Revenir à la rubrique : Blog de Pierrot

Les techniques des hommes politiques pour frauder aux élections

Le juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil a mis en examen jeudi soir Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt, provoquant du même coup un véritable séisme dans la classe politique française. On a tout d’abord vu les partisans de l’ancien président de la République monter au créneau pour défendre leur poulain et tenter […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 23 mars 2013 à 18H58

Le juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil a mis en examen jeudi soir Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt, provoquant du même coup un véritable séisme dans la classe politique française. On a tout d’abord vu les partisans de l’ancien président de la République monter au créneau pour défendre leur poulain et tenter de discréditer le juge, avant que certains membres du gouvernement et, d’une façon plus générale les représentants de la Gauche, ne leur répondent en mettant en avant l’indépendance de la Justice.

Des charges fragiles

Tout d’abord, il convient de rappeler la présomption d’innocence dont bénéficie Nicolas Sarkozy, d’autant que les charges qui pèsent sur lui sont en apparence très minces. Précisons également qu’il a été convoqué en tant que témoin assisté. Cela signifie que s’il a été mis en examen à la fin des confrontations, c’est que des élements nouveaux graves ou concordants sont apparus. Dans ces conditions, que sait-on en l’état actuel du dossier et que lui reproche-t-on?

Les majordomes de Liliane Bettencourt affirment l’avoir vu deux fois au mois de février 2012 au domicile de la vieille dame, alors que lui soutient mordicus qu’il n’est venu qu’une seule fois. Ses agendas sur lesquels il note tout, comme les juges ont pu le remarquer dans l’affaire Tapie-Lagarde, ne comptabilisent qu’un seul rendez-vous.

Mais surtout, rendre visite à des amis n’est pas un délit. Pour qu’il y ait eu « abus de faiblesse« , il faudrait que le juge ait en sa possession des preuves de remises d’enveloppes, alors même que Liliane Bettencourt n’était plus en état de savoir ce qu’elle faisait. En l’état de ce que la presse et les avocats ont révélé du dossier, cette preuve n’existe pas, aucun des employés n’ayant dit avoir assisté à une remise d’enveloppe. Mais également, à ces dates, Liliane Bettencourt n’avait pas encore été reconnue comme ne disposant plus de toutes ses facultés…

On le voit, le dossier est fragile, et on peut s’étonner qu’un juge d’instruction ait pu décider de mettre en examen un ancien président de la République, un symbole dans notre société, sur des faits aussi minces. Il est vrai que ce juge a par le passé manifesté publiquement et par écrit son opposition à la politique de Nicolas Sarkozy. Ceci explique peut-être cela…

Le ballet des faux culs

J’avoue que je commence à être fatigué d’assister à ce ballet des faux-culs à chaque fois qu’un homme politique est mis en cause. Aujourd’hui, ce sont les ténors de la Droite qui montent au créneau pour mettre en exergue « la présomption d’innocence » de leurs copains Sarkozy. Tandis que la Gauche joue les vierges effarouchées devant le fait qu’on ose ainsi remettre en question « l’indépendance de la Justice« . Hier, c’était l’inverse dans l’affaire Strauss-Kahn ou Guérini, ou encore lors de la mise en cause de Martine Aubry dans l’affaire de l’amiante. Et le pire, c’est qu’ils n’ont même plus conscience d’être ridicules.

Mais s’en tenir à cela reviendrait à ne traiter que de l’écume des choses. De quoi est-il question au travers de cette mise en cause de Nicolas Sarkozy? Du financement des campagnes électorales.

Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy a touché de l’argent avec Liliane Bettencourt, mais mon intime conviction est qu’il n’est pas seulement allé lui rendre une visite de courtoisie pour s’enquérir de son état de santé. D’autant qu’il est de notoriété publique que la famille Bettencourt a toujours arrosé les partis politiques, de droite comme de gauche.

Mais peut-être pourrions-nous profiter de l’occasion de cette mise en cause de Nicolas Sarkozy pour poser le problème dans sa globalité et tenter d’y apporter de vraies solutions, définitives, afin que les campagnes se déroulent dans la transparence et que les candidats puissent être élus non pas sur l’importance des pots-de-vin qu’ils ont pu mettre de côté pour financer leurs campagnes, mais sur leurs qualités réelles.

