
La réunion de l'observatoire des transports du 18 mars dernier à la CCIR a laissé des traces dans les rangs des professionnels du transport. Une réunion au cours de laquelle la Préfecture et le président du CNR (Comité national routier), Bernard Liebart, avaient avancé l'idée d'une diminution du parc de camions à la Réunion en proposant leur exportation vers les pays Africains ou Madagascar.
Une proposition que les transporteurs n'ont guère gouté. Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR, s'est fendu d'un communiqué hier soir. "Les transporteurs se sentent blessés, humiliés et discriminés", peut-on lire. Et pas question pour la FNTR et les transporteurs d'aller dans le sens de cette proposition.
Joint ce matin par téléphone, Jean-Bernard Caroupaye ne décolère pas après cette nouvelle réunion "infructueuse" à ses yeux. "On attendait deux techniciens du CNR pour qu'ils nous donnent des détails sur l'enquête qu'ils avaient mené en fin d'année 2012 (ndlr : sur la grille tarifaire et la mise en place d'un simulateur de prix). Le jour de la réunion, nous n'avons eu la présence que du président du CNR qui ne connait rien à nos spécificités", explique-t-il.
Pour Jean-Bernard Caroupaye, cette réunion a été orchestrée par la Préfecture et le CNR sans la consultation des professionnels de la route. "C'est une prise de position de la Préfecture en faveur des donneurs d'ordre. On a pris ça pour un complot", lâche-t-il. Pour la FNTR et les transporteurs en général, leur demande "légitime" se porte sur l'application du "juste prix". Jean-Bernard Caoupaye demande la tenue d'une nouvelle réunion de l'observatoire des transports le "plus vite possible" avec pour seule thématique l'application de la grille tarifaire du transport à la Réunion.
Faute de quoi, la FNTR menace : "Les transporteurs ont été estomaqués par cette réunion. On prendra notre destin en main. On organise des réunions, on nous demande de dialoguer depuis 2005 maintenant, mais tout ça ne sert à rien. Nous ne l'acceptons plus. S'il le faut on descendra dans la rue".
Voici l'intégralité du communiqué de la FNTR:
"Mesdames, Messieurs,
Chers Collègues,
La Réunion de l’Observatoire du Transport qui s’est tenue le 18 mars 2013 n’a à notre grand regret pas porté les fruits que les tous transporteurs attendaient !!!
Nous demandions l’application d’un juste prix dans le secteur du transport à travers la grille des coûts de revient certifiés par le Comité National Routier et nous n’’avons eu que pour seule recommandation de nous séparer d’une partie de notre parc de véhicules en les envoyant vers Madagascar ou vers l’Afrique ! Or, la crise a déjà généré de très fortes amputations dans notre profession.
En tant que transporteur et dans mon rôle de porte parole de la profession, j’ai comme vous, été extrêmement choqué des propos tenus et déçu de l’absence de résultats concrets pour notre profession !
La Préfecture a pris le soin de faire venir le Président du Comité National Routier qui est venu nous donner des leçons et nous apprendre notre métier sans maîtriser nos spécificités. Nous dénonçons cette manœuvre de connivence avec les donneurs d’ordres que nous considérons comme étant une prise de position manifeste de la Préfecture en faveur des plus grosses entreprises qui continuent à faire des bénéfices sur notre dos en exploitant notre misère.
A titre d’exemple, certains donneurs d’ordre imposent des tarifs entre le Port et Gillot à 4.10 € par tonne d’agrégat transportée alors que le prix doit être de 6.50 €/tonne sur la base du simulateur certifié.
Il s’agit d’un tarif de la honte et je vous demande de dénoncer ce genre de pratique pour faire valoir enfin vos droits et de disposer d’un prix décent et digne du travail que vous fournissez en tant que chef d’entreprise.
Les transporteurs se sont sentis humiliés, blessés et totalement discriminés.
Le travail engagé depuis 2005 avec les Organisations Syndicales de la profession et la CCI sur la grille des coûts de référence, a permis à la profession d’évoluer et d’avancer sans toutefois trouver une issue favorable à la crise existante entre transporteurs et chargeurs.
Malheureusement, la manœuvre ratée de la Préfecture que je dénonce nous fait patiner et ne fait qu’alimenter les tensions entre les transporteurs et les donneurs d’ordre !
C’est pourquoi, je demande à la Préfecture de remettre la balle au centre. L’ensemble des transporteurs souhaite qu’une nouvelle réunion de l’Observatoire des Transports soit organisée dans les meilleurs délais et de manière sérieuse, sans intervenant extérieur ne connaissant pas nos problématiques et nos particularités. Le seul sujet à aborder est l’application d’un juste prix dans le secteur du transport.
