Les virus mutent. Constamment. Les scientifiques ont déjà repéré et étudié plus de 20.000 mutations chez le Sars-CoV-2 depuis son apparition en Chine, il y a environ un an.
75% de fois plus virulente et une situation hors de contrôle
Pourquoi dans ce cas, la dernière mutation repérée essentiellement en Grande Bretagne mais aussi en Afrique du Sud ou en Australie, inquiète-t-elle autant les scientifiques? Et les politiques, au point que de nombreux pays aient décidé de fermer leurs frontières avec l’Angleterre?
Cet ultime changement dans la structure génétique du coronavirus a été détecté en septembre au Royaume-Uni, et depuis, il se retrouve chez de plus en plus de personnes infectées, au point que les autorités sanitaires et politiques britanniques ont décidé de confiner tout le sud-est de l’Angleterre, dont la capitale Londres.
Ce qui impressionne le plus est la sorte d’affolement qui a saisi le Premier ministre Boris Jonhson, qui a pris cette décision dans la précipitation, n’hésitant pas à priver une bonne partie de sa population de réveillon de Noël. D’autant que dans le même temps, il n’a pas hésité à affirmer que cette nouvelle version du virus était « 75% de fois plus transmissible » que l’ancienne et que son ministre de la Santé a rajouté que la situation était « hors de contrôle ». De quoi affoler les populations…
Pour le moment, on ne sait pas
Qu’en est-il exactement?
Sur la transmissibilité, on ne peut rien affirmer pour le moment. Aucune étude ne le démontre en l’état actuel des connaissances.
Les scientifiques ont simplement noté un petit changement d’identité génétique autour de la clé qui lui permet de s’attacher aux cellules humaines pour les pénétrer et se répliquer. La question est : est-ce que cette clé est plus performante que l’ancienne ? Est-ce qu’elle ouvre plus facilement la serrure de nos cellules et donc rend ce virus plus contagieux ?
Pour le moment, on ne peut pas le dire avec certitude. Tout juste peut-on constater que l’on retrouve cette nouvelle version du virus de plus en plus fréquemment en Grande Bretagne, ce qui laisserait supposer qu’elle est plus virulente. Et comme le nombre de cas augmente fortement, certains, dont le Premier ministre Boris Johnson, n’ont pas hésité à faire la relation entre les deux.
Notons que de son côté, l’OMS, rien ne prouve non plus que cette version du virus serait à l’origine de plus de formes graves de la maladie.
Les vaccins devraient malgré tout être efficaces
Reste une question essentielle : les vaccins qui arrivent en ce moment sur le marché pourront-ils nous protéger contre cette nouvelle forme de Covid?
Selon les spécialistes, ça devrait être le cas. Selon eux, même si ces vaccins visent notamment à faire fabriquer par le corps des anticorps ciblant cette fameuse protéine Spike, cette réponse immunitaire vise l’ensemble de la protéine, et donc un petit changement sur un bout de celle-ci ne devrait pas l’empêcher d’agir sur le reste.
Et si jamais ce n’était pas le cas et que les vaccins connus s’avéraient inopérants, la technique de vaccin à ARN messager comme celui de Pfizer permet d’adapter facilement le code envoyé et de modifier la formule vaccinale pour qu’elle garde toute son efficacité.