La corruption, une gangrène omniprésente

Tous les Français s’en doutent et tous ceux qui approchent de près ou de loin la classe politique le savent : aucune campagne électorale ne peut aujourd’hui être gagnée, que ce soit au niveau local ou national, si l’on respecte le plafond de dépenses imposé par la loi. Pour la simple et bonne raison que votre adversaire lui, dépenserait deux ou trois fois plus que vous, et qu’il serait ainsi certain d’être élu. Alors, tout le monde triche…

Dans mon émission « Point de vue » hier matin sur Antenne Réunion Radio, le hasard des invitations a fait que j’avais en studio deux « politiques » pour commenter la mise en examen de Nicolas Sarkozy. L’un, élu d’opposition dans une commune de l’Est et l’autre bras droit d’un ancien maire du Sud. Tous les deux ont bien dû reconnaitre cette triste réalité. A ma question : « Peut-on gagner une élection en respectant les budgets officiels?« , ils ont été unanimes à répondre « non » ! Et « y-a-t-il un seul gros candidat qui respecte la loi?« , même réponse « non« .

Alors, quels sont les stratagèmes utilisés par nos politiques pour contourner la loi ?

Prenons l’exemple des élections municipales qui arrivent bientôt, et distinguons deux cas de figure : les candidats sortants et les candidats d’opposition.

Commençons par les candidats d’opposition car ce sont ceux qui disposent la plupart du temps de moyens moindres. Ils ne peuvent officiellement compter que sur les dons de particuliers, dans une limite de 4.600 euros par personne, ou de leur parti politique. Dans la pratique, les partis prennent l’argent des cotisations, mais ne le rendent jamais -à quelques rares exceptions près- pour les campagnes. Enfin, il faut savoir que les dons des entreprises sont interdits.

Ca, c’est ce que disent les textes. Dans la pratique, tous les hommes politiques avouent en privé allègrement violer la loi , tout en accusant leurs adversaires de faire pareil.

Le détournement de la loi sur les dons

D’abord, nombre de particuliers, qui ne souhaitent pas que leur soutien soit connu du maire en place, vous donneront une enveloppe de la main à la main. Ni vu ni connu, c’est autant qui ne sera pas comptabilisé dans les comptes de campagnes. Et l’addition de toutes ces sommes peut atteindre des montants considérables, sommes qui serviront à « aider » des électeurs qui vous demandent de prendre en charge qui une facture d’eau, qui une facture d’électricité. « Main gauche, main droite« , comme on dit… « Mi vote pou ou, mais ko ça mi gagne en échange? »

Officiellement, nous l’avons dit, les dons d’entreprises sont interdits. Mais là aussi on peut contourner la loi. D’abord, certaines entreprises ont une capacité à dégager du « black« , ce qui leur permet de distribuer de grosses enveloppes aux moments opportuns. Mais, même si tel n’est pas le cas, elles ont rapidement trouvé la parade : ce sont les cadres de ces entreprises qui font les dons au maximum autorisé par la loi, et qui bénéficient ensuite d’une prime exceptionnelle prenant en compte les impôts qui vont frapper cette recette supplémentaire…

Mais c’est du côté des maires sortants qui se représentent que les fraudes qui ont l’apparence du légal sont le plus importantes.

Les « aides » du CCAS

On l’a vu, aucun candidat qui fait du terrain n’échappe aux demandes pressantes des électeurs, et parfois aux menaces, en vue de se faire payer des factures d’eau, de téléphone ou d’électricité, ou encore un loyer en retard ou une assurance de voiture. Si c’est difficile pour un candidat d’opposition de répondre à toutes ces demandes, les maires en place disposent d’une baguette magique qui s’appelle le CCAS (Centre social d’action sociale).

Il suffit de conseiller au demandeur de s’adresser à une personne de confiance que l’on aura placée à un poste stratégique au CCAS de la commune pour que le problème soit réglé et que l’achat de voix, car il s’agit bien de cela, soit réglé sur fonds publics. Ce n’est pas un hasard si les budgets des CCAS augmentent fortement avant chaque élection…

Les budgets de réception et de communication

Pensez-vous que ce soit un hasard si les jardins de la Villa du Département ou l’ancien Hôtel de Ville de Saint-Denis sont allumés plusieurs fois par mois, que ce soit pour la Fêt Kaf, pour la fête Zarab, pour la fête Chinois, ou à la moindre occasion qu’offre le calendrier? Et je ne parle pas du Moca de la Région à Montgaillard, qui a l’avantage d’être plus discret, ni de toutes les kermesses de quartier organisées par les mairies… Ces festivités permettent de faire des campagnes électorales à l’envers : au lieu que ce soit les élus qui se déplacent sur le terrain, ce sont les les leaders d’opinion qui viennent à eux. Fiers de faire partie de l’élite invitée, ils seront particulièrement sensibles à une marque d’attention de l’élu : une main sur l’épaule, un mot gentil pour madame, etc… Et l’élu peut raisonnablement espérer un soutien en retour, surtout s’il a répondu favorablement à une requête de ces privilégiés.