Faute de quoi, nous serions dans l’obligation de prendre notre destin en main et d’aller au combat pour obtenir une réparation quant à l’exploitation que nous subissons depuis de nombreuses années !
Jean-Bernard CAROUPAYE"
Une proposition que les transporteurs n'ont guère gouté. Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR, s'est fendu d'un communiqué hier soir. "Les transporteurs se sentent blessés, humiliés et discriminés", peut-on lire. Et pas question pour la FNTR et les transporteurs d'aller dans le sens de cette proposition.
Joint ce matin par téléphone, Jean-Bernard Caroupaye ne décolère pas après cette nouvelle réunion "infructueuse" à ses yeux. "On attendait deux techniciens du CNR pour qu'ils nous donnent des détails sur l'enquête qu'ils avaient mené en fin d'année 2012 (ndlr : sur la grille tarifaire et la mise en place d'un simulateur de prix). Le jour de la réunion, nous n'avons eu la présence que du président du CNR qui ne connait rien à nos spécificités", explique-t-il.
Pour Jean-Bernard Caroupaye, cette réunion a été orchestrée par la Préfecture et le CNR sans la consultation des professionnels de la route. "C'est une prise de position de la Préfecture en faveur des donneurs d'ordre. On a pris ça pour un complot", lâche-t-il. Pour la FNTR et les transporteurs en général, leur demande "légitime" se porte sur l'application du "juste prix". Jean-Bernard Caoupaye demande la tenue d'une nouvelle réunion de l'observatoire des transports le "plus vite possible" avec pour seule thématique l'application de la grille tarifaire du transport à la Réunion.
Faute de quoi, la FNTR menace : "Les transporteurs ont été estomaqués par cette réunion. On prendra notre destin en main. On organise des réunions, on nous demande de dialoguer depuis 2005 maintenant, mais tout ça ne sert à rien. Nous ne l'acceptons plus. S'il le faut on descendra dans la rue".
Voici l'intégralité du communiqué de la FNTR:
"Mesdames, Messieurs,
Chers Collègues,
La Réunion de l’Observatoire du Transport qui s’est tenue le 18 mars 2013 n’a à notre grand regret pas porté les fruits que les tous transporteurs attendaient !!!
Nous demandions l’application d’un juste prix dans le secteur du transport à travers la grille des coûts de revient certifiés par le Comité National Routier et nous n’’avons eu que pour seule recommandation de nous séparer d’une partie de notre parc de véhicules en les envoyant vers Madagascar ou vers l’Afrique ! Or, la crise a déjà généré de très fortes amputations dans notre profession.
En tant que transporteur et dans mon rôle de porte parole de la profession, j’ai comme vous, été extrêmement choqué des propos tenus et déçu de l’absence de résultats concrets pour notre profession !
La Préfecture a pris le soin de faire venir le Président du Comité National Routier qui est venu nous donner des leçons et nous apprendre notre métier sans maîtriser nos spécificités. Nous dénonçons cette manœuvre de connivence avec les donneurs d’ordres que nous considérons comme étant une prise de position manifeste de la Préfecture en faveur des plus grosses entreprises qui continuent à faire des bénéfices sur notre dos en exploitant notre misère.
A titre d’exemple, certains donneurs d’ordre imposent des tarifs entre le Port et Gillot à 4.10 € par tonne d’agrégat transportée alors que le prix doit être de 6.50 €/tonne sur la base du simulateur certifié.
Il s’agit d’un tarif de la honte et je vous demande de dénoncer ce genre de pratique pour faire valoir enfin vos droits et de disposer d’un prix décent et digne du travail que vous fournissez en tant que chef d’entreprise.
Les transporteurs se sont sentis humiliés, blessés et totalement discriminés.
Le travail engagé depuis 2005 avec les Organisations Syndicales de la profession et la CCI sur la grille des coûts de référence, a permis à la profession d’évoluer et d’avancer sans toutefois trouver une issue favorable à la crise existante entre transporteurs et chargeurs.
Malheureusement, la manœuvre ratée de la Préfecture que je dénonce nous fait patiner et ne fait qu’alimenter les tensions entre les transporteurs et les donneurs d’ordre !
C’est pourquoi, je demande à la Préfecture de remettre la balle au centre. L’ensemble des transporteurs souhaite qu’une nouvelle réunion de l’Observatoire des Transports soit organisée dans les meilleurs délais et de manière sérieuse, sans intervenant extérieur ne connaissant pas nos problématiques et nos particularités. Le seul sujet à aborder est l’application d’un juste prix dans le secteur du transport.
Faute de quoi, nous serions dans l’obligation de prendre notre destin en main et d’aller au combat pour obtenir une réparation quant à l’exploitation que nous subissons depuis de nombreuses années !
Jean-Bernard CAROUPAYE"