L’intersyndicale CGTR-FO-FSU-Solidaires-Unef reste mobilisée contre le projet de loi El Khomri. Comme pour le 31 mars dernier, elle appelle à la grève ce jeudi à Saint-Pierre et Saint-Denis pour exiger le retrait de cette loi « qui est une profonde remise en cause du code du travail ».
A Saint-Pierre, le cortège partira depuis le Jardin des Plages en direction de la mairie, où l’intersyndicale demandera une audience au sénateur Michel Fontaine.
Outre le maire de Saint-Pierre, les syndicats souhaitent recueillir la position des autres parlementaires locaux « qui ne se sont que peu – ou pas – exprimés sur ce projet de loi », à leur grand regret, comme l’explique Marina Amony de Force ouvrière (FO). « Jusqu’à présent, seule Monique Orphé s’est exprimée sur cette loi Travail portée par Myriam El Khomri en annonçant qu’elle allait déposer un amendement pour la mise en application dans notre département des conventions collectives nationales. Nous estimons qu’elle n’a pas compris le texte car ce dernier prévoit justement la suppression de ces conventions », déplore la syndicaliste.
« Les travailleurs vont devenir des salariés jetables »
Même son de cloche du côté de Stephenson Lallemand (CGTR), qui ajoute que le projet de loi ne donne plus de garanties sur le code du travail. « Avec le projet de loi El Khomri, la hiérarchie dans l’entreprise risque d’être bousculée », prévoit-il. « Les accords d’entreprises primeront sur les accords collectifs et sur le code du travail, reprend Stephenson Lallemand, et en cas de désaccord avec son employeur sur ces accords d’entreprise, le salarié sera considéré comme démissionnaire : il ne bénéficiera plus des indemnités liées à un licenciement…Si la loi passe demain, les travailleurs vont devenir des salariés jetables ».
Face à ces craintes, l’intersyndicale appelle donc l’ensemble de la population à participer à cette journée de mobilisation, pour dénoncer une loi qui constitue, sur de nombreux points, « une véritable régression ».