Evoquons également rapidement les nombreux magazines sur papier glacé, qui coûtent une fortune, et que personne ne lit, sur lesquel on voit la photo de l’élu à toutes les pages. Le dernier exemple en date étant celui rédigé par la mairie de Saint-André pour le bilan à mi-mandat d’Eric Fruteau et qui était sorti malencontreusement -ou trop heureusement au contraire- juste avant les élections législatives. Résultat : Eric Fruteau risque l’inéligibilité et pourrait fort bien ne pas pouvoir se représenter aux prochaines municipales dans sa commune.

Enfin, dernier outil : les achats d’espaces publicitaires et d’annonces légales dans les médias. Avec la crise, les collectivités sont devenues les plus gros financeurs des médias. Et gare au journal qui oserait sortir une affaire sur le maire en place. La sanction serait immédiate : le robinet des budgets publicitaires serait immédiatement fermé.

C’est Jacques Tillier qui me racontait à l’époque qu’à la suite d’un de ses éditos particulièrement salé à l’encontre de Nassimah Dindar, celle-ci avait donné l’ordre de ne plus faire aucune publicité sur le JIR. Bilan : plusieurs centaines de milliers d’euros par an perdus pour le journal.

Dans le contexte de crise qui frappe aujourd’hui la presse écrite, quel journal pourrait se remettre d’une telle décision? Résultat : les journalistes tournent sept fois leurs plumes dans leurs encriers avant d’écrire et plus aucune affaire ne sort. Et les ventes baissent… C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue !

Les pots de vin et autres dessous de tables

Contrairement à ce que nos élus essaient de nous faire croire, ces pratiques n’ont pas disparu. Même si les nouvelles lois les rendent plus difficiles aujourd’hui que par le passé.

On se souvient par exemple d’un Pierre Vergès qui avait été condamné en 1995 en première instance à 18 mois de prison et 300.000 francs d’amende pour avoir décacheté les enveloppes du marché de l’endiguement de la rivière des Galets avant qu’elle ne soient officiellement ouvertes en commission d’appel d’offres, ce qui avait permis à la société Dumez d’emporter le marché en faisant une offre inférieure à celle de ses concurrents. On avait à l’époque évoqué un pot-de-vin de plusieurs millions de francs remis à Pierre Vergès…

Ces pratiques n’ont pas complètement disparu. Tout d’abord parce que ce sont des services municipaux qui sont chargés d’évaluer le montant des marchés. Les entreprises en possession de cette estimation bénéficient d’un avantage considérable sur leurs concurrents.

Mais surtout, tout récemment encore, il m’est revenu qu’une très grosse entreprise de la place avait été informée, avant même l’ouverture des plis, du montant de l’offre de son concurrent. Ne me demandez pas par quel moyen, je ne le connais pas. Toujours est-il que le fait est certain. Et on se doute bien que l’élu qui a transmis ce chiffre capital ne l’a pas fait pour les beaux yeux du patron de l’entreprise concernée…

Les contrats aidés

Tous les ans, les maires attribuent des centaines de contrats aidés, soit directement, soit par le biais d’associations proches de l’équipe en place qui, comme par hasard, ont éclos quelques mois avant l’élection.

Facile pour l’élu de favoriser ses militants, ou des personnes prêtes à changer de bord politique en échange d’un emploi. Combien de fois ai-je entendu un candidat d’opposition me raconter qu’il avait vu ses militants les plus importants le quitter les uns après les autres, et de découvrir un peu plus tard que ceux-ci, ou leurs femmes ou enfants, avaient comme par hasard bénéficié d’un travail à la mairie?

On ne parle là que des contrats aidés, car ce sont les plus nombreux. Mais combien de gros bras bénéficient d’emplois fictifs en tant que titulaires et restent tranquillement à la maison tout au long de l’année, voire même en travaillent au noir à côté, à condition qu’ils soient présents les soirs de meetings électoraux?

