Forte progression des locataires de 1990 à 2014
Entre 1990 et 2014, le nombre de ménages double sur l’île. C’est le fait d’une croissance démographique dynamique et de la réduction importante de la taille des ménages (de 3,8 personnes par ménage à 2,7). Le nombre de locataires est multiplié par 2,5 et le nombre de propriétaires par 1,8 sur la période, note l’Insee. La part des propriétaires est donc en baisse. Dans le même temps, le nombre de ménages logés gratuitement se stabilise, mais leur part passe de 8 % à 4 %.
« À partir de 1986, les lois de défiscalisation sur le logement dans les DOM ont contribué à faire face à ces besoins croissants en logements. Elles ont accéléré la croissance du parc de logements, en particulier locatifs, tant dans le secteur social que privé. Elles ont aussi rendu plus accessible une partie du parc locatif privé grâce à des loyers à prix maîtrisés », poursuit l’institut de sondage, qui note que par ailleurs, l’application progressive aux DOM de dispositions existant en métropole a favorisé la croissance des revenus des ménages les plus modestes et par conséquent, leur accès au logement locatif (instauration du RMI et de l’allocation personnalisée au logement, alignement du montant des allocations familiales sur les barèmes métropolitains, relèvement du SMIC).
Les ménages modestes bien moins souvent propriétaires qu’en 1990
En 1990, à La Réunion, les catégories modestes étaient plus souvent propriétaires de leur logement qu’en métropole. Par exemple, 56 % des ménages ouvriers se déclaraient propriétaires, contre 45 % en métropole.
Les ménages employés, les ménages inactifs et chômeurs n’ayant jamais travaillé, ainsi que les familles monoparentales étaient aussi davantage propriétaires qu’en métropole, est-il aussi relevé. L’écart entre La Réunion et la métropole était particulièrement fort pour les jeunes ménages de moins de 25 ans puisque 36 % se déclaraient propriétaires à La Réunion contre 8 % en métropole. Toutefois, une partie de ces ménages modestes n’étaient propriétaires que du logement sans le terrain ou d’un logement sans confort.
Depuis 1990, le taux de propriétaires baisse fortement sur l’île pour ces catégories modestes, alors qu’il évolue peu en métropole. C’est le cas en particulier pour les familles monoparentales (de 46 % à 33 % en 2014) et les inactifs et chômeurs n’ayant jamais travaillé (de 64 % à 56 %). « En effet, les ménages aux revenus trop modestes pour devenir propriétaires se tournent vers un secteur locatif en plein essor, en lien avec une urbanisation croissante dans un contexte de raréfaction du foncier et l’élévation du prix de l’immobilier », souligne l’Insee.
Le taux de propriétaires en hausse pour les catégories les plus favorisées
À l’inverse, en 2014, les cadres sont nettement plus souvent propriétaires de leur logement qu’en 1990 (56 % contre 41 %). Ils restent néanmoins moins souvent propriétaires que les cadres vivant en métropole (65 % en 2014). En effet, une partie des cadres venus de métropole pour travailler à La Réunion préfèrent être locataires sur l’île, et privilégient l’investissement locatif.
Le taux de propriétaires augmente aussi légèrement pour les professions intermédiaires. Il reste stable pour les indépendants (agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d’entreprise). Pour les ménages retraités et de 60 ans ou plus, le taux de propriétaires culmine à près de 70 % à La Réunion, en léger retrait par rapport à la métropole. Par ailleurs, la part de propriétaires parmi les couples sans enfant progresse fortement depuis 1990. En effet, ils sont de plus en plus composés de ménages de plus de 40 ans. Ces ménages sont plus souvent propriétaires que les ménages plus jeunes.
Les propriétaires adhèrent à la maison individuelle
En 2014, les ménages réunionnais propriétaires de leur logement ont une très nette préférence pour la maison, plus encore qu’en métropole (95 % contre 80 %). Les ménages disposent aujourd’hui de davantage d’espace dans leur logement en raison de la stabilisation du nombre de pièces par logement qui se conjugue à la baisse de la taille des ménages.
Ainsi, les ménages propriétaires sont en moyenne 2,8 personnes par logement en 2014 contre 4,0 en 1990. En l’espace de 25 ans, le confort sanitaire s’est fortement amélioré dans les logements, en particulier pour les propriétaires. Alors que les ménages propriétaires étaient 31 % à ne pas disposer d’une baignoire ou d’une douche en 1990, ce n’est plus le cas que de 1,3 % des ménages propriétaires en 2014.