C’est un ultimatum lancé conjointement par les importateurs, syndicat de gérants de station-service, grossistes et transporteurs. Le Journal de l’Ile a publié dans son édition de ce matin la lettre ouverte adressée à Victorin Lurel, ministre des Outre-mer. Dans cette lettre (voir ci-dessous), les pétroliers et gérants font part de leurs inquiétudes sur le nouveau décret carburant qui doit être mis en place par les services de l’Etat le 1er janvier 2014.
Tous regrettent le manque de communication avec le ministère. « Malgré des sollicitations répétées et pour des raisons que nous ignorons, votre ministère s’entête à ne pas vouloir dialoguer, à ne pas vouloir écouter, à ne pas vouloir chercher à comprendre. Et nous voilà aujourd’hui mis devant le fait accompli, informés en novembre de nouvelles dispositions à appliquer dès le 1er janvier 2014 et dont les conséquences économiques et sociales seront désastreuses« , expliquent-ils dans la lettre. Pour eux, le décret ne fera que fragiliser la « sécurité » de l’approvisionnement en carburant des départements d’outre-mer.
Puis le ton employé change radicalement. « C’est toute une filière que vous mettez en péril, avec près de 7.000 emplois directs et indirects et plus de 500 entreprises mobilisées par l’ensemble de la filière dans les départements d’outre-mer« , soulignent-ils.
Un « prétexte« , selon eux, pour redonner du pouvoir d’achat aux habitants mais qui ne fera qu’entrainer « une inévitable hausse des prix à la pompe » si les mesures du décret sont appliqués par l’Etat. « L’ensemble du secteur est las de se voir si souvent et si injustement mis en cause dans vos propos. C’est une insulte pour l’ensemble des acteurs de la profession et pour les équipes qui s’engagent quotidiennement à servir les habitants des Outre-mer« , poursuivent-ils.
Une nouvelle fois, les acteurs concernés par le décret carburant réclament le dialogue et demandent au ministère de revenir sur ses intentions. « Nous vous appelons au sens des responsabilités qui ne pourrait sacrifier l’intérêt général à des calculs politiques. Il a fallu un énorme travail pour mettre en place le système actuel, au bénéfice de tous. Si votre conviction est qu’il faut à tout prix sacrifier l’existant, nous nous y opposons« , concluent-ils.
Si à la Réunion, pour le moment, il n’y a pas de mot d’ordre à la grève des stations. nul doute que le mouvement annoncé aux Antilles pour le 15 décembre pourrait bien se concrétiser si rien ne bouge, comme le rappellent nos collègues du JIR.