Je me souviens même d’un de ces nervis -car il faut les appeler par leur nom- qui était payé il y a quelques années de cela par la mairie de Saint-Denis alors qu’il dormait en prison depuis plusieurs mois…

Et qu’on ne vienne pas me dire que ces pratiques sont maintenant finies du simple fait que plusieurs maires ont promis de passer dorénavant par le Pôle emploi. En fait, il apparait que ce service public fournit des listes aux maires, dans lesquels ces derniers ont toujours loisir de piocher qui ils veulent. Et ne vous étonnez pas si, à l’occasion des prochaines municipales, le directeur du Pôle emploi de la commune, ou un employé placé à un poste stratégique, apparaitra subitement au milieu de la liste des candidats du maire sortant…

Enfin, il reste les entreprises qui ont bénéficié de contrats avec la mairie, même de la façon la plus honnête qui soit, mais à qui on va « gentiment » demander d’embaucher quelques militants ou sympathisants… Autant de familles qui vous seront ensuite inféodées pour des années. A moins qu’on ne leur demande de subventionner le club de foot de la ville !

Et différents autres moyens…

Ils concernent potentiellement moins de personnes, mais vu les sommes en jeu, le résultat recherché de faire basculer une famille d’opposants est plus sûr d’être atteint.

Il y a tout d’abord le fait de fermer les yeux sur une construction sans permis. Combien de fois n’a-t-on entendu au tribunal de pauvres citoyens expliquer au président leur étonnement de se retrouver là alors même que le maire leur avait assuré qu’ils pouvaient construire? En échange bien évidemment d’un vote « comme il faut » aux prochaines élections… Quand on connait la situation du marché du logement à la Réunion et le montant des terrains constructibles, on peut comprendre que l’argument puisse être convaincant !

Mais le nec plus ultra reste le déclassement d’un terrain agricole en terrain constructible, ce qui va permettre à son heureux propriétaire, du jour au lendemain, de voir parfois sa valeur multiplier par dix. Sans compter que dans ce cas, l’élu peut toujours espérer une petite enveloppe en remerciement…

Quelle valeur donner dans ce cas au vote « démocratique » ?

Comme on le voit, les dés sont pipés. Et si d’aventure le juge Gentil parvenait à prouver que Nicolas Sarkozy a affectivement reçu des enveloppes de la part de Mme Bettencourt, il faudra bien se dire qu’il ne s’agira là que de la face émergée d’un immense iceberg de corruption qui touche tous les partis politiques. Oui, tous les partis politiques.

Je le dis souvent : mettez à ma disposition pendant six mois trois policiers ou gendarmes, officiers de police judiciaire, avec tout l’arsenal à leur disposition (écoutes téléphoniques, perquisitions, interrogatoires) et j’envoie en prison n’importe lequel des élus de premier plan de la Réunion.

Les journalistes ne disposent pas de ces moyens d’investigation. Ils doivent se contenter des éléments que leurs informateurs veulent bien leur fournir, mais ils sont ensuite bridés dans leur enquête. Si vous interrogez gentiment quelqu’un, il lui suffit de ne pas vous répondre ou de vous mentir pour que vous vous retrouviez totalement démuni. Et sans preuves, impossible de sortir un dossier, sinon gare aux procès en diffamation.

Mais cela signifie aussi que quand un élu se fait prendre, c’est parce qu’il a été particulièrement « gros doigt » dans ses tripatouillages, ou qu’il a été trahi par un de ses proches. A moins que ce ne soit plus simplement parce que le pouvoir en place a décidé d’avoir sa peau et de mettre les moyens en oeuvre pour y arriver.

Pour en revenir à Nicolas Sarkozy, bizarrement, on ne parle plus de l’affaire Cahuzac depuis jeudi soir. Mais ce n’est bien sûr qu’un hasard…

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Pierrot Dupuy : Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

La question a tourné en boucle sur toutes les radios et toutes les télévisions durant le week-end : Le Rassemblement national est-t-il devenu un parti fréquentable et a-t-il réellement abandonné les idées racistes de son fondateur Jean-Marie Le Pen?

Pierrot Dupuy répond à Jacques Tillier

J’ai eu les honneurs de l’édito de Jacques Tillier dans le JIR de samedi matin. Ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé…
De quoi est-il question ?

Pierrot Dupuy – Ces salauds de chômeurs

Le patron des Républicains propose rien de moins que de vendre encore plus d’essence et de gasoil. Et cerise sur le gâteau, de le faire payer par ces salauds de chômeurs !

Turbulences à la direction d’Air Austral

Alors que tous les observateurs pensaient qu’Air Austral était sortie d’affaire et que les choses allaient rentrer dans l’ordre avec l’arrivée du groupe Clinifutur aux commandes et le départ de Marie-Joseph Malé de la direction, voilà que la compagnie aérienne régionale est à nouveau secouée par des turbulences.
Le DRH ainsi que deux autres membres de son service ont été mis à pied hier et convoqués à un entretien préalable la semaine prochaine en vue d’une sanction.