En partenariat avec la Ville, l’Insee dresse un portrait de la population et de l’habitat de Saint-Denis. Des éléments qui pourront servir de diagnostic pour le prochain Programme local de l’habitat (PHL) préparé par la Cinor.
Il ressort de cette étude que les logements collectifs prédominent dans cette ville qui est la plus peuplée de l’île, avec 145 000 habitants (soit un Réunionnais sur six). Ce sont en effet six ménages sur dix qui vivent dans un appartement, une part deux fois plus élevée que sur l’ensemble de l’île. Par ailleurs, peu de ménages dionysiens sont propriétaires de leur logement (30 % contre 51 % pour toute La Réunion).
Le parc social occupe une place importante dans le paysage immobilier de l’île, ajoute l’Insee, qui révèle qu’un tiers des ménages vivent dans l’un des 21 000 logements sociaux de la commune. Une part 1,5 fois plus élevée que sur l’ensemble de l’île. Au sein du parc social, logements sociaux anciens (quatre sur dix datent de plus de 30 ans) et logements plus récents (deux sur dix ont moins de 30 ans) coexistent.
Autre élément majeur : les Dionysiens ont en moyenne des revenus plus élevés grâce à un meilleur accès à l’emploi, le chef-lieu concentrant une part importante des activités d l’île. Ainsi, en 2013, le revenu fiscal médian des habitants était de 1 150 euros par mois et par unité de consommation (UC), soit 23 % de plus qu’au niveau régional. 49 % des personnes en âge de travailler ont un emploi (45 % à l’échelle de La Réunion entière). Les cadres et les professions intermédiaires y sont en outre plus nombreux qu’ailleurs.
Toutefois, cette étude démontre de fortes disparités entre les secteurs de la commune, que ce soit en termes d’habitat, d’accès à l’emploi ou de revenus. « La part de logements sociaux varie de 7 % au Centre-ville à 86 % au Chaudron. La part des personnes en emploi varie de 35 % au Chaudron à 59 % à La Montagne 8e km. Quant aux revenus déclarés, ils sont particulièrement faibles au Chaudron et à Prima (revenu médian d’environ 700 euros et 550 euros par UC et par mois) et nettement plus élevés dans les deux secteurs les plus aisés de la commune, au Centre-ville (2 000 euros) et à La Montagne 8e km (2 300 euros) », note l’institut de sondage.
Dans les « bas », huit secteurs cumulent fragilités économiques et sociales : Le Butor – Sainte-Clotilde, Le Chaudron, Domenjod, Marcadet, Le Moufia, Petite-Île – Bas de la Rivière, Prima et Vauban-Camélias-Providence. L’Insee remarque en effet que les habitants sont peu insérés dans l’emploi, leurs revenus faibles et que la moitié des ménages vivent dans le parc social. Les personnes seules et les familles monoparentales y sont d’ailleurs plus nombreux, et le parc social y est particulièrement développé et ancien. « Les ménages de ces secteurs vivent plus souvent qu’ailleurs en situation de surpeuplement ».
Par contre, les quatre autres secteurs des Bas (le Centre-ville, La Source, Bellepierre et Montgaillard-Colline des Camélias) sont relativement plus aisés, avec des revenus plus élevés et plus de propriétaires. Les personnes âgées y sont aussi plus nombreuses qu’ailleurs.
Enfin, dans les « Hauts » et à « mi-pente » (La Bretagne, Bois de Nèfles, Saint-François, Le Brûlé, La Montagne 8e km et La Montagne 15e km) l’Insee comptabilise plus de couples avec enfant(s). « Les habitants en âge de travailler sont mieux insérés sur le marché du travail et les ménages plus souvent propriétaires de leur logement que dans le reste de la commune. Le parc social y est restreint mais sa croissance dynamique depuis cinq ans », souligne l’Insee.