Michel Bègue, président du Syndicat de transport routier de l’océan Indien, comptabilise déjà une centaine de licenciements pour cette même période. “Il faut s’attendre à d’autres dépôts de bilan ce mois-ci, car les entreprises n’ont plus de travail”.
Et, pour ne pas arranger leur situation, le poids des charges sociales et fiscales est omniprésent. “La semaine dernière, un adhérent m’a appelé pour me dire qu’il a reçu une nouvelle sommation de payer la CGSS”.
Les banques et les services fiscaux réclament également le paiement des traites et des dettes fiscales.
“Les huissiers défilent chez les transporteurs routiers pour réclamer leur règlement alors que nous pensions avoir obtenu l’opportunité d’étaler ces charges, lors des manifestations de novembre et décembre 2008. La préfecture s’était engagé sur ce point”.
“Malheureusement pour nous, la réalité est toute autre. Nos entreprises croulent sous les sommations à payer. Et comme il n’y a plus de travail, il n’y a pas de rentrée d’argent, certains transporteurs préfèrent déposer le bilan”.
Ainsi, une centaine de personnes se retrouvent au chômage pour la courte période de décembre 2008 – mi-janvier 2009. “Comme aucun chantier d’envergure n’est prévu à court terme, il y aura une hécatombe au sein de la profession en 2009”.
350 à 400 véhicules ont été saisis en fin de 2008. “Les sociétés de crédit ne savent même plus où les mettre en attendant de les vendre aux enchères”.
Les transporteurs ont décidé de se battre pour éviter la faillite de leur profession. “Nous avons commencé à en discuter. Nous réfléchissons aux actions nécessaires et efficaces pour nous permettre d’obtenir de meilleures échéances pour payer nos charges”.
De nouvelles mobilisations font partie des hypothèses envisagées. Le début de février pourrait être agité. A moins que les transporteurs ne décident de se joindre aux enseignants et fonctionnaires, le jeudi 29 janvier 2009, dans l’objectif de réserver un accueil plus chaleureux à Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer…