« Nous disons non à un État sécuritaire qui discrimine et qui exclut ». La Ligue Réunionnaise des Droits de l’Homme sort du 85ème Congrès national axé sur « la société de surveillance, vie privée et libertés » qui s’est tenu récemment dans la ville du Creusot. « Nous disons non au profilage ! Il existe déjà un filtrage administratif et le fichage de la police, des élèves. Il y a maintenant le traçage électronique. Nous estimons que le profilage est une dérive de la société qui veut tout savoir sur la vie de chacun », dénonce Christophe Pomez, président de la section de Saint-Denis de la Ligue des Droits de l’Homme. Lors d’un débat prévu vendredi soir au restaurant Le Mozart à Sainte-Clotilde, Sulliman Omarjee, juriste en propriété intellectuelle, rappellera les droits de chacun dans un contexte de « liberté surveillée » et de vidéo-surveillance. « Nous travaillons sur la mise en place d’un encadrement qui puisse garantir les libertés individuelles. Il faut que que les fichiers soient régulièrement mis à jour ».
La jeunesse face aux valeurs des Droits de l’Homme
A l’occasion, cette année, du vingtième anniversaire de la Convention internationale des Droits de l’Enfant, la Ligue Réunionnaise des Droits de l’Homme compte mettre en place des groupes de travail qui engageront des actions envers la jeunesse. « Nous voulons sensibiliser les jeunes aux valeurs qui défendent les Droits de l’Homme, surtout dans cette période de crise où chacun à tendance à se débattre sans forcément respecter les droits de l’autre. Nous appelons à la vigilance et souhaitons que les étudiants se sentent concernés par les problématiques de la société qui relèvent des Droits de l’Homme et de sa liberté. Nous les invitons à la permanence le mardi après-midi de 14h30 à 17H30 ».
Le « démantèlement progressif de la laïcité »
La question de la laïcité est également un sujet qui préoccupe la Ligue des Droits de l’Homme. « Nous dénonçons le démantèlement progressif du dispositif institutionnel de laïcité au sein d’une République laïque, selon sa propre Constitution. »
La Ligue dénonce ainsi l’accord signé par le Ministre des affaires étrangères et l’État du Vatican au début de l’année. Cet accord, « reconnaît la validité des grades et diplômes délivrés en France également par les établissements d’enseignement dépendant de la Congrégation pour l’Education catholique. Ceci contrevient à la loi de 1980 et à la loi Savary de 1984 réservant aux établissements publics le monopole de la collation des grades, dont le premier est le baccalauréat , et des titres universitaires, alors même que par ailleurs la liberté de l’enseignement ».