Les météorologues connaissent le phénomène depuis une vingtaine d’années. Il s’agit de différences de températures sur une même latitude dans l’océan Indien ? Cette oscillation entre l’Est et l’Ouest s’appelle le Dipôle de l’océan indien (IOD). Et ces météorologues établissent un lien entre les incendies ravageurs en Australie depuis septembre et un pic de différences de températures. En effet, l’eau est plus chaude que d’habitude dans la partie Ouest, vers l’Afrique, et plus froide dans la partie Est, vers l’Indonésie. Il s’agit d’un « dipôle positif ».
Résultat : l’interaction océan/atmosphère est perturbée. Les températures au niveau de l’Australie sont plus fraîches, l’humidité est donc limitée et les chances de précipitations sont faibles. D’où cette sécheresse qui a tant nourri les flammes.
La cause également d’inondations mortelles au Kenya
À l’inverse, l’eau chaude de l’Ouest a engendré d’importantes précipitations en Afrique en fin 2019, ce qui a causé des coulées de boue et plus de 60 morts au Kenya. La dernière fois que l’Afrique de l’Est a connu des inondations de cette ampleur, c’était en 1997, au moment d’un dipôle positif.
Pourquoi un tel pic ? Le phénomène serait nourri par le réchauffement climatique. Les températures chaudes et froides deviennent de plus en plus extrêmes, comme le phénomène d’El Niño et El Niña dans l’océan Pacifique.