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Lettre ouverte aux parlementaires à propos du Fond national de solidarité vieillesse

Né en 1932, en colonie française, plus précisément à l’île de la Réunion. Inutile de vous dire combien la vie était rude à cette époque. Mes parents ont dû faire pour moi le choix de la vie active en lieu et place de l’école afin de subvenir à nos besoins vitaux. Inutile de vous dire […]

Ecrit par Un vieux, né en 32 en colonie française. – le mardi 20 octobre 2015 à 11H26

Né en 1932, en colonie française, plus précisément à l’île de la Réunion.

Inutile de vous dire combien la vie était rude à cette époque. Mes parents ont dû faire pour moi le choix de la vie active en lieu et place de l’école afin de subvenir à nos besoins vitaux. Inutile de vous dire que la protection sociale n’était qu’une espérance. C’est à la force de mes bras que je dois ma survie et celle des miens. J’ai dû travailler avec mes parents et grands-parents dés l’âge de 8 ans. J’ai planté, j’ai élevé, j’ai bâti, j’ai construit avec de tout petit moyen, mais avec beaucoup de dignité. Il nous a fallu contribuer à accompagner cette colonie de misère vers ce Département de lumière. De combat en combat, d’abnégation en abnégation, nous avons respecté notre mère patrie la France, celle-là même qui nous demandait toujours et toujours plus. La législation en colonie n’était pas celle que vous connaissez aujourd’hui. Ma protection physique et sociale, en ma qualité de travailleur, n’avait de salut qu’en ma robustesse pour exécuter la tâche qui était la mienne.

Dignement, comme beaucoup, j’ai exécuté pour que le cheminement de cette colonie vers sa destinée de Département Français puisse devenir réalité.

J’ai concassé des cailloux, ces fameux Macadam, pour paver nos routes. J’ai creusé la terre pour qu’elle donne ce qu’elle a de meilleure afin de nourrir les miens. J’ai creusé le sol afin d’en extraire les racines de filao. Il fallait bien faire fonctionner la Micheline notre ti train longtemps…. Il fallait que la Micheline soit capable… “pas cabap, pas cabap, pas cabap« , telle était sa complainte lorsqu’elle traversait la forêt de l’Etang-Salé…

Aujourd’hui, c’est moi qui dit “pu capab, pu capab, pu capab…”.

Le sens que j’ai donné à ma vie et qui est devenu pour moi une obsession, c’était d’offrir à mes enfants un environnement de liberté, d’égalité et de fraternité.

Je suis fatigué ! Je veux poser mes valises ! Mais quand ?

Je ne pourrai les poser sereinement, car je viens de découvrir que ce que l’État m’a donné d’une main, elle le reprend de l’autre. À mon insu, en l’imposant à mes enfants.

L’allocation de solidarité aux personnes âgées, l’ A.S.P.A comme ils disent, m’empêche de dormir. L’État me dit aujourd’hui que ce n’était qu’une avance, et que cette avance sera remboursée par mes enfants après mon décès. Ils devront rembourser !

Je suis fatigué ! Je ne suis pu capab ! Assez !!! Pourquoi m’avoir attribué ces subsides dans de telles conditions ?

L’État me dit aujourd’hui que ce n’était qu’une avance, et que cette avance sera remboursée par mes enfants après mon décès.

J’espérais mieux que l’A.S.P.A pour me prendre la main et me faire traverser l’hiver de ma vie…

À nos parlementaires Réunionnais, une requête : rétablissez cette injustice !

Liberté, Égalité, Fraternité, que cette devise ne soit jamais plus entachée, l’espoir d’un vieux, né en 32 en colonie française.

 

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