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Lutte contre la dengue : Les premiers des 150.000 moustiques stériles ont été lâchés

?150 000 moustiques mâles stériles vont être lâchés chaque semaine pendant 12 mois dans le quartier Duparc à Sainte-Marie, zone pilote. L'objectif est de faire diminuer la densité de population de moustiques tigres, ceux-ci étant responsables de la circulation du virus de la dengue. Si l'expérience est un succès, l'opération sera étendue à tout le département.

Ecrit par N.P. – le vendredi 23 juillet 2021 à 10H10

Afin de prouver l’efficacité de la Technique de l’Insecte Stérile (TIS) en milieu naturel, l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement a entamé ce jeudi une campagne de lâchers de moustiques mâles stériles sur la zone pilote de Duparc, pour une durée de 12 mois.

Le premier lâcher de moustiques mâles Aedes albopictus stérilisés, réalisé en présence du Professeur Xavier Deparis, directeur de la veille et de la sécurité sanitaires à l’ARS, fait suite à la publication de l’arrêté préfectoral autorisant l’IRD à réaliser un essai de lutte opérationnelle au sein de ce quartier.

Le moustique stérile issu d’une souche prélevée à Sainte-Marie

Cette nouvelle phase du projet vise à démontrer l’efficacité d’une approche durable de contrôle des populations d’Aedes albopictus par des lâchers de moustiques mâles stériles.
Issus d’une souche péi d’Aedes albopictus prélevée à Sainte-Marie, ces moustiques mâles stériles sont produits dans le nouvel insectarium d’élevage inauguré le 29 juin dernier. Le but de l’opération est d’obtenir sur cette partie du quartier une réduction significative de la fertilité des femelles sauvages et donc d’observer une diminution des densités de populations de moustiques tigres.

La prévention et la lutte contre les maladies vectorielles représentent un enjeu de santé publique. Le virus de la dengue circule à La Réunion de manière épidémique pour la quatrième année consécutive et les nombreuses formes sévères observées de la maladie rappellent sa gravité. Face au virus de la dengue, une mobilisation collective demeure indispensable.

L’ARS réalise des actions ciblées autour des cas, complétées par des opérations de salubrité ou de médiation menées par les collectivités ou les associations.

Maintenir les efforts au quotidien

La lutte contre la prolifération des moustiques et la protection personnelle contre les piqûres demeurent cependant l’affaire de tous. Chacun est invité à lutter contre cette épidémie via la destruction des gîtes larvaires et l’application des bons gestes de protection individuelle. Les lâchers de moustiques mâles stériles ne pourront se substituer à la mise en œuvre de ces gestes de prévention.

La population du quartier de Duparc sera donc invitée à maintenir ses efforts de lutte au quotidien.

Les autorités chargées de lutter contre ces maladies transmises par les moustiques sont aujourd’hui confrontées à une limitation du nombre de molécules autorisées et à une augmentation des refus de traitements, qui fragilisent les actions menées. Il est nécessaire pour l’ARS La Réunion d’accompagner l’évolution des techniques de lutte contre le moustique tigre.
 

 

Pour rappel, la stratégie d’intervention ciblée sur une partie du quartier pilote de Duparc, consiste à lâcher jusqu’à 150 000 moustiques mâles stériles par semaine, durant 12 mois. Cela correspond à 10 mâles stériles relâchés pour 1 mâle sauvage présent dans la nature.

Le mois de juillet a été choisi car la population de moustiques tigres sauvages est habituellement moins dense en hiver austral. La quantité de moustiques à relâcher sera ainsi ajustée en fonction de la densité de population observée selon la saison.

2000 à 4000 mâles stériles relâchés sur 60 points

Concernant la répartition des points de lâchers : la distance moyenne de dispersion active d’un moustique étant inférieure à 100 m, l’équipe a identifié 3 points de lâchers par hectare, soit 60 points de lâchers sur la zone pilote de Duparc Sud, avec 2 000 à 4 000 mâles stériles relâchés sur chaque point. Chaque lâcher, hebdomadaire, se fera manuellement et au sol, par l’équipe du projet.

L’équipe terrain procèdera ensuite à l’évaluation de la population de moustiques, de manière régulière, afin de comparer avec les relevés des précédentes années. Les habitants de Duparc, qui ont été jusqu’à présent très impliqués dans le projet, sont invités à maintenir les bonnes pratiques en matière d’élimination des gîtes larvaires, et l’équipe TIS indique qu’elle restera disponible pour répondre à leurs questions.

Les résultats de cette phase du projet TIS seront restitués fin 2022, après 12 mois consécutifs de lâchers et une phase d’analyse des données. Si l’efficacité de la TIS classique est prouvée à l’échelle d’un quartier, son utilisation sur l’ensemble de La Réunion pourra être envisagée, en complément des méthodes de lutte anti-vectorielle actuellement mises en place par les autorités sanitaires.

Depuis 2009, l’IRD et ses partenaires conduisent un projet de recherche sur la Technique de l’insecte stérile (TIS) à La Réunion. Cette technique consiste à stériliser par rayonnement des moustiques mâles et à les lâcher en grande quantité dans la nature. Les femelles, accouplées à ces mâles, pondent des œufs non-fécondés qui n’écloront jamais. Utilisée en complément des actions « classiques » de lutte anti-vectorielle, cette méthode, préventive et non polluante, doit permettre de diminuer les populations de moustiques et le risque de transmission de la dengue ou du chikungunya. 

 

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