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Les visages de la pauvreté à La Réunion

Dans sa dernière étude, l’INSEE étudie la pauvreté à La Réunion… ou plutôt les pauvretés. Car le rapport montre que la population la plus modeste de l’île peut vivre la précarité sous diverses formes.

Ecrit par 1776023 – le lundi 11 juillet 2022 à 13H44

Le communiqué :

Être pauvre, ce n’est pas seulement vivre avec des revenus faibles, inférieurs à un seuil donné (pauvreté au sens monétaire). C’est également ne pas être en mesure de couvrir les dépenses liées à un certain nombre d’éléments de la vie courante considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir des conditions de vie acceptables (pauvreté au sens de la privation matérielle et sociale) : ne pas pouvoir par exemple remplacer des meubles usagés ou s’acheter des vêtements neufs. 

En 2018, 3 Réunionnais·es sur 10 sont touché·es par ces deux formes de pauvreté. La moitié de ces personnes sont concernées par la grande pauvreté : 120 000 personnes subissent ainsi une pauvreté monétaire plus intense et des privations sévères. Les personnes cumulant les deux formes de pauvreté sont très peu en emploi, leurs ressources dépendant de fait essentiellement des prestations sociales. Le cumul des pauvretés est cinq fois plus fréquent à La Réunion qu’en France métropolitaine et un peu plus qu’aux Antilles.

Une autre frange de la population, rassemblant 1,5 Réunionnais sur 10, est pauvre monétairement, mais pas au sens de la privation matérielle et sociale. Elle réussit davantage à équilibrer son budget en limitant ses dépenses. 

À l’inverse, 1 habitant sur 10 est en privation matérielle et sociale malgré un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté monétaire. Nettement plus souvent en emploi, cette population doit faire face à de nombreuses dépenses contraintes qui pèsent sur son budget. Sa satisfaction dans la vie est un peu moindre que pour la population pauvre au sens monétaire uniquement. 

Figure – Répartition de la population réunionnaise selon les formes de pauvreté 

Définitions
 

Pauvreté monétaire : une personne (ou un ménage) est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du niveau de vie médian métropolitain (1 100 euros par mois par unité de consommation en 2019).

Privation matérielle et sociale : l’indicateur de privation matérielle et sociale de l’Union européenne est défini comme la part de personnes vivant en logement ordinaire ne pouvant pas couvrir les dépenses liées à au moins 5 éléments de la vie courante sur 13 considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable. La privation matérielle et sociale est qualifiée de « sévère » si l’individu cumule au moins 7 difficultés sur les 13.

Grande pauvreté : il n’existe pas de définition statistique unique de la grande pauvreté. La définition retenue ici est celle proposée par l’Insee en 2021, qui s’appuie sur plusieurs composantes : c’est le cumul de pauvreté monétaire sévère (niveau de vie inférieur à 50 % du niveau de vie médian français), et de privation matérielle et sociale sévère (au moins 7 privations sur 13).

Satisfaction dans la vie : évaluation subjective que les personnes font de leur bien-être, en réponse à la question suivante : « Indiquez sur une échelle allant de 0 (« pas du tout satisfait ») à 10 (« entièrement satisfait ») votre satisfaction concernant la vie que vous menez actuellement ».

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