’est une bonne chose, après ça paraît compliqué de verbaliser, la personne pourra dire qu’elle n’était pas violente dans sa manière de faire ».
 
« C’est fréquent. C’est un problème difficile à résoudre je pense », estime également Andréas, 15 ans. « Il faut agir donc c’est bien que les politiques mettent des choses en place pour combattre ça », juge l’adolescent pour qui « le harcèlement c’est être trop direct, dire des choses déplacées, toucher ses parties intimes ou en parler. (…)« Ça arrive que quand on marche dans la rue, on se fasse klaxonner ou qu’on entende des mots, c’est désagréable », souligne son amie, Inès, tout juste 15 ans elle aussi.
 
« Tout ce qui peut défendre les femmes, c’est important. Si on peut mettre une réglementation là-dessus, ça montre au moins que ce n’est pas normal », relève pour finir Fanny, 41 ans. 


Toutes leurs réactions dans l’audio ci-dessous : 

 

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