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Les témoignages architecturaux de la commune de St-Leu

Comme hier, la commune de St-Leu poursuit P’tit pas à P’tit pas son chemin du développement, tout en gardant précieusement dans sa mémoire et des lieux, les empruntes de son passé que nous héritons. Autrement dit, bien ancrée dans le présent mais résolument tournée vers l’avenir.

Ecrit par Jean Claude COMORASSAMY – le mardi 19 mai 2015 à 17H32

Ainsi, les archives qui ont été ma source indispensable à cet écrit, nous racontent que durant des décennies, la localité s’appelait  » Boucan Laleu  » puis  » Repos Laleu « . La raison de cette modification, c’est que la Compagnie des Indes a jugé  » inconvenant  » le nom de  » Boucan « . Il fut changé et on l’appela par la suite  » Repos Laleu « , nom d’un certain Sieur Laleu. Mais ce n’est qu’en 1776 que l’endroit fut dénommé Saint-Leu, mais tout en faisant parti de la commune de St-Paul.

Par la suite, St-Leu a choisi de couper le cordon ombilical avec St-Paul pour accéder à une entité administrative propre et à part entière, en donnant naissance enfin à la commune de St-Leu, officiellement en 1790.

Toutefois, malgré que Saint-leu ait toujours été connu comme un endroit très ensoleillé et d’une étendue de savane bien sèche, sa terre était riche et fertile en saison des pluies. D’ailleurs, son sol était dévolu en grande partie à la culture. C’est ainsi que les plantations du café et du coton furent préconisées par la Compagnie des Indes, avec la création des entrepôts de la Marine pour stocker la marchandise. Ainsi, certains bâtiments sont encore bien visibles à côté de la mairie et à l’entrée de la ville : l’office de tourisme est un ancien magasin qui a servi d’entrepôt, comme l’ancien magasin du Roi construit vers 1770, puis devenu hôtel de la poste ou encore la Mairie et les bâtiments aux alentours, témoignent la période prospère de café, coton puis le sucre de la canne.

Cependant, afin de se protéger des conflits avec les anglais en 1809, les cultures seront mises entre parenthèses, et la population se dévouera à la défense de St-Leu, en surveillant les tentatives de débarquement des anglais dans la baie de St-Leu , qui ont été repoussées à l’aide des batteries de canon, installées au dessus de la Ville (batterie des Sans-Culottes) ainsi qu’une vigie dans le domaine de Colimaçon pour se défendre des attaques ou des abordages des navires anglais. Aujourd’hui, ce domaine qui a appartenu à la famille De Chateauvieux a été racheté par le Conseil Général, devenu par la suite Conservatoire National Botanique de Mascarin. Des lieux à St-Leu, qui font partis des sites touristiques presqu’incontournables, comme beaucoup d’autres.

Mais, la commune St-Leu connaitra encore une multiplicité d’épreuves de natures différentes durant son histoire avec même des cyclones dévastateurs ou des graves inondations de la Ville…. Se sera d’abord la révolte des esclaves de novembre 1811, un petit groupe s’est levé contre l’esclavage, à sa tête l’esclave Elie. Puis, se sera la terrible épidémie de peste et choléra de 1859, qui fit des milliers de morts à la Réunion. D’ailleurs, le curé de St-Leu de l’époque, le père Sayssac devant le grand danger de l’épidémie, promit d’ériger une chapelle en haut de la falaise, si sa paroisse était épargnée. Vœu exaucé, puisque la Chapelle de notre Dame de la Salette fut construite pendant l’épidémie et fut bénie par la suite. Ainsi, un petit sentier pavé permettait d’arriver à la chapelle mais aussi jusqu’à le chemin Diale à l’Etang. (La commémoration de notre Dame de la Salette se fait chaque année le 19 septembre avec un pèlerinage le plus réputé de l’Île).

Puis, se sera l’inauguration en 1882 du chemin fer, une ligne de St-Denis à Louis en passant à la gare de la ville de St-Leu, toujours visible (l’actuel poste au front de mer) avec trois grands ouvrages d’une quarantaine de mètres de hauteur, construits en moellons en forme de voûtes d’environ un mètre d’épaisseur, demeurent des monuments architecturaux majeurs (la petite Ravine et la Grande Ravine ainsi que la Ravine des colimaçon près du Kélonia).

Au final, notre héritage patrimonial est tellement riche, du conservatoire Botanique du Mascarin, la Ferme de Kélonia à côté du pont en moellons ayant servi de voie ferrée sur la Ravine des Colimaçons, la Batterie des Sans-culottes, le magasin du Roi ainsi que les nombreux entrepôts de la Marine, avec la gare ferroviaire de l’époque, le sanctuaire de notre Dame de la Salette, le four à chaux Meralikan, le Musée de sel de la Pointe au Sel pas loin des souffleurs aux nombreux jets d’embruns sous les coups de la houle, le Musée de Stella à côté l’ancien temple Tamoul et de la Distillerie, un peu plus distant la grande Cheminée gravée 1887, ancien vestige de l’Usine du Portail ….C’est une partie du patrimoine que la commune possède sur son territoire que des Femmes et des Hommes d’hier et d’aujourd’hui l’ont façonnés d’une certaine manière de leurs mains.

Ainsi, on sait qu’à présent et à travers ces témoignages architecturaux de l’époque, l’histoire des lieux et des hommes, que la commune de St-Leu recèle encore des petits trésors, qui font précisément cette singularité de la Ville, qui mérite un nouveau regard.

Jean Claude Comorassamy
 

 

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