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Lutte contre les pestes végétales: « Sur certains sites, c’est un combat perdu d’avance »

À l’approche des Journée du Patrimoine, l’ONF (Office National des Forêts) présente un bilan des ces dix dernières années de lutte contre les espèces invasives. L’occasion de sensibiliser les Réunionnais à la protection de notre patrimoine naturel.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 16 septembre 2016 à 20H31
Notre île est en proie à une invasion de pestes végétales exotiques, qui est en augmentation constante depuis dix ans. D’une trentaine d’espèces préoccupantes en 2003, la liste s’est allongée jusqu’à atteindre une centaine aujourd’hui.
 
« Il s’agit du patrimoine naturel réunionnais. Il est encore vivant est c’est important pour nous de le conserver » explique Julien Triolo, responsable du Pôle Ecologie à l’ONF. « Il faut prendre conscience que pour certaines espèces endémiques, comme le bois de senteur blanc, il ne reste qu’une dizaine d’individus sur notre île. Pour éviter de perdre ce patrimoine définitivement, nous avons créé des moyens de préservation ».
 
La lutte contre les espèces envahissantes sur le terrain fait partie de ces moyens de préservation, mais l’ONF a également créé un arboretum afin de préserver les spécimens les plus en danger, à la manière d’une « Arche de Noé ».
 
Plantes ornementales ou espèces introduites pour l’agriculture
 
La centaine d’espèces envahissantes est composée de lianes, d’arbustes ou d’arbres, comme la liane papillon, le jamerose, l’avocat marron ou le cassis. Chaque peste végétale nécessite des moyens de lutte différents sur tous les types de terrain, comme la lutte au sabre sur les terrains non-mécanisables, l’utilisation de phytocides réglementés sur les souches, ou l’intervention mécanisée qui reste plus rare.
 
Beaucoup d’espèces sont en fait des plantes à l’origine ornementales comme les hortensias ou les bégonias et qui se sont propagées jusqu’à couvrir toute une zone. « Tous les ans, on a une nouvelle espèce exotique qui apparait » déplore Julien Triolo. Le chardon, par exemple, s’est installé dans les hauts de l’Ouest et envahi les zones incendiées. La passiflore banane, importée pour l’agriculture a envahi les hauts, du Tampon à la Plaine des Cafres en passant par Mafate et Cilaos.
 
« Sur certains sites, c’est un combat perdu d’avance »
 
« Heureusement, il y a des chantiers que l’on finit » observe Julien Triolo, « mais sur certains sites, c’est un combat perdu d’avance. Quand l’espèce est trop présente, la terre est impossible à récupérer ». Mais comme l’observe justement le responsable du Pôle Ecologie, « choisir, c’est renoncer ».
 
Ce choix s’effectue par le biais d’Aires de Contrôle Intensif (ACI). « Nous avons choisi 24 zones de conservation de portions de forêt très préservée. Nous y effectuons un contrôle régulier. Nous ne pouvons pas agir partout, les budgets ne nous le permettent pas », explique Julien Triolo. Ces milieux particuliers concentrent les espèces endémiques raréfiées.
 
L’Office National des Forêts est le principal acteur de la lutte sur le terrain à la Réunion. Avec plus de 200 ouvriers en permanence sur le terrain, sans compter les 150 agents en insertion professionnelle, les 40 agents patrimoniaux et 30 conducteurs de travaux, nul doute que le secteur est pourvoyeur d’emplois.
 
Ces travaux sont financés en grande partie par le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural), mais également par le Conseil départemental et les fonds propres de l’ONF, pour une enveloppe annuelle de 1.3 million d’euros.  

 

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