Incident diplomatique en Libye. Quatre membres du personnel de la Cour pénale internationale (CPI) ont été arrêtés le 7 juin en Libye, avant d’être placés trois jours plus tard en détention préventive pour 45 jours. Ces quatre émissaires, l’avocate australienne Melinda Taylor, son interprète et deux membres du greffe, s’étaient rendus dans le pays afin de rencontrer Seif al-Islam, un des fils de Kadhafi.
La CPI a immédiatement appelé à leur libération dès que la nouvelle a été connue. Mais le représentant de la Libye au sein de la juridiction a justifié cette arrestation du fait que la délégation aurait tenté de remettre des documents « représentant un danger pour la sécurité » du pays à Seif al-Islam.
Mélinda Taylor « surprise en train d’échanger des documents«
« Melinda a été arrêtée parce qu’elle a été surprise en train d’échanger des documents avec l’accusé. Elle avait un stylo caméra et une lettre d’un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne, Mohammed Ismaïl, ancien bras droit de Seif al-Islam« , a-t-il précisé. Avant d’ajouter « les autorités libyennes doivent respecter l’immunité des émissaires de la CPI, mais (…) selon la loi libyenne, elle est accusée d’espionnage et de communication avec l’ennemi« .
Seif al-Islam est visé par un mandat d’arrêt de la CPI. Il est représenté par le chef du Bureau du conseil public pour la défense (OPCD), Xavier-Jean Keïta, lui-même assisté par Melinda Taylor.
La Libye veut juger Seif al-Islam
« Nous n’avons rien contre cette femme mais nous voulons des informations qu’elle possède, et après elle sera libre », a renchéri un porte-parole du gouvernement.
Le ministère des Affaires étrangères de Libye a fait savoir que le pays allait demander à la CPI de lever l’immunité de l’avocate, afin qu’une enquête officielle puisse être menée… La Libye a par ailleurs demandé le 1er mai à la CPI de pouvoir juger le fils Kadhafi, sans l’appui de la justice internationale.
Le seul compromis possible pour une libération des quatre membres de la CPI serait donc que Mélinda Taylor livre les informations dont elle dispose sur Mohammed Ismaïl, l’ancien bras-droit de Kadhafi.