La question s’était posée en 2009 pour la liste Cospar, puis en 2012 pour la liste « Produits Solidaires ». Les grandes surfaces se referont-elles une santé sur le dos des consommateurs en compensant, sur les autres produits, la baisse des prix sur les produits de la liste Lurel ?
« C’est un risque qui a été mentionné le 10 janvier dans les recommandations des acteurs invités à l’élaboration de la liste bouclier qualité prix », affirme Marie-Christine Tizon, présidente de l’observatoire des prix et des revenus de la Réunion.
La lettre de mission du ministre des Outremers, Victorin Lurel, semble avoir « zappé » cet aspect qui pourrait faire vaciller l’intérêt salutaire pour les ménages d’une liste de 108 produits pour 296 euros. Mais « la préoccupation existe pour qu’il n’y ait pas de dérapage », poursuit-elle.
Des contrôles sont-ils envisagés dans les grandes surfaces ? « Sur le principe, nous ne sommes pas contre », assure la présidente de l’observatoire des prix, même si « sur les moyens à mettre en oeuvre pour le moment, je ne peux pas en dire plus ». La question devrait être solutionnée dans un second temps, après la mise en rayons des produits estampillés « Lurel », le 11 mars. Marie-Christine Tizon évoque quelques pistes de synergie qui pourraient aller dans le sens d’un contrôle des prix hors liste Lurel.
« A priori, les statistiques que fait l’INSEE avec le calcul de l’inflation sur les produits alimentaires, non alimentaires, etc. ont le mérite d’exister », juge-t-elle, à côté de l’autre outil que constitue le chariot-type relevé régulièrement par la Dieccte. En attendant la mise en place d’un contrôle éventuel sur les produits hors liste Lurel, le doute risque bien de subsister chez les consommateurs.