

Actuellement pour travailler dans le secteur social, il faut passer par trois années d'études sanctionnées par un diplôme d'Etat. Le problème soulevé depuis des années par les assistants sociaux, éducateurs spécialisés, éducateurs de jeunes enfants, conseillers en économie sociale et familiale, est que leur diplôme n'est reconnu qu'au niveau bac + 2, c'est à dire dans la catégorie B de la fonction publique.
Les manifestants réclament la reconnaissance de leur diplôme en Bac+ 3 donc de catégorie A, "on fait trois années d'études, on reçoit un diplôme d'Etat et pour les concours il s'agit uniquement de concours de catégorie B, un bac suffit pour les passer. Nous on nous demande trois années d'études pour au final une reconnaissance au niveau de la fonction publique de catégorie B. Ça ne peut plus durer", explique Lionel, assistant social, même son de cloche chez une collègue, Catherine, assistante sociale, "nous demandons la revalorisation de notre diplôme, tout simplement".
Accord de Bologne
Pour cette revalorisation, l'intersyndicale présente ce matin s'appuie sur deux raisons : l'accord de Bologne et la tenue d'un comité supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) qui a voulu entériner les concours de travailleurs sociaux en catégorie B.
L'accord de Bologne a été signé en 2005. Il harmonise au niveau européen la revalorisation des diplômes d'Etat de travailleurs sociaux en Bac + 3, actuellement en Bac + 2. "La France a signé l'accord mais ne l'a toujours pas appliqué, ce n'est pas normal", explique Christophe Viala de la FSU, "notre pays a l'obligation en tant que signataire d'harmoniser notre diplôme au niveau européen".
"Non à la décision du CSFPT"
Autre grief, la tenue, le 16 mars dernier, d'un comité supérieur de la fonction publique territoriale qui a "voulu entériner les concours des travailleurs sociaux au niveau catégorie B. Or, avec l'accord de Bologne et un bac + 3, nous devrions avoir accès à des concours de catégorie A", souligne-t-il.
Un comité qui n'a pu appliquer cette décision et qui l'a repoussé au 13 avril prochain, "c'est pour cela qu'aujourd'hui, une grève nationale des travailleurs sociaux a été organisée, pour dire non à cette décision du comité".
En tout, une cinquantaine de travailleurs sociaux de la Réunion s'étaient donnés rendez-vous devant le parvis de la préfecture à l'appel de l'intersyndicale de la fonction publique. Une motion a été déposée en fin de matinée à la préfecture.