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Loi de Sécurité globale : le coup de trop contre la démocratie

Dans son rapport de 2020 l’Observatoire des inégalités révèle qu’à La Réunion 25% de la population vit avec moins 900 euros par mois (contre 8,3% en France hexagonale), qu’on compte ainsi 218 0000 pauvres à La Réunion (record national France et DOM réunis). De plus l’Observatoire souligne l’accaparement des richesses par ceux qui vivent d’une […]

Ecrit par ATTAC Réunion – le mercredi 13 janvier 2021 à 18H32

Dans son rapport de 2020 l’Observatoire des inégalités révèle qu’à La Réunion 25% de la population vit avec moins 900 euros par mois (contre 8,3% en France hexagonale), qu’on compte ainsi 218 0000 pauvres à La Réunion (record national France et DOM réunis). De plus l’Observatoire souligne l’accaparement des richesses par ceux qui vivent d’une économie de rente dans un marché faiblement concurrentiel. 

Les disparités sociales s’accroissent, Bernard Arnaud, roi des produits de luxe, se hisse dans le top des fortunes mondiales avec plus de 100 milliards, Amazon multiplie les profits grâce à la crise Covid, son action progresse de 80% en un an. Et pourtant, l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) est toujours refusé par le gouvernement, le Crédit d’Impôts a doublé pour les entreprises, sans contrepartie d’emplois. Le Plan Ségur qui devait répondre à la crise Covid au niveau de la santé publique accouche d’une misère (10% des besoins) tandis qu’Air France reçoit presque l’équivalent grâce aux largesses de l’État. 

Le bilan de la présidence d’Emmanuel Macron est une accumulation de mesures antisociales par La Loi travail, par le refus d’augmenter les minimas sociaux, par les coups portés à l’assurance chômage, et aux services publics, et au maintien du projet retraite…

Toutes ces mesures sont d’une violence sociale particulièrement forte pour les plus démunis, mais aussi pour la frange moyenne de la population. Pour imposer  cette politique d’écrasement des classes moyennes et pauvres, le Gouvernement déploie une répression tout azimut par peur de troubles sociaux majeurs dont le mouvement des Gilets jaunes a été le plus révélateur. 

Les pratiques policières inacceptables (mais employées depuis longtemps en banlieue…) tels les placages au sol ou l’usage d’arme telle les  LDB ou similaires se généralisent.

L’anniversaire du décès par étouffement du livreur Cédric Chouviat à Paris, mort parce qu’il filmait la police lors d’un contrôle  est à ce titre emblématique. En effet, à ce jour les policiers incriminés ne sont toujours pas inquiétés par la justice.

Or le Gouvernement par sa proposition de Loi de sécurité globale dans ses articles 21-22-24 aggrave grandement le risque d’impunité de la police face à ses dérives violentes.

De plus la crise Covid produit un véritable effet d’aubaine, et le gouvernement multiplie les mesures autoritaires par la reconduction de l’état d’urgence sanitaire et l’usage du conseil de défense qui prend le pas sur le fonctionnement démocratique de nos institutions. Cette répression  s’est traduite lors de la récente manifestation du 12 décembre dernier contre les lois liberticides par  plus d’une centaine de manifestants mis en garde à vue de manière totalement arbitraire par l’usage de la peur.

La situation est grave pour chacun d’entre nous et pour le mouvement social dans son ensemble. Aujourd’hui tout citoyen est en danger potentiel et devient présumé coupable par le simple fait de manifester. La Loi de sécurité globale ouvre large les portes à la société de surveillance par l’autorisation d’emploi de drones par la police qui pourra dans chaque manifestation utiliser la reconnaissance faciale pour ficher tous ceux qui y sont présents.

Par contre, cette même loi veut interdire la liberté de tout manifestant de diffuser des images qui pourraient dénoncer des actes violents de la police qui ont pourtant permis de mettre en lumières nombres de faits délictueux (Michel Zéclerc producteur de musique  noir roué de coups par la Police, Genevière Legay militante d’Attac gravement blessée par la Police lors d’une manifestation pacifiste à Nice …).

Sans oublier à La Réunion les violences portées contre les Gilets jaunes la veille de la visite ministérielle en décembre 2018 ou les condamnations en urgence pour l’exemple  des militants du Rond Point des zazalé pour avoir défendu le bien commun que représente les Jardins de Manapany.

Il y a peu nous pensions encore que notre démocratie était simplement malade, aujourd’hui nous prenons conscience que cette maladie risque d’être incurable par cette répression devenue systémique et par l’interdiction de fait de la liberté d’expression par la manifestation.

Notre lucidité sur cette situation, qui pourrait devenir irréversible, nous donne la responsabilité de poursuivre tous ensemble ce combat pour la liberté, de nous unir pour dénoncer et proposer une société d’alternatives comme La Réunion est capable d’en initier tant par ses ressources humaines, par sa culture et par son histoire. C’est pourquoi Attac Réunion appelle au rassemblement le samedi 16 janvier à 17H00 devant la Médiathèque Cimendef de Saint-Paul avec l’ensemble des organisations syndicales et associations citoyennes présentes avant qu’il ne soit trop tard.

 

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