Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

Lettre ouverte à Charles Marimoutou

Monsieur le Recteur, Un tabloïd nous a fait part récemment d’interrogations sur l’enseignement du créole réunionnais. Il est du devoir de notre association de faire office de poil à gratter dans ce dossier. Tout d’abord, il importe de préciser -et c’est primordial- que le créole spécifique réunionnais ne comporte même pas 2 500 mots, soit […]

Ecrit par Armand GUNET « Réagissons ! » – le mercredi 21 août 2019 à 15H26
Monsieur le Recteur,
Un tabloïd nous a fait part récemment d’interrogations sur l’enseignement du créole réunionnais.
Il est du devoir de notre association de faire office de poil à gratter dans ce dossier.
Tout d’abord, il importe de préciser -et c’est primordial- que le créole spécifique réunionnais ne comporte même pas 2 500 mots, soit moins que le vocabulaire d’une bonne concierge parisienne.
Avec un corpus de mots aussi réduit, essentiellement oral, parlé uniquement à La Réunion, cet idiome n’est pas une langue régionale à proprement parler comme le breton (37 000 mots) ou l’occitan (80 000 mots) mais un patois parmi tant d’autres sur le territoire national.
Ensuite, la graphie retenue n’est autre que du petit-nègre, une insulte à l’origine quasi-totalement française de nos mots créoles. 95 % des mots réunionnais proviennent des patois de l’Ouest de la France. Les mots indiens, malgaches et chinois ne comptant que pour seulement 5 %.
Ce parti pris idéologique d’extrême gauche de la graphie phonologique ne pourra que contribuer efficacement à l’enterrement en première classe de notre patois si sympathique.
C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons concevoir qu’une écriture étymologique ou analogique des mots de notre vocabulaire réunionnais.
Et puis, que représentent les écrits en créole ?
Ou, plutôt, en « kréol » !
Car les grands poètes réunionnais (Leconte de Lisle, Lacaussade, Parny, Dayot, Albany) ont écrit en français.
Quel niveau les textes proposés « an kréol » aux élèves de LCR ?
Vous y avez jeté un œil ? Moi, oui !!!
Enfin, comment peut-on proposer un Capes de « kréol », une agrégation de « kréol », un doctorat d’État « an kréol » avec un vocabulaire aussi réduit et pas d’ouvrages littéraires (ou si peu) à se mettre sous la dent ?
Et qui, en Europe, désirera embaucher un enseignant agrégé de « kréol » ?
Son seul horizon sera l’enseignement du « kréol » à La Réunion !
Vaste programme !

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique