Ibrahim Patel, président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de la Réunion, a souhaité interpellé François Hollande et son gouvernement au sujet du projet de loi de régulation économique Outre-mer. S’il soutient sans vergogne le projet Lurel de lutter contre les monopoles, il demande au chef de l’Etat « de ne pas céder au lobbying » et de ne pas présenter un projet édulcoloré par rapport aux promesses faîtes par le président de la République lorsqu’il était en campagne électorale.
« J’ai peur que le lobbying qui a toujours fonctionné depuis 50 ans à la Réunion continue de presser sur le gouvernement actuel. Il faut que le gouvernement aille jusqu’au bout pour stopper le monopole« , explique Ibrahim Patel.
Par lobbying, Ibrahim Patel pense surtout à la Fedom, qui représente les grands groupes de l’île et ne souhaite pas voir l’Autorité de la concurrence obtenir des pouvoirs élargis. « Il ne peut pas y avoir deux catégories de commerces à la Réunion. Il ne peut y avoir deux justices. On ne peut pas faire abstraction de 11.000 entreprises pour faire plaisir à 500 entreprises« , poursuit un Ibrahim Patel, remonté comme une pendule.
Patel interpelle Nassimah Dindar
Par ailleurs, le président de la CCI a souhaité interpellé la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, pour qu’elle participe à la mise en place d’une centrale d’achat, une des pistes de la CCI pour lutter contre la vie chère. Sous forme de coopérative, cet outil pourrait tenir lieu d’étalon sur la stricte observation de la formation des prix au détail.
Ibrahim Patel pointe également du doigt Nassimah Dindar au sujet des produits solidaires, qui sont pour lui « une concurrence déloyale car le Conseil général a donné de l’argent aux grandes surfaces pour que les prix baissent ». Aujourd’hui, il demande au Département « de faire le même effort sur la centrale d’achat. Les boutiques ont subi les produits solidaires, qui ont renforcé la concentration« , conclut-il.